Après des études de droit à Fribourg et de finance à Oxford, Patrick Sulzer débute sa carrière chez PricewaterhouseCoopers. Une rencontre professionnelle l’emmène de Genève à Hong Kong, où il sera l’un des premiers employés de Technomarine, qui compte aujourd’hui plus de 200 collaborateurs. Avec son Directeur Général, il quitte l’entreprise horlogère et dirige les opérations d’une société américaine active dans la plasturgie. En 2006, il part co-diriger un chantier naval à Dubaï. Un an plus tard, il crée InBetween Advisory, qui aide à l’implantation de nouvelles entreprises aux Emirats Arabes Unis.
Fort de ces expériences et anticipant les nouveaux besoins des entreprises, il s’associe à Jean-Jacques Miauton et Jonathan Normand pour fonder Codethic SA, qui est devenue en moins de trois ans la référence régionale en matière de RSE.
Qu’est-ce que la RSE ?
C’est la Responsabilité Sociale des Entreprises, donc la prise en compte de son bilan social, environnemental et économique, en plus du bilan financier de l’entreprise.
Quels sont les avantages pour une entreprise de faire appel à vos services ?
Nous proposons un programme et une méthodologie uniques basés sur le standard RSE ISO 26000. Nous sommes les maîtres d’œuvre de ce nouveau référentiel reconnu mondialement. En outre, nous fournissons un logiciel "web-based" unique sur le marché, qui est un véritable outil de gestion des impacts et d’aide au développement des bonnes pratiques associées à la RSE. Alliée à notre expertise dans l’engagement du dialogue avec les parties prenantes, notre clientèle obtient une vraie crédibilité interne auprès des employés et externe auprès des fournisseurs ou des actionnaires par exemple.
Quel est l’état actuel de votre concurrence ?
Principalement les entreprises de conseil que l'on appelle les "Big 4" (PwC, Deloitte, Ernst & Young et KPMG). Leur taille et leur diversification sont une faiblesse là où notre force est notre spécialisation.
Dans les grandes lignes, quelle est votre stratégie de communication et votre cœur de cible ?
Nous mettons en place des programmes RSE sur mesure pour répondre aux besoins de nos clients. Pour compléter et étendre notre offre, nous débutons une collaboration avec une agence de communication spécialisée dans les réseaux sociaux, afin de rendre plus visibles les initiatives RSE de nos clients présents et futurs. Notre méthodologie permet d’éviter toute forme de "greenwashing" (terme la surenchère de la communication autour du développement durable qui au final nuit à l'image de la marque), notre concurrent fantôme et si nuisible pour l’image de la RSE.
Jusqu’à présent, nous avons adopté une stratégie de contenus rédactionnels publiés sur notre site web et dans les médias, associée à une approche événementielle.
Notre cœur de cible est très large car il va des PME de 3 employés aux multinationales en passant par les gouvernements.
Qu’en est-il de votre développement à l’international ?
Nous avons un bureau de représentation à Zürich et à Paris et nous ouvrons le mois prochain une filiale à Dubaï. C’est une plateforme géographique très intéressante pour accéder au Moyen-Orient, à l’Asie et l’Afrique. Ce développement est possible grâce au mandat remporté par Codethic au Government Summit, le premier sommet politique organisé aux Emirats Arabes Unis, et au fait que j’y passe une grande partie de l’année.
Dans une économie capitaliste néolibérale, comment une entreprise peut-elle assurer un respect de la pratique loyale des affaires (un des 7 domaines clés de la RSE) ?
Ceux qui font appel à nos services ont souvent compris les avantages à moyen et long terme de s’engager dans de meilleures pratiques RSE. Tout ce qui est entrepris au travers de notre programme codethic 26000 a clairement cette perspective de durabilité. Les institutions qui investissent dans l’entreprise exigent une vision à long terme.
Comment une collaboration avec vous est-elle perçue par les partenaires des entreprises ?
Positivement ! Car ils nous appellent ensuite pour mettre en place des initiatives RSE. Notre participation provoque la volonté d’autres parties prenantes à s’investir comme par exemple nos actions lors du Government Summit de Dubaï, lesquelles ont suscité un grand intérêt. Qui dit engagement dans de meilleures pratiques RSE dit prise de contact avec les parties prenantes.
Quels sont les éléments de contrôle à votre disposition pour vérifier les engagements RSE de vos clients ?
Prenons l’exemple d’une entreprise qui prétend pratiquer l’égalité salariale hommes/femmes. Dans ce cas de figure, nous prenons la situation de deux employés de sexe différent qui se trouvent au même niveau et comparons leurs revenus et leurs conditions d’emploi.
Quels sont pour vous les moyens de rester innovant et compétitif ?
Nous faisons beaucoup de veille réglementaire et essayons d’anticiper les tendances.
A quelles formes de corruption êtes-vous confronté en général ?
En Suisse, elle nous semble infime. Il s’agit principalement de cadeaux offerts au département des achats, pour Noël notamment. A Dubaï, c’est souvent le directeur des ressources humaines qui est le plus concerné ! J’ai la chance de collaborer avec Jonathan Normand, notre directeur opérationnel, qui connaît bien le sujet car il a travaillé durant 15 ans dans la gestion des risques, la corruption et l’implémentation de certifications.
Parmi les différentes formations que vous proposez, laquelle obtient le plus de succès ?
Sur nos 6 formations, celle qui est le plus souvent demandée est la SST : Sécurité et Santé au Travail. C’est la plus généraliste.
Dans quels domaines vos clients officient-ils ?
Dans la publicité, l’événementiel, le tabac, la construction, l’immobilier, la banque, le nettoyage et même les pompes funèbres! Donc autant dans les services que les industries.