Pour que la transmission d’une comptabilité à un nouveau comptable soit facilitée et pour éviter des recherches, il est utile de différencier les comptes correctifs de résultat ou transitoires, des comptes courants, des comptes débiteurs ou créanciers et des comptes d’attente.
L’encaissement de certains produits ou le paiement de certaines charges peuvent s’effectuer à des dates qui ne coïncident pas forcément avec l’exercice écoulé. Pour que soit reflétés l’exactitude du bilan et des comptes de pertes et profit à la date du bouclement, il est nécessaire de répartir ces produits et ces charges dans les exercices concernés.
Cette répartition se fera au moyen des comptes correctifs ou transitoire du bilan. Il y a quatre comptes transitoires au bilan à utiliser lors d’un bouclement :
Des exemples d’actifs transitoires
Lorsque le montant d’un loyer du parking est payé au mois de décembre et qu’il concerne le mois de janvier de l’année suivante, celui-ci sera considéré au moment du paiement comme une charge du compte intitulé « loyer parking » de l’année en cours. A la date du bouclement, il faudra le sortir du compte de charge pour le mettre provisoirement dans le compte de « charges payées d’avance » à l’actif du bilan. Le compte de charges « loyer parking » comportera ainsi la charge exacte de l’année en cours.
Il en est de même pour un produit à recevoir. Il se peut que la société n’ait pas encore facturé ses honoraires pour un service rendu à un client et que la facture soit émise lors l’exercice suivant. Il faut donc provisionner le montant de la facture dans le compte des produits « honoraires », dont la contrepartie est un compte d’actif transitoire, à savoir « produits à recevoir ».
Des exemples de passifs transitoires
Lorsqu’une prestation est fournie par un tiers, par exemple des honoraires d’avocats pour une affaire en cours et pour laquelle la facture n’arrivera que l’année suivante et ne sera payée qu’ultérieurement, il faut provisionner la charge de l’année en cours au débit du compte de charges « honoraires juridiques », dont la contrepartie est le compte de charges à payer au passif du bilan. Il se peut que la facture arrive tardivement. Il faut donc garder la charge en mémoire en annulant la charge provisoire au début de l’exercice suivant, puis en provisionnant à nouveau la charge à la date de clôture l’année suivante pour les deux années, et ce jusqu’à réception de la facture et de son paiement.
Un locataire règle son loyer avant le début du mois concerné. Ce loyer est donc encaissé au débit du compte bancaire et au crédit d’un compte de produits « loyers ». Puis, lors du bouclement, ce montant sera soustrait pour le mettre au compte de « produits reçus d’avance », au passif du bilan. Ainsi, le compte de produits « loyers » comporte les revenus exacts de l’année en cours.
D'un exercice à l'autre
A l’ouverture du nouvel exercice, les écritures des quatre comptes transitoires doivent être reclassées dans les comptes de charges et produits respectifs du compte d’exploitation et les comptes transitoires théoriquement s’annulent. Il est impératif que les écritures des comptes transitoires soient passées à la date du bouclement, puis extournées le premier jour du nouvel exercice.
Des écritures en cours d’année ou dont la contrepartie est un compte de liquidité ne doivent pas être passées dans ces comptes transitoires. Ces derniers sont exclusivement réservés aux comptes de charges et produits.
D’une manière générale, les comptes de charges ne contiennent que des écritures au débit et les comptes de produits que des écritures au crédit, à l’exception des écritures transitoires à la date de clôture ou d’éventuelles annulations.
Les explications précitées sur les actifs et passifs transitoires pourront paraître élémentaires pour la plupart des professionnels de la comptabilité. Cependant, toutes sortes d’écritures peuvent avoir lieu à n’importe quelle date et leur mise à jour fait perdre du temps. Si les écritures sont passées selon les règles comptables de base, cela évite de faire des recherches dans les grands livres des années précédentes, qui ne sont pas forcément en possession de la société.
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Bonjour Madame,
Je ne peux m'empêcher de laisser un commentaire:
Au vue des des domiciles des sociétés pour lesquelles vous travaillez, la clarté de vos comptes doit être directement proportionnel à l'opacité de la réalité comptable. Ces domiciles sont les meilleurs endroits pour recycler, laver, blanchir ou cacher les fortunes qui refusent de jouer le jeu de la finance saine et démocratique et qui empoisonnent l'économie mondiale. Si vous avez le sens de l'éthique, j'espère que vous saurez rendre à César ce qui revient à César.
Par ailleurs vos commentaires sont très précis et je vous en remercie.
JP Schmid