Apple a annoncé qu'il estimait à 38 milliards de dollars le montant des taxes que la firme à la pomme va payer pour rapatrier des fonds qu'il détient actuellement à l'étranger. Cela implique que l'essentiel du Trésor de guerre d'Apple, qui s'élevait à environ 253 Mds$ à la fin du 3ème trimestre 2017, sera rapatrié aux Etats-Unis dans le cadre de la réforme fiscale portée par Donald Trump et adoptée en décembre.
Les nouvelles règles fiscales prévoient d'une part, de réduire l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%. D'autre part, la nouvelle loi permet aux entreprises ayant accumulé des profits à l'étranger de les rapatrier en une seule opération, moyennant un taux d'imposition de 8% pour les actifs illiquides et de 15,5% pour les actifs liquides (cash et équivalents cash).
Avant même cette annonce, les analystes de Bank of America Merrill Lynch ont relevé leur objectif de cours sur l'action Apple, de 180$ à 220$, tout en confirmant leur conseil d'achat sur la valeur. BoAML pense que sur les 253 Mds$ détenus à l'étranger, 236 Mds$ sont susceptibles d'être rapatriés au taux de 15,5%.
A noter qu'Apple a déjà provisionné 36,3 Mds$ en vue de payer d'éventuelles taxes de rapatriement. Cette imposition n'aura donc pas de répercussions significatives sur les comptes du trimestre en cours.
30 Mds$ d'investissements et 20'000 emplois créés aux Etats-Unis
Apple a précisé que les montants rapatriés seraient en partie investis aux Etats-Unis, pour plus de 30 milliards de dollars sur cinq prochaines années, ce qui permettra de créer 20’000 emplois directs et indirects, via des embauches sur ses sites existants et sur un nouveau campus, dont il a annoncé le projet. Apple consacrera aussi 5 Mds$ à un fonds d'investissement dans l'innovation.
A la Bourse de New York, les investisseurs ont bien accueilli ces informations : après une ouverture en baisse, le cours de l'action Apple a gagné 1,65% en clôture, à 179,10$ à environ une heure de la clôture.
Les analystes financiers s'attendent à ce que le géant californien, première capitalisation boursière mondiale, consacre également les sommes rapatriées à ses programmes de rachats d'actions, à la distribution de dividendes ou encore à des acquisitions ou à des projets innovants.
En théorie, Apple pourrait utiliser les capitaux rapatriés pour rembourser la totalité de ses dettes, qui s'élèvent à 104 milliards de dollars. Toutefois, compte-tenu de la faiblesse des taux d'intérêts liés à cette dette, le groupe pourrait maintenir la statu quo. Il serait en revanche en mesure de financer sans nouvel emprunt la suite de ses programmes destinés à ses actionnaires (rachats d'actions, dividendes).
Selon la banque d'affaires Goldman Sachs, les groupes américains détiennent environ 3’000 milliards de dollars à l'étranger. Les grandes « technos », dont Apple mais aussi Cisco, Microsoft, Oracle et Alphabet sont parmi les groupes détenant les sommes les plus importantes outremer.
Source : boursier.com