Pourquoi la congruence est essentielle dans la communication ? Mais qu’est-ce donc ? Nous pouvons assimiler la congruence à l’authenticité, mais c’est bien plus subtil. La congruence est la prise de conscience, l’état psychologique dans lequel nous sommes quand nos pensées, nos sentiments, nos émotions sont alignés avec notre attitude tandis que nous communiquons avec autrui. Pas simple ?
Non, ce n’est pas simple et c’est pour cela que la communication s’avère parfois difficile. Notre cerveau possède les informations et la mécanique adaptative voudrait que nous les intégrions. La communication utilise plusieurs canaux dont le verbal et le paraverbal. Il est essentiel que les deux concordent. Dire des gentillesses quand nous sommes en colère… C’est dur. Comme le souligne Philippe Turchet : « Le geste précède la parole dans l’acte de communication, mais il a un autre intérêt : le geste révèle ce que le cerveau pense et ne dit pas. » Dans les gestes, il y a la retranscription des émotions. Lorsque l’interlocuteur ne voit pas d’adéquation entre la gestuelle et la parole de l’autre, il se créée naturellement un sentiment de malaise. La communication est biaisée ipso facto.
Pour mieux comprendre ce concept, prenons l’exemple du clown: pourquoi nous fait-il peur ? La congruence est un point et non des moindres. Ils nous font peur car nous n’arrivons pas à assimiler leurs gestes et leurs paroles. Ils sont imprévisibles : maquillage et costumes cachent la possibilité de lire les signes paraverbaux, les expressions de leur visage et en-deçà l’identité de l’interlocuteur.
L’article de F.T. McAndrew, La phobie des clowns s’explique scientifiquement, cible exactement le malaise ressenti lors d’une communication avec une personne incongruente : « Par exemple, il nous semble impoli et bizarre de partir au beau milieu d’une conversation avec une personne qui nous inquiète vaguement mais qui est – pour l’heure – complètement inoffensive. Mais en même temps, il peut s’avérer dangereux d’ignorer son intuition et de continuer à échanger avec cette personne si elle nous semble menaçante. »
Source : Turchet, P., La Synergologie, Les Editions de l’Homme, Québec, 2000.
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