Un des grands sujets sensibles de notre temps, « le burnout » a été abordé vendredi 22 mars à l’Université de Genève, par le conférencier et professeur François Ferrero, ainsi que le professeur Louis Loutan, membre du comité directeur et président de la Commission santé.
Le burnout : un mal courant, mais non reconnu
Il s’agit d’un mot devenu si courant que nous connaissons tous aujourd’hui quelqu’un qui en a fait un ou en a subi un lui-même. Nous sommes donc forcés de constater que le burnout est une question de santé publique.
Et pourtant, il n’est pas reconnu comme une pathologie dans les classifications médicales. Il reste un concept hétérogène qui n’est pas pris en charge par les assurances maladies professionnelles.
« Burnout» : ce terme a été référencé en 1974 par le psychologue Freudenberger, qui parle d’un épuisement au travail avec une incapacité à interagir avec autrui.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risque sont environnementaux et individuels. Il peut s’agir d’une forte remise en question de l’image de soi, un conflit de valeurs et de hautes exigences. D’autres facteurs de risque de burnout peuvent être une accélération du temps, une communauté connectée en permanence, une demande de performance et de rentabilité qui amène une surcharge de travail.
La société actuelle nous pousserait-elle au burnout ?
Une prévention à mettre en place
Des mesures de préventions peuvent être mises en places :
Au sein des entreprises, ces mesures peuvent prendre plusieurs formes :
- Inculquer des outils de gestions pour appréhender les mesures de transformations des conditions de travail
- Offrir une accessibilité à tous de verbaliser un malaise ou une problématique dans une cadre de bienveillance
- Enseigner des méthodologies d’organisations
- Générer un esprit d’équipe et de cohésion entre les employés, mais aussi entre les services afin de valoriser la légitimité de tous
Individuellement, nous pouvons, avec l’aide de professionnels ou non, apprendre à reconnaître et à gérer ces émotions; poser les bonnes limites envers nous-mêmes et face aux autres; appréhender la peur de l’erreur et de l’échec ; remplacer l’injonction surmoïque « je dois » par « j’ai envie » ; et enfin cultiver sa capacité à rêver.
La société nous pousse peut-être au burnout, mais elle nous permet aussi de développer de réels outils de compréhension humaine pour anticiper ce « phénomène ».
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