Bien avant les pays européens ou les États-Unis, ce fut la Nouvelle-Zélande qui permit le droit de vote aux femmes en 1893. En ce qui concerne l’Europe, la Finlande fut la première à franchir le pas en adoptant le suffrage universel sans restriction sociale, sexuelle ou raciale, et en accordant par la même occasion l’éligibilité aux femmes.
Ce n’est que bien après, suite à un long parcours semé d’embûches, que les femmes suisses se sont vues obtenir le droit de vote lors des votations du 6 juin 1971.
Sans le courage et la détermination de pionnières, juristes, journalistes et avocates, aucune action n’aurait été entreprise et rien n’aurait été possible. Ces militantes comme Marie Goegg-Pouchoulin, Rosa Bloch-Bollag et Emilie Gourd ont permis de faire basculer les votations, amenant ainsi l’acceptation du droit de vote aux femmes à plus de 65% des voix.
Les droits des femmes régressent dans certains pays
Si le droit de vote est acquis, d’autres droits régressent aujourd’hui. Citons quelques exemples à travers le monde.
La Pologne
La coalition de droite ultra-catholique au pouvoir vient de proscrire l’interruption volontaire de grossesse en cas d’anomalies fœtales. Désormais, toute IVG est interdite, sauf en cas de viol ou d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.
La Hongrie
Les « valeurs traditionnelles et familiales », politiques, homophobes, transphobes et contraignantes pour les femmes, incarnent « l’illibéralisme », du gouvernement hongrois qui a considérablement affaibli la commission chargée de l’égalité entre les sexes.
La Russie
Depuis 2017, hors cas de récidive grave, les actes de violence commis dans l’intimité familiale ont été décriminalisés. Et ce, alors que les violences domestiques tuent quelque 12000 femmes annuellement en Russie, soit une toutes les 40 minutes.
L’Inde
En 2019, 87 viols ont été rapportés chaque jour en moyenne en Inde selon des données officielles. Ce chiffre pourrait être bien plus important sachant que beaucoup de viols ne sont pas déclarés. L’Inde a toujours l’une des plus faibles proportions de condamnations pour viol au monde avec 0,3% en 2018.
La Chine
Ces dernières années, le gouvernement a dénoncé et fait fermer la plupart des associations féministes ou d’aide aux femmes, notamment celles qui concentraient leurs efforts pour aider les victimes de violences conjugales.
Arabie Saoudite
Le royaume reste l’un des pays ls plus restrictifs du monde pour pour les femmes, qui n’ont obtenu le droit de vote aux élections locales qu’en 2011, celui de conduire qu’en 2018, et doivent encore avoir l’accord d’un homme pour travailler ou voyager.
Il en ressort que l’égalité en matière de droits politiques n’a pas mis fin à la lutte. L’engagement de femmes et d’hommes est nécessaire pour parvenir à l’égalité salariale, la répartition juste des soins non rémunérés, l’augmentation du nombre de femmes aux postes décisionnels et la suppression des inégalités dans tous les domaines de la vie.
Malgré une tendance nette à l’amélioration, les progrès sont pour la plupart beaucoup trop lents.
La Suisse est encore loin d’une véritable égalité entre les genres.
Lectures complémentaires :
Revue de presse : La grève des femmes, et après ? par Niati Mavungu
Femmes, genre et prisons par Cari Clemente
Sources :
https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-78958.html
https://www.rts.ch/info/suisse/11944158-il-y-a-50-ans-les-suissesses-obtenaient-le-droit-de-vote-la-page-speciale-de-la-rts.html
https://www.letemps.ch/monde/suffrage-feminin-suisse-monde-dates-chiffres
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