
“We need to bridge ecology and industry because ecology alone is not convincing enough people and industry alone is destroying the planet” Bertrand Piccard.
(“Créons un pont entre l’écologie et l’industrie car l’écologie seule ne convainc pas assez de monde et l’industrie livrée à elle-même est en train de détruire la planète” - traduction de l’auteur).
Saviez-vous que chaque Genevois produit annuellement l’équivalent de 10.2 tonnes de CO2, alors qu’il faudrait diviser ce chiffre par dix pour respecter le seuil soutenable pour notre planète ?
De nombreuses solutions existent pour réduire cette empreinte carbone, mais celles-ci ne sont pas encore déployées à une échelle suffisamment large pour produire un impact durable. Les faire connaître et faciliter leur accès par les professionnels et le grand public était justement l’objectif du premier salon mondial sur le climat qui s’est clôturé le 8 avril à Palexpo Genève.
Les conséquences des changements climatiques, qu’il s’agisse d’agir pour limiter l’augmentation des températures globales ou de s’y adapter, seront non seulement environnementales, mais sociales et économiques. C’est pourquoi les solutions exposées ne sont pas simplement pertinentes pour la protection de l’environnement, mais aussi importantes pour assurer la compétitivité de notre économie qui dépend de notre volonté et de notre capacité à changer nos modes de production et de consommation.
Invité à la cérémonie d’inauguration, Bertrand Piccard nous rappelle que le monde pourrait diviser ses émissions de CO2 par deux « simplement » en mettant en œuvre les solutions et technologies existantes aujourd’hui. Alors que peut-on faire pour accélérer l’adoption de ces solutions par le plus grand nombre?
1. Ne pas réduire la question climatique à la protection de l’environnement. L’inaction portera un coût significatif pour la société dans son ensemble et affectera la profitabilité de larges segments de l’économie. Les dommages évités représentent des bénéfices pour la société qu’il nous faut rendre visible en les valorisant (gains de productivité, rénovation du patrimoine immobilier, des infrastructures ainsi que soutien à l’économie locale et création d’emplois).
2. Adopter un langage qui met l’accent sur les opportunités que cette transition vers une économie durable peut amener : par exemple, les technologies propres contribuent pour près de 5% du PIB helvétique avec une augmentation du nombre d'emplois de 25% observée au cours des cinq dernières années.
3. Créer un effet « pull » par la mise en place de politiques énergétiques ambitieuses qui rendent obligatoire l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs environnementaux à moyen et court terme. En créant un besoin par l’introduction de certaines réglementations, le gouvernement peut jouer un rôle majeur dans l’adoption de ces solutions à large échelle.
C’est pourquoi, la Fondation Solar Impulse a lancé le World Alliance for Efficient Solutions dont le but est de soutenir et promouvoir par un label 1000 solutions qui auront démontré leur profitabilité, leur faisabilité technologique ainsi que leur impact sur la protection de l’environnement. Ces solutions seront ensuite présentées aux gouvernements dans le cadre des réunions internationales sur le climat afin d’encourager l’adoption de mesures plus ambitieuses.
Le Conseiller d’Etat, Luc Barthassat a conclu la cérémonie d’ouverture en rappelant les engagements pris par la Suisse. D’ici 2030, la Suisse veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 50% par rapport à 1990. Le canton de Genève, quant à lui, s’est engagé à réduire les émissions de GES de 40% dans la même période alors que sa dépendance aux énergies fossiles est encore importante : 75% de l’énergie utilisée à Genève provient du pétrole et du gaz. Des mesures sont donc prévues dans de nombreux domaines.
Pendant trois jours, les visiteurs du Salon ont pu découvrir des solutions concrètes et prêtes à l’emploi touchant aux domaines suivants : l’énergie, les bâtiments, la mobilité, la valorisation des déchets, le financement durable et la résilience aux changements climatiques. Voici quelques solutions et innovations présentées lors du Salon :
Partenaire du Salon, le réseau CleantechAlps a récemment publié un panorama des startups cleantech actives en Suisse occidentale. Vous y retrouverez les solutions durables exposées et d’autres encore.
Aligné avec les objectifs de l'évènement, un « supermarché » en ligne est disponible à tous pour identifier et acheter les solutions exposées. Retrouvez-les ici.
Co-auteurs : Windy Baker et David Chevrier
Sources : http://www.cleantech-alps.com/fr/etudes/details/panorama-des-start-ups-cleantech-0-1327
https://www.climateshowmarket.com/fr/
https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/climat/en-bref.html
http://ge.ch/agenda21/plan-climat-cantonal/plan-climat-cantonal
Crédits photos : Windy Baker