Suite au scandale du blanchiment de plus de 200 milliards dans les pays nordiques que nous évoquions dans notre article du 8 avril, l’Europe abandonne la procédure contre la banque danoise Den Danske.
Une enquête avait été demandée par Bruxelles pour une potentielle violation du droit européen sur le blanchiment. Une commission avait été formée en vue d’examiner les actes des superviseurs danois et estoniens mis en cause dans l’affaire de ce blanchiment. Cette commission a remis un rapport pointant les disfonctionnements de ces autorités de surveillances nationales. Mais ce rapport n’a pas eu l’écho espéré et a été retoqué par le conseil des superviseurs de l’Autorité bancaire européenne (ABE) regroupant les 28 états membres.
Cette décision a été expliquée par le fait que malgré les erreurs des autorités de surveillance nationales, cela ne constituait pas une infraction aux règles européennes, qui selon certains membres n’étaient « ni claires, ni inconditionnelles ».
Une protection mutuelle
Selon Pervenche Berès, rapporteure sur la réforme des Autorités de supervision européennes, « les autorités nationales ont voulu étouffer le scandale et se protéger mutuellement ».
L’eurodéputé allemand Sven Giegold estime que « les superviseurs nationaux avaient manqué à leurs obligations légales de n’agir qu’en faveur de l’Europe » et qu'« une fois de plus, les autorités des membres de l’UE ne coopèrent pas suffisamment dans la lutte contre le blanchiment ».
Le secrétaire de Finance Watch a déclaré que « les état-membres, qui contrôlent les superviseurs nationaux, défendent avant tout leur intérêts » et l’AFP rajoute que de manière générale, les États-membres refusent de déléguer leur souveraineté à l’Europe.
Malgré les règles établies en commun, il est difficile pour l’Europe de parler d’une seule voix.
Source : 24 heures
Photo credit : pixabay.com by analogicus