Le 10 mai, La Comédie de Genève a présenté son nouveau programme pour la saison 2017-2018. Son directeur, Hervé Loichemol, a commencé son discours avec beaucoup de bémol dans sa voix. Il quittera ses fonctions en juillet pour faire place aux deux nouveaux directeurs : Natacha Koutchoumov et Denis Maillefer, élus par la Fondation d’Art Dramatique.
Pourquoi deux directeurs ? Parce que la Comédie va faire peau neuve et intégrera un nouveau quartier : celui du Ceva Eaux-Vives. Tout proche de la gare du même nom, un magnifique bâtiment tout en verre sera inauguré dans trois ans.
Il nous apprend que la fonction de directeur de théâtre est une fonction « mobile » : la ou les personnes désignées comme telles, signent un contrat à durée déterminée et savent d’avance la date de leur sortie.
Néanmoins, avant de passer le flambeau, Hervé Loichemol a conçu le programme 2017-2018 qui semble être riche en émotions. Pas moins de 15 spectacles verront le jour, basés sur l’écoute du monde, de ses fureurs, de son histoire, de ses violences, pour faire surgir du chaos, le réel, le nécessaire, l’humain, le beau.
De grandes voix porteront nos espoirs, comme celles de Fanny Ardant, de Jacques Weber, d’Yvette Théraulaz.
Quelques spectacles parmi le florilège
- Le premier spectacle s’intitule « El Baile» et relate la traversée d’une époque en Argentine, dans un lieu unique, sans paroles, avec des mouvements du corps et la danse comme seuls moyens de raconter.
- Fanny Ardant sera la voix de « Cassandre », un monodrame pour comédienne et orchestre.
- Dans « F(l)ammes», 10 femmes françaises nées de parents ayant vécu l’exil expriment leurs doutes, leurs peurs, et se livrent, tout en jouant, dansant. Avec leurs coups de gueule et leurs éclats de rire, elles nous feront parfois pleurer, mais rire aussi.
- « Lampedusa Beach, Lampedusa Snow » : deux monologues de l’écrivaine sicilienne Lina Prosa sur les migrants, qui chaque jour tentent de fuir la guerre et la misère en passant à l’Occident. Deux textes forts où l’auteur offre une parole poétique à ceux qui ont tout perdu, aux bannis de notre monde.
- Au XIXème siècle, Britanniques, Allemands et Russes venaient profiter de nos vues, de nos palaces. Aujourd’hui, ils viennent en Suisse pour mourir. Le tourisme de luxe est devenu le tourisme de la dernière heure. Dans « Luxe, Calme », des majordomes et des infirmiers, vont se croiser de 1870 à 2020, dans un décor de palace.
D’autres spectacles, comme « Le Mariage de Figaro », « La Vase », « Conversations avec Barbara », seront au programme.
Les billets et abonnements seront en vente dès le 29 mai 2017. Pour plus de renseignements : http://www.comedie.ch/.
Photo by Carole Parodi (Comédie de Genève) , via Wikimedia Commons