Pauvreté et santé
Selon l'OMS (déterminants sociaux de la santé), il est largement prouvé depuis de nombreuses années que les facteurs sociaux comme l’ethnie, le sexe, le niveau d’études, les conditions de travail ou le revenu influencent nettement la santé de l’individu.
Il existe des écarts importants en matière de santé entre les différents groupes sociaux, quel que soit le niveau de revenu du pays. Plus le niveau socio-économique d’une personne est bas, plus le risque de mauvaise santé est élevé.
Les inégalités en santé ont des coûts sociaux et économiques importants tant pour l’individu que pour la société. Il est estimé par le Parlement européen que dans l’Union européenne, les frais liés aux disparités en matière de santé s’élèvent à environ 1,4% du produit intérieur brut (PIB), ce qui représente environ le même montant alloué à la défense de l’Union (1,6% du PIB).
Ce chiffre s’explique par la perte de productivité des personnes en mauvaise santé, en arrêt de travail prolongé ou en invalidité. Il en découle des pertes fiscales importantes, des dépenses de santé et un recours à l’aide sociale plus élevé.
Des inégalités évitables
Le taux de mortalité des mères et des enfants de moins de cinq ans est l’une des disparités les plus inquiétantes en matière de santé publique. Les pays en voie de développement subissent 99% des mortalités maternelle. Il est décrit que le risque de mortalité d’une femme en Afghanistan est 140 fois plus élevé que le risque de mortalité d’une femme en Suisse (Index mundi).
Chaque jour dans le monde, environ 20 000 enfants de moins de cinq ans meurent de complications liées à des maladies pouvant être soignées.
Les disparités en matière de santé semblent importantes, tant entre les différents pays qu’à l’intérieur d’un même pays et d’une même ville. Par exemple, à Londres un homme vivant dans un quartier défavorisé a une espérance de vie de presque 20 ans de moins qu’un homme vivant dans un quartier aisé. Les conditions sociales sont influencées par la répartition des ressources dans la société entre les différents groupes de population. Cela a un impact sur toute la période de vie, de la naissance à la mort.
Aux États-Unis, par exemple, la moitié des nouvelles infections par VIH sont enregistrées dans la population Afro-Américaine, alors qu’ils ne représentent que 12% de la population totale.
Les inégalités en santé semblent en constante croissance alors qu’elles pourraient être réduites au moyen de politiques publiques équilibrées.
Comment réduire les inégalités sociales de santé ?
La Suisse a par exemple l’un des systèmes de santé les plus efficients selon les statistiques mondiales, grâce à sa couverture maladie pour tous, son attention des populations migrantes et son personnel médical très bien formé.
Cependant, depuis plusieurs années, les actions visant la promotion de la santé sont axées sur les comportements individuels, se fondant injustement sur le fait que les personnes atteintes de maladies les engendrent par leurs attitudes personnelles. L’accent est mis sur l’accès aux soins médicaux et aux traitements.
Il semble important aujourd’hui d’effectuer un monitorage de la santé publique selon la classe sociale et de mettre l’accent sur l’ensemble des groupes vulnérables (enfants, femmes enceintes, personnes âgées).
Il faut promouvoir l’éducation des mères qui est le premier rempart contre la pauvreté et la maladie, ainsi qu’investir dans l’éducation des enfants et des familles. Et il est primordial pour faire évoluer positivement la situation dans le futur, de coordonner le système de santé avec la politique économique et sociale.
La santé est le bien qui détermine la capacité d’une personne à contribuer au développement de la société. Lutter contre la pauvreté est le point d’honneur pour promouvoir le bien-être des personnes et des sociétés.
Sources :
Cours Institut de santé global CAS promotion de la santé : Dr.Chastonnay
Communiqué de presse Caritas
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