« Savez-vous que seulement 7% de la communication est verbale ? » C’est ainsi que Valérie Besse Bach entame la discussion sur la communication interpersonnelle.
La communication est donc non-verbale avant tout. Lors de son workshop sur la communication interpersonnelle, nous nous rendons vite compte que celle-ci n’est pas juste une question de discussion entre deux personnes, mais qu’il s’agit d’étapes multiples, visuelles, sonores et verbales. Pour comprendre comment passer de ce qu’on veut dire (ce qu’elle appelle « le 100% ») à ce qui est répercuté (« le 20% »), de nombreuses étapes sont à franchir pour bien – ou mieux – communiquer.
Life coach depuis près de 10 ans, Valérie Besse Bach est souvent sollicitée en entreprise pour aider employés et employeurs à mieux communiquer entre eux, surtout en situation de conflit.
Voici quelques astuces à garder en tête pour mieux communiquer.
1. Communiquer, c’est avant tout visuel et vocal
Selon l’expertise du Dr. Albert Mehrabian, 55% de ce que l’on communique est visuel et 38% est vocal (intonations, niveau sonore, rythme).
L’expression du visage, le langage corporel, les mouvements, la posture, le débit de parole sont autant d’éléments de communication non-verbale qui peuvent déterminer, consciemment ou inconsciemment, l’interaction entre des interlocuteurs.
Une posture ouverte invite à la discussion, montre l’intérêt que l’on a pour ce qui est dit et est un indicateur d’assurance, de confiance voire d’ouverture d’esprit.
Au contraire, une posture fermée peut immédiatement provoquer une certaine tension et de la gêne, particulièrement si la position dénote du désintérêt (le haut du corps se détournant de l’interlocuteur), de l’arrogance (le cou exagérément étiré, menton en avant et regard par le dessus) ou un repli sur soi (s’enlacer avec les bras, le regard fuyant).
De la même manière, une intonation grave et posée, un débit verbal adapté, des mots articulés et une voix ancrée sont indicateurs de calme et tendent à rassurer. La communication est donc plus fluide.
Lors d’un conflit, par exemple, la clé est avant tout d’être engagé dans la conversation tout en restant calme et attentif. Valérie Besse Bach conseille donc de maintenir une posture ouverte et de bien respirer afin de désamorcer la crise : le corps dirigé vers la personne (et non pas juste le regard), une position droite mais décontractée, une attitude d’ouverture, le regard et la voix posés et un débit verbal calme sans être lent. Une bonne posture et une voix bien ancrée peuvent immédiatement changer la dynamique de la conversation.
2. De l’espace… et du temps !
Mieux communiquer c’est laisser de la place à l’autre : de l’espace et du temps.
Identifier dans quelle sphère se situent les interlocuteurs (sont-ils intimes ? amis ? inconnus ?) permet de respecter cet espace physique.
Lors d’un entretien d’embauche, par exemple, se tenir à une distance convenable de l’interlocuteur (entre 1,5m et 3m) peut être perçu – parfois inconsciemment – comme positif par le recruteur.
De la même manière, lors d’un conflit interpersonnel, se maintenir à une distance qui respecte la relation entre les interlocuteurs, que celle-ci soit hiérarchique ou personnelle, tendra à poser un cadre qui peut aider à neutraliser la tension.
L’une des erreurs souvent commises lorsqu’un dialogue est entamé, d’autant plus s’il est conflictuel, est de ne pas laisser le temps à l’autre ; le temps de la parole, certes, mais également le temps de la réflexion.
Permettre à son interlocuteur de prendre le temps de réfléchir à sa réponse après avoir posé une question, ce que Valérie Besse Bach appelle « écouter les silences », c’est parfois permettre une meilleure compréhension de la situation. L’interlocuteur doit idéalement sentir qu’il participe au dialogue et qu’il peut poser ses arguments de manière constructive. Ceci tend non seulement à calmer la discussion en cas de conflit, mais aussi à laisser la place à la clarification et à la meilleure compréhension de ce qui est réellement dit.
3. La communication oui, mais en contexte
Valérie Besse Bach insiste : la communication a son contexte.
Si l’on estime que de s’asseoir nonchalamment les mains derrière la tête lors d’un entretien d’embauche est totalement inapproprié, ceci n’est pas forcément le cas si la discussion est entre amis sur une terrasse au bord du lac en été ! Bien que cet exemple soit extrême, la distinction est toutefois importante à saisir.
Valérie Besse Bach donne comme exemple le fait de croiser les bras lors d’une conversation. En effet, il existe une idée reçue – particulièrement parmi certains recruteurs – qu’une personne qui croise les bras pendant une conversation est une personne fermée, qui se replie sur elle-même ou qui se repose sur une attitude défensive. Pas nécessairement, dit-elle. Il faut remettre cet élément en contexte.
Si la personne affiche une position ouverte (par ex. assise droite, mais détendue, le corps tourné vers son interlocuteur, les mains non crispées mais reposant naturellement sur les bras, le regard attentif et posé, souriante), il se peut que cette personne croise les bras par confort, voire parce qu’elle se sent à l’aise dans la conversation en cours. Ceci est d’autant plus clair si la personne est debout. Croiser les bras n’est pas nécessairement un signe de fermeture.
Aucun élément ne doit être pris hors contexte.
4. La reformulation : un outil de communication et de compréhension
Reformuler ce qui est dit par l’autre, soit en paraphrasant, soit en répétant les mots clés utilisés par l’émetteur de la phrase, est un bon moyen de s’assurer de la compréhension exacte de ce qui est dit.
Lors d’une conversation, particulièrement si celle-ci est conflictuelle, il arrive souvent que la personne qui écoute (le récepteur) interprète immédiatement le message, sans s’assurer que celui-ci est bien compris. Il est donc toujours positif et utile de procéder à une reformulation – une forme de décodage en quelque sorte – en disant, par exemple, « si je comprends bien, vous voulez dire… » ou « vous dites donc que ce qui est important pour vous, c’est… ».
Cette reformulation est un outil de communication très efficace dans la mesure où il assure que les interlocuteurs se trouvent sur le même plan de discussion (et qu’ils ne sont pas en train d’avoir une conversation de sourds). La personne réaffirme ou confirme ce qui est dit, afin de poser le cadre exact du problème s’il s’agit d’un conflit, ou de la discussion de manière générale.
Il ne faut donc pas hésiter à faire usage de cet outil précieux pour mieux communiquer.
Ces astuces sont une base sur laquelle repose un élément essentiel du quotidien : se comprendre soi-même et comprendre l’autre. Bien entendu, de nombreux autres aspects viennent se greffer à cette fondation : Les émotions, l’état d’esprit, la motivation, l’intention et surtout l’écoute. Le sujet de « l’écoute active » mérite un développement si étendu que des blogs, des recherches et des thèses existent déjà pour tenter d’en faire le tour. Entretemps, pouvoir poser cette première base, cette première couche de communication non-verbale peut améliorer l’entente interpersonnelle.
Que ce soit les employeurs souhaitant établir une meilleure communication avec leurs employés ou un couple désirant éviter des tensions inutiles dans leur relation, tous peuvent mettre en place ces petites astuces pour mieux s’entendre. Et surtout… les garder en tête en toute occasion.
Sources :
http://www.valeriebessebach.com/
http://www.iojt-dc2013.org/~/media/Microsites/Files/IOJT/11042013-Albert-Mehrabian-Communication-Studies.ashx
Photo credit : vadimguzhva via iStock.com
Bien utile et très représentatif des techniques utilisées dans la relation d'aide et les entretiens infirmiers. A lire
Article très intéressant. Il est important de souligner que les employeurs aussi doivent essayer de mieux communiquer.
Et effectivement, les bras croisés ne dénotent pas toujours une position de défense, on doit porter attention au tout.