Depuis quelques années, une recrudescence du terme d’analyse d’affaires ou d’analyse métier (ou, plus généralement, de business analysis, dans sa version originale en anglais) a vu le jour. Nous constatons d’ailleurs cette tendance dans des articles de presse, avec la nécessité grandissante d’une bonne analyse des flux métier dans les entreprises, et, de plus en plus sur les plateformes de ressources humaines.
Il est important de savoir que la raison principale de l’échec de la moitié des projets, vient précisément de l’analyse des besoins en raison de spécifications incorrectes ou incomplètes. En effet, selon une étude menée par Forester Research®TM : 60% des projets ont échoué à cause d’une mauvaise définition des besoins, soit plus d’un projet sur deux !
Dans le jargon de la business analysis, le terme de spécification désigne un ensemble clairement explicité d’exigences et de besoins métier. En effet, le but de l’analyse d’affaires est de satisfaire les exigences métier.
La business analysis va apporter une solution, qui pourra prendre la forme d’un service, d’un matériau, ou encore d’un produit. Les spécifications font l’objet d’un document qui doit être rédigé de manière à s’adresser à un public très large et à être compréhensible par tout le monde.
Le Business Analyst, kesako ?
Nous allons à présent décrire l’importance du rôle du business analyst et déterminer ce qu’il est censé apporter en terme de valeur ajoutée aux entreprises.
Dans sa définition officielle (le Guide de connaissances BABOK® 3.0TM), la business analysis englobe l’ensemble des tâches et des techniques utilisées pour assurer la liaison entre les parties prenantes d’une organisation, de façon à comprendre la structure, les politiques et le fonctionnement de cette dernière et à recommander ensuite des solutions qui lui permettront d’atteindre ses buts.
Les parties prenantes représentent toutes les personnes ou groupes de personnes directement ou indirectement impliquées ou impactées dans le cadre d’un projet, faisant l’objet de la business analysis.
Business analysis et project management
En lisant les descriptions de postes d’analyste d'affaires, vous avez probablement pensé : « Mais, cela ressemble beaucoup à des qualifications exigées en gestion de projet, non ? »
Spécifions en quelques mots la différence majeure qui existe entre un chef de projet et un analyste d'affaires :
- Le business analyst est, en principe, celui qui analyse les exigences et les besoins du client en amont du projet et qui propose à la fin de son processus d’études, soit une solution, avec ses éventuelles alternatives, soit des solutions de rechange.
- Le chef de projet, quant à lui, est généralement la personne qui va mettre en place la solution à l'intérieur de l'environnement du client.
La business analysis est la première étape d'un projet : l’étude des besoins des entreprises et la solution à leur apporter... alors que le project management est la seconde étape du même projet : l’installation et le suivi de la solution choisie.
En outre, le business analyst intervient également après la mise en place du projet, puisqu’il est responsable de la valeur délivrée à l’entreprise, alors que le chef de projet se focalise essentiellement sur le respect du fameux triangle : qualité, coût, délai pour la livraison de l’objet (la solution) du projet. Par ailleurs, ce terme de business analyst est générique et nous pouvons trouver des fonctions comme application domain expert (SME), data analyst, product manager, information architect qui font référence à cette activité.
Dans certains projets, ces deux fonctions peuvent être confiées à une seule et même personne ou dans d’autres cas, le business analyst et le project manager peuvent travailler de concert. Ce genre de situation est fréquent, en particulier, dans les secteurs d’activité, où les besoins évoluent et changent en permanence, et où la nécessité d’une réactivité et d'une adaptation rapide des solutions à ces exigences, est nécessaire.
Par conséquent, la business analysis est la clef du succès pour les entreprises qui veulent bénéficier d’une solution adéquate et parfaitement adaptée à toutes leurs exigences métier. Nous examinerons dans un prochain article comment cela fonctionne sur le terrain.
Sources :
Guide du Corpus de Connaissances de l’Analyse d’Affaires, (Guide BABOK® Version 2.0), édité par l’International Institute of Business Analysis IIBA, Toronto, Canada.
Guide to the Project Management Body of Knowledge (PMBOK® guide Version 5.0) edited by Project Management Institute, Pennsylvania USA.
Photo credit :
International Institute of Business Analysis IIBA, Toronto, Canada
Etude de la société Forester Research®TM sur la raison de l’échec des projets.
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