
Quand un tel événement préoccupe les esprits à l’échelle planétaire et accapare toute l’actualité et tous les médias à travers le monde, les oubliés sont souvent les enfants. Actuellement, nous vivons cela avec le coronavirus, mais nous avons pu connaitre des situations similaires, notamment avec les actes terroristes perpétrés ces dernières années (Charlie Hebdo, le Bataclan, le 11 septembre 2001 entre autres).
Les enfants ne sont pas stupides. Ils entendent, écoutent, sentent, s’intéressent à ce que leur parents, leurs amis ou la télévision disent. Lorsqu’un sujet d’actualité prend une telle ampleur, il est important d’en parler avec ses enfants, afin de mesurer leur compréhension de la situation, mais surtout d’identifier leurs craintes et pouvoir les rassurer.
Cependant, les enfants ne sont pas tous logés à la même enseigne à la maison. La communication est plus facile chez certaines familles. Cela peut dépendre de la situation personnelle des parents, est-ce qu’ils parlent la langue locale ? Où et comment s’informent-ils de l’actualité ? Sont-ils présents le soir ? Disponibles pour discuter ? Chaque famille à son propre fonctionnement.
Si les enfants ne peuvent pas en parler dans le cadre familial, ils vont s’informer auprès de leurs amis, sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Ils parlent entre eux, échangent leurs informations, apportent les détails issus de leur propre compréhension, ou peut-être même quelques fausses idées piochées sur internet.
L’école est l’endroit où les enfants passent la plupart de leur temps, et côtoient leurs amis, échangent et discutent. C’est un lieu d’apprentissage et d’expression, où la neutralité est de rigueur. Il est donc important de permettre à tous les enfants d’être égaux, en leur offrant la possibilité de s’exprimer sur le sujet, mais avec un cadre. Ici placé sous la responsabilité de l’enseignant.
En effet, le rôle de l’enseignant est alors de donner la parole à chacun, de les écouter et de les corriger en cas d’informations erronées, le tout sans prise de position politique. Il est important de prendre le temps, en classe, d’échanger sur les sujets d’actualités sensibles, surtout lorsque la psychose s’installe à l’extérieur.
Les mesures prisent par le secrétariat général du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) et dans les différents établissements genevois, sont surtout hygiéniques. En effet, le DIP suit les recommandations formulées par l’Office fédéral de la santé publique. Grâce à des courriers à glisser dans les pochettes des élèves, les enseignants et les parents d’élèves sont invités à s’informer régulièrement sur l’évolution de la situation sur les différentes plateformes cantonales mises à disposition (site internet, permanence téléphonique).
Les établissements scolaires ont surtout mis en place un protocole hygiénique : se laver les mains au savon dès que les élèves et les professeurs entrent dans l’établissement et dans la classe, ne pas utiliser de linges communs pour se sécher les mains mais du papier à usage unique, préférer les poubelles à couvercle, garder les enfants à la maison s’ils présentent des symptômes - finalement comme en cas de grippe classique ou de gastro-entérite – et prévenir l’établissement si l’enfant est malade. Aussi, les enfants ne sont plus obligés de se donner la main lorsqu’ils se déplacent en rang. Certains établissements font appel à des infirmières pour qu’elles viennent expliquer comment se laver les mains de manière efficace.
Les enseignants n’ont donc pas de recommandations officielles sur la manière d'aborder cette situation avec leurs élèves. Principalement car le sujet ne peut être abordé de la même manière en fonction de l’âge des élèves. Ensuite, le programme devant être traité dans les délais, il est parfois compliqué de prendre vraiment le temps sur les heures d’enseignement pour discuter de sujet d’actualité. Enfin, cela permet peut-être d’éviter d’accentuer la psychose, si les enfants n’en parlent pas avec inquiétude par eux-mêmes.
Lectures complémentaires :
À l'école de la patience par Cannelle Feuerstein
La rentrée scolaire "et plus si affinités" (...) par Claudia Constantin-Barreiro
Sources : The Guardian, NY Times, ABC.net, ge.ch, nasponline
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