Qui est Stéphane Ducret
Tout d’abord, il est ce qu’on appelle un « artiste plasticien », à savoir une personne qui « donne une forme à une idée (…) grâce à un support matériel ».
Diplômé de l’Ecole supérieure d’art visuel de Genève (actuelle HEAD), Stéphane Ducret a exposé dans de nombreux endroits en Suisse, à Buenos Aires et à New York. Il a enseigné à l’ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne), fondé deux galeries (à New York et à Genève), développé la structure « Art Classe », constituée d’ateliers de création qui connaissent beaucoup de succès. Et, enfin et surtout, il a été primé par la fondation Leenaards qui lui a octroyé une bourse récompensant les jeunes talents, en 2003.
Ces quelques éléments parmi beaucoup d’autres montrent l’immersion totale de Stéphane Ducret dans le monde de l’art.
Q&R avec Stéphane Ducret à la galerie Humanit’Art
Cet artiste vit son art.
Il vit par et pour l’art, tous les jours, du lever au coucher. Puis, il s’endort en y pensant et se réveille avec une nouvelle idée. Sans répit.
Dans l’imaginaire collectif, réussir dans l’art, c’est être Roy Lichtenstein, Rothko ou encore avoir vécu comme Andy Warhol. Stéphane estime lui aussi avoir réussi, car en plus d’une renommée déjà bien assise, ses multiples activités lui procurent une grande satisfaction et un sentiment de pleine réalisation.
Effectivement, que désirer de plus ?
Être un artiste, ce n’est pas seulement peindre
Stéphane Ducret parle de l’importance de la « gestion » dans ce métier. En effet, la part de travail dévolue à ce qui se trouve autour de la création elle-même accapare beaucoup de temps et beaucoup d’énergie : les discussions avec le galeriste ou ses assistants., avec le curateur (commissaire d’exposition), ou encore le suivi des problèmes de douanes (lorsque des tableaux sont exposés à l’étranger), etc….
Il faut également parler de son travail par différents canaux et savoir le mettre en valeur. Cela implique donc la nécessité de faire de bonnes photos, de savoir se présenter, de penser à son identité en tant que créateur et de se positionner sur le marché de l’art. Penser aux ventes, tenir compte de sa propre évolution artistique, tout cela engendre des réflexions constantes dans des domaines très divers.
Comment un artiste réussit-il à se faire connaître ?
C’est la question que toute personne intéressée par le sujet se pose tôt ou tard.
Deux aspects sont ressortis :
Un « jeune talent » devrait fréquenter de nombreuses expositions, parler de sa démarche, parler avec d’autres artistes exposants, montrer ses œuvres au passage, se renseigner, en parler, connaître des curateurs, etc. Tout ceci devrait l’amener, tôt ou tard, à exposer avec d’autres artistes et donc contribuer à le faire connaître. Et ainsi de suite, de fil en aiguille. C’est donc un travail constant, une élaboration lente, mais solide, un cheminement « pas à pas », nous dit Stéphane Ducret.
Une autre possibilité mise en évidence lors de la discussion de groupe est l’aspect plus « mercantile ». Un marchand d’art repère le potentiel commercial chez un artiste, présente cette personne à un ami galeriste dont il connaît les goûts et ceux des collectionneurs.
Si cette évolution est beaucoup plus rapide que la première, elle porte en son sein le danger potentiel de l’éphémère, d’une ascension fulgurante suivie d’un désenchantement. Ce désintérêt pourrait être associé à celui d’un produit dont on se lasse parce que les fondements ne sont pas suffisamment solides.
L’idéal est peut-être un savant mélange des deux… ?!
Lectures complémentaires :
Geneva Buzz’Art : Nos intervenants – Stéphane Ducret
Geneva Buzz’Art : « Vivre de son art », est-ce difficile ?
Photo credit : Gbnews
Ayant participé à cet atelier, bravo à Lorenzo pour avoir saisi l'essentiel et réussi à refléter la démarche artistique de Stéphane Ducret