Le voyage éclair qui a changé tout : Genèse de 'Pamir’s bridges' au Kirghizistan
« Pamir’s bridges » est une association comptant environ 150 membres en Suisse, composée de Suisses et d'étrangers, tant adhérents que non-membres. Fondée en 2001, cette association a vu le jour suite à une observation poignante réalisée il y a 20 ans, lors d'un trek à cheval au Kirghizistan, dans la région de Koumtor. À cette époque, le constat était frappant : d'immenses pâturages verdoyants étaient dépourvus d'animaux tels que moutons, chevaux, vaches ou yaks. Interrogés, les villageois expliquèrent que l'absence d'animaux était due à la destruction des ponts, les privant ainsi de l'accès à ces riches pâturages oubliés.
De l'observation à l'action : La naissance de 'Pamir’s bridges' à Bishkek
Suite à cette expérience, l'association est née de la volonté de faire quelque chose pour remédier à cette situation. Une fois de retour en Suisse, après avoir partagé cette observation avec des amis autour d'un feu de camp, une démarche concrète a été entreprise. Les membres se sont rendus à Bishkek, la capitale kirghize, et ont contacté le consul suisse de l'époque, Markus Müller. Ce dernier, après avoir écouté attentivement, a pris contact avec les autorités à Berne, donnant ainsi naissance à l'association "Pamir’s bridges".
Au cours des vingt dernières années, l'association a réussi à construire 100 ponts au Kirghizistan, le dernier étant inauguré en 2023 grâce au financement généreux de Laurence Halff de Genève. L'engagement de « Pamir’s bridges » ne s'est pas limité à la construction de ponts, mais s'est étendu à un volet culturel. En partenariat avec le consulat suisse à Bishkek, l'association a développé des initiatives culturelles basées sur l'histoire d'Ella Maillart, une exploratrice suisse ayant acquis des chevaux à Karakol pour son expédition dans les Tian Shan.
Célébration culturelle et adieux émouvants : L'héritage de « Pamir’s bridges »
Un des projets culturels notables a été une exposition de photos d'Ella Maillart datant de 1932, réalisée en collaboration avec le musée de Karakol et le musée de l'Elysée à Lausanne. Cette exposition a rencontré un grand succès à Bishkek, attirant entre 6 000 et 7 000 visiteurs. Les photos ont ensuite été permanentes au musée d'art et d'histoire de Karakol, grâce à une extension financée par l'ambassade suisse à Bishkek.
En dépit des accomplissements notables de « Pamir’s bridges », les fondateurs ont décidé de mettre fin à l'association lors de la dernière assemblée. Bien que la décision soit difficile, elle est motivée par le désir de laisser aux habitants du Kirghizistan la responsabilité de continuer le travail initié par l'association.
Finances solidaires et défis surmontés : Le chemin financier de « Pamir’s bridges »
En ce qui concerne le financement, l'association a construit 102 ponts avec un budget d'environ 330 000 francs suisses de son côté, en plus des contributions de l'ambassade suisse à Bishkek et de Fribourg Solidaire, une association de la région de Fribourg.
L'engagement de « Pamir’s bridges » n'a pas été sans défis. Toutefois, la collaboration étroite avec l'organisation kirghize Kampalato, la prudence dans les relations avec les autorités et le focus sur des projets concrets ont permis à l'association de mener à bien ses initiatives.
Tourisme responsable et perspectives : Conseils pour découvrir le Kirghizistan
En ce qui concerne le tourisme au Kirghizistan, plusieurs endroits remarquables ont été recommandés, tels que la vallée de Joukou, Jyrgalan, Pamir-Alay, la vallée d'Inylchek-Kainde et Aksai. Cependant, l'association a souligné que le tourisme autour du lac d'Issyk-Kul peut être davantage attractif pour les Kazakhs, les Ouzbeks et les Russes que pour les Suisses.
Bernard Repond insiste sur l'importance de l'autonomie des communautés montagnardes et partage des recommandations touristiques pour le Kirghizistan. Il souligne la similarité entre les Alpes suisses et les montagnes kirghizes et évoque les défis du tourisme hivernal. Malgré son amour pour le pays, il insiste sur la nécessité d'une vigilance sécuritaire, surtout en montagne. Bernard Repond refuse de politiser le travail de l'association et exprime sa gratitude envers la beauté du Kirghizistan et ses habitants accueillants.
Il est étonnant de constater l'absence de grandes usines et la construction d'une nouvelle ville appelée Asman.
"Pamir’s bridges" a marqué deux décennies d'engagement exemplaire au Kirghizistan, débutant par la construction de ponts et élargissant son influence à la célébration culturelle. Malgré les adieux récents, l'association laisse derrière elle un héritage solide avec la construction de 102 ponts et des initiatives culturelles significatives. Bien que l'association tire sa révérence, son impact résonnera dans la préservation du Kirghizistan, invitant les voyageurs à découvrir la beauté du pays et à contribuer à sa conservation.
Une erreur de date: le dernier pont a été inauguré en 2023, et non pas en2013