Changements climatiques et capacités prévisionnelles
Météo Suisse nous apprend que cet hiver sera probablement le plus doux depuis 1864, date à laquelle les météorologues commencèrent à enregistrer les températures.
Mais nous savons depuis longtemps déjà que les conséquences du réchauffement climatique ne concernent, et de loin pas, que les changements au niveau des températures. Parmi les effets les plus préoccupants, on peut citer les pertes sur la biodiversité, l’acidification des océans, l’intensification des catastrophes naturelles, etc. Malheureusement, la liste des maux est presque aussi longue qu’elle est évolutive et partielle.
Notre environnement étant un très vaste système complexe et interconnecté, il est par conséquent très difficile d’obtenir des modèles prédictifs robustes portant sur les possibles évolutions de notre environnement.
Mais le changement climatique n’est certainement pas qu’une affaire de modélisation ou de théories complexes dissociées de notre réalité quotidienne. La fluctuation, la variabilité toujours croissante des températures est un phénomène déjà perceptible et cela par exemple, toutes les fois où les températures varient de plus de 6 degrés en moins de quatre heures à Genève.
Des objectifs politiques antinomiques
Perceptible également, sont les importants efforts de l’office fédéral de l’environnement pour élaborer une stratégie et implémenter un cadre légal et réglementaire destiné à anticiper les profondes mutations et réduire les risques à venir. Ce qui l’est beaucoup moins en revanche, c’est le peu d’efforts consentis par certains partis politiques pour promouvoir auprès de la population une image véridique et réaliste des risques encourus.
Plusieurs études soulignent, d’une part l’impact considérable des effets du changement climatique sur les milieux urbains et d’autre part, l’impératif besoin d’avoir des politiques publiques susceptibles de prévenir et réduire les vulnérabilités liées aux problèmes de santé publique, de développement durable ou encore l’adaptation des services municipaux aux capacités insuffisantes.
En ces jours de campagne électorale, nous pouvons aisément comprendre les risques généralement encourus en termes d’électorat par les partis politiques qui relaient une information certes véridique, mais déstabilisante, aux conséquences financières inquiétantes et aux chances de réussite incertaines. Ce que l’on saisit moins par contre, c’est la duplicité de certains acteurs politiques. L’allègement d’un cadre législatif prétendument trop coercitif ou encore la sortie d’un pessimisme politique issu d’une idéologie inutilement alarmiste ne correspondent pas à des solutions crédibles et pérennes. Car, prétendre répondre aux graves défis du changement climatique par un déni de la gravité des problèmes et des conséquences à venir est non seulement erroné, mais trompeur.
Un avenir incertain
Un humoriste français (Marc Escavrol) disait : « Chez les gouvernants, le sens de l’éthique est généralement inversement proportionnel au sens de l’étiquette ». Les générations futures nous regardent déjà et qu’on le veuille ou non, elles jugeront notre présent, notre courage à prendre des mesures difficiles parce que nécessaires mais impopulaires, tout comme nos concessions à l’imposture ou nos renoncements.
Espérons que ces manquements à la vérité, par la propagation d’une information inexacte, et ces sérieuses carences morales, à cause de l’inconséquence et le manque de responsabilités politique, ne donneront pas raison à Winston Churchill qui disait :
La principale leçon de l’Histoire est que l’espèce humaine est incapable d’apprendre
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