Le 13 septembre 2015, le quotidien « 20Minutes » écrivait qu’un médecin sur cinq renonçait à exercer sa profession après les études, notamment de nombreuses femmes, dû aux difficultés à concilier vie familiale et professionnelle1 . En Suisse, les femmes assument en effet davantage les tâches éducatives et la garde des enfants, souligne l’Office fédéral de la statistique2 , ce qui implique que ce constat est vrai tant pour les femmes ayant entamé une longue formation que pour celles ayant choisi des études en filière courte.
Bien que la répartition des tâches dépende en partie des valeurs culturelles et traditionnelles des familles, mettant ainsi à mal l’égalité entre les sexes, d’autres facteurs importants entrent en ligne de compte : la crainte pour les femmes de perdre leur emploi après le congé de maternité, l’impossibilité d’aménager les horaires de travail, ou encore l’absence de lois contraignantes qui imposent des devoirs aux pères en ce qui concerne la garde partagée des enfants. Cela étant, comment les femmes assumant les tâches familiales peuvent-elles parallèlement réaliser leur désir de développer leur carrière, sans en subir de conséquences négatives ?
Face à cette question, une comparaison avec le système en vigueur dans les pays scandinaves, notamment en Suède, s’avère utile, ces derniers étant réputés les meilleurs en la matière. En effet, une révision de la législation, axée sur une politique d’aide aux familles, a introduit, outre les prestations familiales et les services d’accueil des enfants, les congés parentaux, permettant aux deux parents de contribuer pendant une certaine durée aux responsabilités parentales et familiales, encourageant ainsi les femmes à ne pas quitter définitivement leur emploi3 . Ce système assure l’indépendance économique des femmes, et en conséquence, garantit l’égalité entre hommes et femmes. La présence des femmes sur le marché de l’emploi est primordiale ; l’économie étant « tributaire de la main d’œuvre féminine », comme le constate Monsieur Johann N. Schneider-Ammann, conseiller fédéral, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche4 .
Cela dit, la Suisse n’a pas légiféré sur le droit parental, et la question n’est pas sur la table du Conseil fédéral5 . Dans cette attente, deux options semblent envisageables pour les femmes souhaitant poursuivre leur activité professionnelle après le congé-maternité: la négociation avec le patron en vue de prévoir un taux d’activité partiel, ou mieux, pour les aventurières motivées, se mettre à leur compte, et gérer leur propre business tout en s’épanouissant à travers les tâches éducatives.
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1Voir « 20Minutes », publication du 13 septembre 2015, http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Une-fois-forme--un-medecin-sur-cinq-renonce-a-exercer-22138639
2Voir le site de l’Office fédéral de la statistique, http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/regionen/thematische_karten/gleichstellungsatlas/vereinbarkeit_von_familie_und_erwerbsarbeit.html
3Voir Marie-Thérèse Letablier, « Les politiques familiales des pays nordiques et leurs ajustements aux changements socio-économiques des années quatre-vingt-dix », Revue française des affaires sociales, 2003
4https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2003-4-page-485.htm
voir aussi l’article : « Suède : Equilibre entre travail et vie de famille – une conciliation des plus réussies », 2015, http://europa.eu/epic/countries/sweden/index_fr.htm
4Voir le site de la Confédération suisse, la plate-forme d’information « Conciliation travail-famille », http://www.berufundfamilie.admin.ch/informationsplattform/index.html?lang=fr
5Voir Fanny Matthey et Sabrina Burgat, « A quand un congé parental en Suisse ? », 2015, http://www.reiso.org/spip.php?article5261
Crédit photo : Soren Oxenhave via Flickr under specific licence
