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Augustin Pyramus de Candolle : une passion, un jardin !

Écrit par Hélène Thibaud
Paru le 19 mai 2017

Candolle

Une tente blanche dressée au milieu du parc attend les invités, la pluie se déverse à flots en ce jeudi 18 mai tandis que Pierre-André Loizeau, directeur des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, prend la parole.
L’inauguration de la nouvelle exposition sur le bicentenaire de la création du Jardin botanique de Genève commence par un peu d’histoire.

Le botaniste genevois Augustin Pyramus de Candolle est à l’honneur, car c’est lui le fondateur du Jardin botanique.

 

Un peu d’histoire

Le premier jardin botanique fut établi en 1817 au parc des Bastions, situé au pied des fortifications. Un lieu de mauvaise réputation, depuis qu’il avait été le théâtre des exécutions des aristocrates pendant les pires heures de la Terreur genevoise.

Le vif désir d’effacer ces affreux souvenirs profita à la souscription publique ouverte en faveur du Jardin.

Bientôt une orangerie garnie de bustes de botanistes et des serres surgirent là, où cent ans plus tard, le mur des Réformateurs sera édifié. L’idée des bustes était venue à Augustin Pyramus en souvenir de ceux du Jardin des plantes de Montpellier, dont il avait été le directeur jusqu’en 1816.

candolleAugustin Pyramus de Candolle descendait d’une très ancienne lignée provençale dont un rameau était devenu genevois au XVIème siècle. Genève ayant été annexée à la France en 1798, le savant était « monté à Paris » où il avait étudié et travaillé, puis il avait été nommé à Montpellier en 1808.

La chute de Napoléon l’avait ramené à Genève avec 40 chars de documents devant la maison de famille située, Cour Saint-Pierre.

Il entreprend un travail titanesque : donner la description de toutes les plantes connues, mais ce projet, conçu sur de trop vastes proportions, n'ayant pu se poursuivre, il le reprend dans un ouvrage abrégé, le « Prodom », continué après sa mort par son fils, puis par son petit-fils. Cet ouvrage immense décrit 58 975 espèces de plantes.

Ses herbiers allaient rester dans la demeure familiale, jusqu’au décès de son arrière-petit fils Augustin de Candolle, le dernier botaniste de la famille. En 1921, les herbiers rejoignirent les collections du Conservatoire botanique de Sécheron.

Quant au Jardin lui-même, il fut inauguré en 1904, installé sur l’une des parcelles du domaine légué par Gustave Revilliod.

 

Une renommée internationale

Pierre-André Loizeau indique qu’Augustin Pyramus de Candolle a fait rayonner Genève par ses travaux scientifiques et surtout par son travail assidu sur la classification dite « naturelle » des plantes. Il est le premier à créer une véritable structure, un véritable inventaire.

Charles Darwin, en personne, cite les travaux du botaniste, plusieurs années après la mort de celui-ci.

 

Présence d’un de ses descendants

La parole est ensuite donnée à Gabriel Pyramus de Candolle.

Il explique à son auditoire que tous les premiers nés mâles de la famille portent comme deuxième prénom Pyramus, il en va ainsi de son propre père, Bertrand Pyramus de Candolle et de son fils, Guillaume Pyramus de Candolle. Mêmes si ces derniers ne sont pas botanistes comme leur illustre ancêtre, ils en sont très fiers.

Gabriel Pyramus de Candolle raconte avec joie qu’il découvrit, lors d’une visite de la Faculté de médecine de Montpellier, il y a quelques années, que le buste de son ancêtre occupait une place dominante parmi les têtes des autres célébrités scientifiques.

 

L’exposition : Le Jardin, 200 ans de passion

Après le récit et les anecdotes sur l’illustre botaniste, quelques mots furent exprimés au sujet de la nouvelle l’exposition temporaire : « Le Jardin, 200 ans de passion ».

« C’est un vrai défi de résumer 200 ans d’histoire et de passion au service des plantes et du public à travers une exposition en plein air ! » poursuit Nicolas Freyre, responsable de cette exposition.

Il s’agit d’une promenade chronologique, où figurent les différentes mues et étapes. Au total, ce sont 16 étapes marquantes, qui vont de la création du Jardin en 1817 au parc des Bastions, au jardin d’hiver en 1911, en passant par la serre tempérée de 1988, jusqu’au Jardin bio d’aujourd’hui. Le souci du détail est poussé jusqu’à associer à chaque étape les étiquettes authentiques de l’époque.

La pluie battant son plein, il faudra attendre quelques jours afin de profiter pleinement du travail extraordinaire qu’ont effectué les jardiniers et spécialistes du Jardin botanique de Genève.

Plus d'information sur le Conservatoire du Jardin Botanique de Genève : http://www.ville-ge.ch/cjb/

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