La filiale néerlandaise de Capgemini va en effet demander à ses employés les plus âgés d’accepter une baisse de salaire d’au moins 10%. Selon la société il s’agit de « calibrer » le salaire de 5000 employées afin qu’ils correspondent à leur valeur sur le marché du travail et à leur productivité. Aux Pay-Bas, la pratique de la baisse volontaire du salaire porte le nom de "demotie".
Prise à parti par les syndicats, la société dément tout lien avec l’âge des employés. Cependant, la porte-parole de la société, Madelon Kaspers, souligne « que c’est une notion d’équilibre entre la valeur sur le marché (du travail) et sa rémunération - le salaire d’une personne de 23 ans en début de carrière ne sera vraisemblablement pas déséquilibré par rapport à sa productivité ; pour une personne de 35 ou 45 ans, cela pourrait être le cas ».
Les syndicats protestent contre cette mesure, conscients que ce précédent pourrait être imité par d’autres sociétés, précarisant les travailleurs seniors à l’heure ou l’âge des retraites est relevé, la durée d’indemnisation du chômage est réduite et les portes de la plupart des entreprises du pays restent fermés à l’embauche des plus de 45 ans.
Baisser les salaires plutôt que licencier ?
Selon le directeur général tant sur le plan économique que social cette pratique est plus équitable que les licenciements massifs qui toucheront tout le monde. Ainsi, 400 employés dont la société estime les salaires trop élevés devront accepter une baisse de 10% de leur salaire.
En cas d’acceptation, ils obtiendront la garantie de conserver leur emploi et bénéficieront de formation pour améliorer leur employabilité. Les employés refusant les coupes salariales suivront également des formations afin que leurs compétences correspondent à leur salaire, mais sans aucune garantie de conserver leur emploi.
Jeroen Versteeg, directeur général de Capgemini, espère que la demotie provoque un débat sur la question entre ancienneté et rémunération. L’écart moyen en fin de carrière est de 17% aux Pay-Bas, contre 10% en Allemage, mais de 20% en France et de 35% en Belgique.
Ironique, le slogant de Capgemini ? : « People matter, results count » !
Sources :
Le Temps, ATS du 15.2.2013
Le Monde.fr du 14.2.2013 par Jean-Pierre Stroobants, correspondant, Bruxelles