La table ronde du 5 mai de Geneva Buzz’Art, animée par Dario Brander, s’est déroulée dans la bonne humeur à la galerie Humanit'Art. Des échanges fructueux ont eu lieu entre les participants de plusieurs horizons artistiques : le galeriste, Roland Burkhard, la directrice de GBNews, Marilu d’Onofrio, le photographe, Sergio Primavera, l’artiste peintre, Geraldine Stevens et le danseur-photographe, Brian CA. Chacun a apporté son expérience ou son point de vue sur la question que se pose tout artiste à un moment donné : « Puis-je vivre de ce que je crée ? »
Un panel d’artistes, un panel de points de vue
Après une belle introduction de Marilu D’Onofrio et sa faculté de dénicher des talents artistiques qui se sous-estiment voire s’ignorent, plusieurs éléments sont ressortis, mais tous semblent tomber d’accord que ce n’est pas chose facile.
En Suisse, on peut obtenir une bourse de soutien, mais ce privilège serait réservé aux Suisses uniquement, nous apprend Geraldine Stevens, Néo-Zélandaise, qui regrette au passage de n’avoir pas fait les Beaux-Arts. « Non, je n’en vis pas » conclut-elle.
En France et en Belgique, en revanche, Brian CA peut bénéficier d’un soutien du gouvernement à la Culture qui comble les manques à gagner des artistes dans les moments difficiles. Quant aux galeries, vitrines des nombreuses expressions artistiques, la situation n’est pas toujours enviable pour beaucoup d’entre elles qui doivent parfois composer, faire preuve d’imagination pour survivre, surtout quand des crises sanitaires font pencher méchamment la balance du côté des restrictions de leurs gagne-pains : les vernissages et les événements.
Quand on redéfinit les notions de « vivre » et d’« art »
Mais bientôt, avec Sergio Primavera, la discussion quitte l’aspect monétaire proprement dit, pour prendre une tournure moins sonnante et trébuchante, plus philosophique, en retournant le concept de « vivre de son art » en… « art de vivre ». La création, la vision du monde qui en découle, n’est-elle pas déjà une façon en soi d’exister, d’en vivre justement de nos œuvres ?
Et Roland Burkhard de renchérir : « Vivre, C’EST de l’art, quand on a la faculté de voir certaines réalités autour de soi », même parfois dans les détails les plus prosaïques de son entourage.
Alors, qu’est-ce qui nourrit l’artiste finalement ?
Poser un regard sur les choses de ce monde par le prisme d’une « autre réalité », permettre au spectateur de considérer son environnement au travers de nouvelles lunettes, de lui proposer un point de vue auquel il n’a jamais pensé, une interprétation différente que sa réalité - à laquelle il s’est habitué - ne lui montre pas.
Et puis finalement, le manque de revenu n’est-il pas plus acceptable pour un artiste qui s’abreuve quotidiennement d’une riche inspiration créatrice nourricière ?
Nos articles sur Geneva Buzz’Art :
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Marilu D’Onofrio
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Roland Buckhard
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Brian Ca
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Sergio Primavera
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Geraldine Stevens
Photo credit : GBNews
Bravo pour cet article qui résume bien la table ronde. Merci Lorenzo.
Cordialement
Sergio Primavera
Merci Sergio.
Et merci pour ton intervention qui a justement amené la discussion à un niveau "méta"....;-)