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La Finlande est déclarée « le pays le plus heureux du monde » selon le World Happiness Report. Le classement retient plusieurs critères, dont le revenu individuel. Mais c’est quoi au juste, le bonheur ?
La recherche d’une existence heureuse est devenue une valeur légitime pour chacun de nous. Cette valeur est d’ailleurs inscrite en toutes lettres dans la Constitution des États-Unis et des droits de l’homme. Même si le bonheur se révèle souvent illusoire et fugace. Vaut-il mieux se satisfaire de simples instants de plaisir ou de joies passagères, dans une vie où le quotidien rime souvent avec tension, frustration ou ennui ?
Ou le bonheur doit-il devenir un régime de vie multivitaminé avec coaching, recettes, workshops et training et (auto-) évaluation périodique du niveau de satisfaction ? « L’idéologie du bonheur » est-elle devenue un impératif collectif, le but hebdomadaire affiché par nombre d’entreprises ?
Happy
Souvenez-vous. En 2014, le quarantenaire Pharell Williams signe le sautillant et imparable Happy. Prônant le bonheur comme vérité ultime, le titre dancefloor et groove est au cœur de l’une des plus grandes opération marketing du bonheur de l’histoire de la musique. Vite devenue virale, la chanson est reprise par des milliers d’internautes qui se mettent en scène dans leur cité, de Sydney à Paris. A Los Angeles, un site dédié (www.24hoursohappy) passe en boucle sur 24 heures le titre euphorique selon des chorégraphies à chaque fois singulières.
Plein de produits dérivés ou non y sont mis en vitrine, dont la ligne de mode du chanteur, ainsi qu'un film en promo (Moi, moche et méchant). Le point d’orgue est atteint lorsque la caméra cadre depuis une plateforme roulante cinq Californiennes filant en moto dans la nuit, sans danse et juste de la présence pour une pub de motocycles. A l’occasion de la Journée internationale du Bonheur à l'initiative des Nations Unies, le chanteur et producteur américain en devient le parrain officiel. Naturellement son hit universel Happy est le moteur de cette célébration de la joie.
Le bonheur est ainsi une énergie et une puissance qui vous incitent à la danse, celle que vous réalisez en secret, et à être obligatoirement positif quant à la vie. Pourquoi « rien ne peut m’abattre ? », s’interroge Pharrell. La réponse fuse dans la chanson : « Je suis à un trop haut niveau », et ce « parce que je suis heureux. » Or, voir le bonheur comme une forme de positivité continue poussée n’empêche nullement les moments difficiles. Ces derniers ne peuvent évidemment se traverser uniquement par l’insouciance jubilatoire que procure la danse.
L’humoriste française Florence Foresti, elle, a une manière bien à elle de mettre en pièces les idées et clichés liés à la quête du bonheur : l’alcool, le sport ou « le sexe sans le sexe », l’enfant « qui permet d’accepter un peu mieux la mort ».
Le bonheur s’évalue
Revenons au World Happiness Report. La question qui vous tarabuste ? Comment peut-on mesurer le bonheur, une opération controversée ? Produit par le Réseau des Solutions pour le Développement Durable des Nations Unies (SDSN) et concocté par des chercheurs indépendants, le rapport intègre six variables censées traduire « des effets favorables avérés sur le bien-être » : le revenu individuel, l’espérance de vie en bonne santé, l’accompagnement social, la liberté, la confiance et de la générosité.
La Finlande chipe donc la pole position à son voisin norvégien relégué à la seconde place. Suivent le Danemark, l’Islande et sans surprise la Suisse. Comme il faut souvent un ingrédient nouveau pour épicer un rapport, celui-ci propose un classement du bonheur de la population issue de l’immigration État par État. Ce hit-parade est fondé, lui, sur des données cueillies par l’Institut Gallup entre 2005 et 2017.
Or pour certaines voix, les conditions matérielles du bien-être ne constituent pas le bonheur et personne ne peut faire le bonheur des citoyens contre eux-mêmes. Les voies du bonheur seraient multiples, voire insondables et une affaire purement personnelle. La psy la plus populaire de Suisse détaille les leurres de la course au bonheur : recherche de sens, lutte contre la souffrance… « Le bonheur n’est pas un endroit où l’on arrive, mais une manière de voyager », dit le proverbe.
Les immigrants : Que du bonheur ?
Le sentiment de satisfaction dépend d’un effet « boule de neige ». Le bien-être des immigrants est essentiellement corrélé avec le bien-être du pays d’accueil : plus le pays d’accueil est heureux en moyenne, plus les immigrants le sont. Plus le pays d’origine est heureux, plus le migrant est heureux, quel que soit son pays d’accueil. Sans surprise, le bonheur des immigrants dépend aussi surtout sur la façon dont les immigrés sont acceptés par les habitants du pays.
Pour mesurer l'acceptation, les résidents locaux ont été sondés sur des réalités en leur demandant de dire s’il s’agissait de « bonnes choses » ou de « mauvaises choses » Les questions ? la présence d’immigrants dans le pays, avoir un immigrant comme voisin, ou voir l’un d’entre eux épouser un proche parent. D’une réponse ouverte et positive, signifiant l’acceptation de l’immigrant pas le pays hôte dépend un niveau de bonheur plus élevé chez les immigrants. Si certains migrants voient leur bien-être croître significativement, d’autres connaissent une forte diminution, en particulier lorsqu’ils se confrontent à de fortes discriminations dans le pays d’accueil.
Le mécontentement made in USA
Aux États-Unis, de nombreux citoyens se seraient enrichis, selon l’étude, alors que leur bien-être subjectif décline depuis les années 1970. Les explications de ce phénomène se concentrent sur l’explosion des inégalités. Or, nous évaluons notre bien-être essentiellement en comparaison avec les autres, et la présence d’ultra-riches nettement visibles mine la sensation que nous avons de notre situation. Mais, le rapport relève aussi une dégradation des institutions sociales, telles que la famille ou la confiance dans la vie politique.
À ces explications, s’ajoute la triple crise sanitaire que connaît le pays : obésité, abus d’opioïdes et dépression. Or, la santé, physique, mais surtout mentale, constitue un déterminant essentiel du bien-être, déterminant que l’envolée du coût des soins médicaux aux États-Unis a rendu hors d’atteinte d’une part croissante de la population.
Le paradoxe des Happy Countries
Or, ce qui interpelle, en dehors de ce rapport, c’est le paradoxe selon lequel on se suicide plus dans les pays estimés « les plus heureux ». A en croire une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se présentant notamment sous la forme d’une enquête de life-satisfaction », les villes qui comptent le plus de gens satisfaits ont tendance à avoir des taux de suicide plus élevés que celles ayant des niveaux de satisfaction moyens-bas en termes de qualité de vie.
Qu’est-ce que le « bonheur » ici ? Un bouquet de critères matériels : avoir de l’argent en suffisance, un bon logement, posséder une voiture, avoir des loisirs, être en bonne santé, sans privations et être autonome pour s’occuper de soi. A quoi ce phénomène suicidaire au cœur d’un supposé bonheur serait-il dû ? La tendance des êtres humains est à comparer leur propre niveau de bonheur avec le niveau de bonheur de ceux qui les entourent. Le bonheur des autres serait un facteur à risque pour les citoyens dotés d’une faible estime d’eux-mêmes, insatisfaits de vivre là où des individus ont l’air plus heureux qu’eux.
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