Ce chiffre est une estimation du nombre d’ouvriers qui paieront de leur vie la construction des futurs stades ultra-modernes actuellement en chantier pour la future coupe du monde 2022 au Qatar. Ainsi, alors que l’ensemble de la planète footballistico-médiatique ne manque pas un épisode du feuilleton qui secoue la FIFA ces dernières semaines, le rapport de l’International Trade Union Confederation est passé relativement inaperçu.
Le constat est implacable : de toutes les dernières grandes rencontres sportives mondiales, la coupe du monde 2022 au Qatar est celle qui va atteindre de très loin le triste record du nombre le plus élevé de morts sur les chantiers.
Les chiffres alarmants que ce rapport soulève renvoient directement à la polémique qui a entouré l’attribution du tournoi par la plus haute instance mondiale du football, très décriée en raison justement des conditions de travail désastreuses des immigrés dans le pays. Ainsi, les milliers d’ouvriers indiens, népalais ou sri lankais travaillent en général jusqu’à onze heures par jour dans un contexte environnemental harassant (50⁰C en été). Impossible pour ces derniers de quitter leur emploi ou le pays, la « kefala » (système de « sponsoring ») les y en empêche. Dans ce véritable système esclavagiste, l’employé devient la propriété de son employeur. Ainsi, son passeport lui est confisqué la plupart du temps et il n’est libre de quitter le pays qu’avec l’accord explicite de son employeur.
Les derniers développements qui secouent la FIFA font réfléchir à de nouvelles directions dans la gestion de ce type d’instances. Reste à espérer que les conditions de travail des ouvriers et les Droits de l’Homme en général occuperont à l’avenir une place plus importante que les intérêts économiques dans l’attribution des grandes compétitions sportives.
www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2015/05/27/a-body-count-in-qatar-illustrates-the-consequences-of-fifa-corruption/
www.lemonde.fr/sport/article/2013/10/18/les-damnes-de-doha_3497864_3242.html
Photo credit : Wonkblog via The Washington Post
Réaliser que 5'200 jeunes hommes vont mourir pour une construction aberrante, me révolte! Il est important de transmettre cette information sur tous les réseaux sociaux. Qui pourra encore
se rendre au Quatar en 2022 et profiter du spectacle sans penser à ces malheureux?
Claudine
C'est une honte et intolérable! Ces pays extrêmement riches et qui se disent civilisés, sont tout simplement des esclavagistes qui exploitent la misère humaine. La richesse ne peut acheter l'éducation ni la civilité. Mais elle pourrait au moins acheter la sécurité. Ce n'est pas cher payer pour devenir civilisé... Merci Oscar Ferreira pour cet article intéressant même si malheureux.