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Les stratégies d'un " business angel " pour trouver la formule gagnante

Écrit par Oscar Ferreira
Paru le 25 mars 2015

La carrière de Raphael H Cohen est marquée par la recherche d’opportunités et la volonté de transmettre. Mû par la passion et sa connaissance du métier, ce « serial entrepreneur » a construit une carrière riche d’expériences très diverses qui l’ont progressivement amené à concilier ses activités de chef d’entreprise et de professeur. Rencontre avec un « business angel » et un connecteur d’idées.

Raph_CohenLorsque nous nous plongeons dans le parcours de Raphael H Cohen, il est difficile de ne pas être saisi par le sentiment que, tout compte fait, sa voie semblait toute tracée dès le départ. Une maturité scientifique en poche et ne sachant pas quoi faire dans la vie, il se lance dans une formation en business, à l’époque aux Hautes études commerciales et industrielles qui deviendra par la suite HEC Genève. Parallèlement à ses études et animé par le désir de mettre en pratique les enseignements de l’université, il intègre l’entreprise familiale et travaille avec son père qui l’invite à lancer une nouvelle activité avec son meilleur ami. Ils démarrent alors une activité dans les t-shirts publicitaires, gagnant la très belle opportunité de développer leurs affaires dans le monde de la mode grâce à l’obtention de la licence Walt Disney.

Parallèlement à son activité dans l’entreprise, il se lance dans un doctorat en comptabilité en cachette. La raison de cette clandestinité tient tout simplement au fait que son père aurait difficilement accepté qu’il se consacre à autre chose qu’à l’entreprise familiale. Ce doctorat est déterminant par la suite puisqu’il lui sert de passeport lorsque l’EPFL lui demande de mettre en place le premier cours entrepreneuriat au sein de l’institution. En débutant dans l’enseignement, il noue des contacts avec la société ORACLE qui le mandate en qualité d’entrepreneur-formateur afin d’améliorer la capacité entrepreneuriale de ses employés. C’est à ce moment précis que Raphael H Cohen va développer ses activités dans le monde de la formation exécutive. Aujourd’hui, il enseigne dans un certain nombre de business schools et est directeur académique du diplôme de spécialisation entrepreneurship du eMBA de l’université de Genève qu’il a créé en 2001.

A ce propos, il est important de signaler que le Diplôme en Entrepreneurship & Business Development de HEC Genève, qui apprend justement à saisir des opportunités, accepte aussi des adultes en emploi qui n’ont pas un bagage universitaire, pour autant qu’ils soient capables de suivre l’enseignement qui y est donné et qu’ils soient motivés (http://is.gd/H4F7SH). Dans ce programme de formation continue, ceux qui ont un CFC ou une formation non-universitaire peuvent se repositionner sur le marché de l’emploi grâce à un diplôme de l’UNIGE (comme par exemple cet étudiant titulaire d’un CFC d’employé de commerce qui a terminé avec la meilleure moyenne de toute sa classe à HEC Genève). Ce Diplôme universitaire vise principalement ceux qui veulent devenir force de proposition dans l’entreprise qui les emploie, sans nécessairement devenir entrepreneurs. C’est le meilleur moyen de donner un coup de fouet à sa carrière.

Environnement économique des start-ups en Europe et aux Etats-Unis

Lorsque nous évoquons les start-up et leur implantation dans des modèles économiques différents, vient inévitablement la comparaison entre l’économie américaine et européenne. Est-ce que le terreau des Etats-Unis est plus favorable aux gens qui entreprennent ?

Raphael H Cohen pense qu’il existe une plus grande réceptivité de la part des investisseurs aux Etats-Unis en ce qui concerne la prise de risque. En Europe, malgré le fait qu’il y a beaucoup d’argent à investir, il faut se montrer plus persévérant pour l’obtenir. Selon lui, malgré toutes ces différences, c’est plutôt la qualité du projet qui, s’il est bien monté et avec une bonne équipe, peut s’imposer et obtenir des financements.

C’est un peu moins facile qu’aux USA, mais ce n’est pas parce que quelque chose est plus facile que cela va augmenter les probabilités de réussite.

« Deuxième élément : aux Etats-Unis les gens voient les choses en grand beaucoup plus tôt. Ici on est un peu plus timorés. C’est effectivement un peu dommage». Cette plus grande propension au risque trouve son explication dans le fait que le marché américain représente tout de même 300 millions d’habitants… Donc même si il n’y a pas de place pour tout le monde, il y a toujours un moyen de trouver une niche. Le marché Suisse est d’environ huit millions d’habitants. La comparaison n’est pas vraiment pertinente. Ce très grand marché facilite considérablement les choses et  la réussite s’en trouve démultipliée : aux Etats-Unis quand quelqu'un réussit, il réussit en très grand. En Europe, nous avons aussi un grand marché mais le problème est qu’il est très compartimenté. S’ajoute à cela une réglementation rigide et compliquée, notamment venant de la commission européenne. De l’autre côté de l’Atlantique, il y a beaucoup plus de synergies possibles avec un écosystème qui se prête mieux au développement des start-up. Néanmoins, ceci ne veut en aucun cas dire que les start-ups en Europe ne marchent pas ou que celles-ci ne peuvent se développer. En outre, le marché américain est beaucoup plus concurrentiel que l’Europe et il n’est pas aisé de garder sa place. Raphael H Cohen pense qu’il ne faut pas se braquer sur ces paramètres et que les chances de réussite sont très bonnes ici aussi. Quelqu’un qui a un bon projet peut tout aussi bien être couronné de succès. C’est pour aider à faire cette démonstration qu’il a développé le Modèle IpOp.

L’envergure du projet sera peut-être plus grande là-bas, mais il pourra très bien réussir ici aussi.

Le modèle IpOp

Le modèle IpOp est le fruit de l’expérience de Raphael H Cohen. Il est né du constat que la plupart des gens ont des idées, mais très peu d’entre elles sont mises en œuvre dans la pratique. L’enseignement qu’il a pu en tirer et qui est à la genèse de ce modèle, est qu’une "boîte à outils" comme le Modèle IpOp facilite grandement cette concrétisation.

Le vrai challenge, c’est le passage de l’idée à l’action

Pour y parvenir, il a analysé les pratiques d’excellence, afin de sélectionner les plus pertinentes pour les projets innovants. Le fondement de cette démarche est de se préparer à répondre aux questions que les décideurs devraient poser lorsqu’ils veulent évaluer l’intérêt et la viabilité d’un projet. A partir de ces questions, l’entrepreneur saura d’abord, par lui-même, si son projet vaut la peine et s’il est intéressant d’y consacrer du temps. « Le modèle IpOp, c’est la boîte à outils qui va nous préparer à répondre aux questions des décideurs, en prenant en considération le fait qu’on est soi-même un décideur, notamment parce que nous devons nous investir dans ce projet ». En mettant de l’ordre dans toutes ces thématiques, il parvient à bâtir un modèle d’abord en partant de sa propre expérience en tant qu’entrepreneur, et ensuite en observant d’autres entrepreneurs et intrapreneurs*. Le but de ce modèle est de guider le passage de l’idée à l’action tout en se préparant à vendre son projet à des investisseurs ou dirigeants. Estimant que le commun des mortels, lui inclus, a besoin de ce type de guide, il s’efforce de modéliser le mode de pensée naturel des gens qui réussissent et qui ont cela dans le sang. Les Steve Jobs, Bill Gates et cie le font instinctivement et presque naturellement, mais cette thèse n’est pas vraie pour tout le monde.

Et le goût du risque là-dedans ? Raphael H Cohen a horreur du risque, et pourtant il est entrepreneur. Par contre, il se dit prêt à prendre un risque calculé. « Jouer » avec l’argent prêté par des personnes qui vous ont fait confiance est une forme d’irresponsabilité. Même si les échecs nous permettent d’apprendre, ce n’est pas une raison en soi pour échouer. L’ambition avouée du modèle IpOp est de minimiser ce risque d’échec par un meilleur questionnement en amont.

L’expérience en tant qu’enseignant

Raphael H Cohen n’avait aucune ambition d’utiliser son doctorat pour enseigner, c’est plutôt un concours de circonstances qui l’a amené à devenir professeur. Il retire beaucoup de plaisir de l’échange avec ceux qui ont envie de prendre leur destin en mains, notamment en profitant de son expérience.

L’on peut avoir la maîtrise d’une matière, cela ne veut pas dire qu’on peut la communiquer. D’un autre côté on peut être un excellent communicant sans avoir de bagage.

Tout le challenge réside dans le fait de transmettre de manière stimulante et inspirante à ceux qui veulent se former l’expérience en tant qu’entrepreneur et les outils qui peuvent leur être utiles dans leur carrière, chose que Raphael H Cohen maîtrise parfaitement, grâce à son parcours. Passionné par l’enseignement, il a développé une stratégie pédagogique qui sort des sentiers battus et qui mobilise les participants à ses cours. En jonglant entre les modèles conceptuels et leur application à des situations vécues, il n’hésite pas à abondamment recourir à l’humour pour les aider à mémoriser les messages clés. Pas moyen de s’ennuyer !

Quels conseils donner à quelqu’un qui veut se lancer dans une start-up ?

Pour réduire les risques d’échecs, Raphael H Cohen a écrit un livre évoquant ce sujet (téléchargeable gratuitement sur le site www.winning-oportunities.org). A travers cet ouvrage, il montre comment booster sa carrière en identifiant et en saisissant des opportunités. Pour lui quatre choses sont essentielles : développer une compréhension intime de ses clients, ce qui revient à savoir ce qui les amène à choisir un produit plutôt qu’un autre. Ensuite avoir une bonne maîtrise de la technologie et du métier pour en tirer le meilleur parti. Enfin, il faut développer une familiarité avec les parties prenantes ainsi qu’avec le marché vise. Autre conseil important : s’entourer de gens qui sont complémentaires et ne pas s’associer avec des amis ou des partenaires qui ont les mêmes compétences.

Se former pour identifier et exploiter les opportunités de manière à éviter les erreurs des débutants, telles sont les clés du succès. En transmettant son savoir-faire et son expertise, Raphael H Cohen fait plus que donner de simples conseils. Il mène de futurs entrepreneurs vers les succès en les aidant à construire et faire mûrir leurs projets.

*intrapreneur : individu ou groupe se situant à la frontière entre l'entreprenariat et le management. L'intrapreneur s'implique de près ou de loin dans la stratégie d'une entreprise en recherchant de nouvelles opportunités.

http://entrepreneurship.unige.ch
www.winning-opportunities.org
http://www.emba-unige.ch/dmdocuments/Article%20Raphael%20Cohen_HR%20Today_03-2014.pdf ou http://is.gd/H4F7SH

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7 comments on “Les stratégies d'un " business angel " pour trouver la formule gagnante”

  1. Merci pour cet article bien structuré et agréable à lire dont le sujet m'a captivé. Il est particulièrement réjouissant d'apprendre qu'il existe une formation universitaire menant à l'enrepreneurship ouverte aux personnes motivées qu'elles aient ou non suivi un cursus académique .

  2. Raphaël H. Cohen est un homme d'action et de réflexion remarquable. L'approche IpOp a permis de cadrer un ambitieux projet de plateforme expérimentale R&D et opérationnelle pour une grande région agricole française. Merci de cet article utile qui permet de souligner que même dans des contextes difficiles, se centrer sur l'action est majeur. L'analyse stratégique est essentielle mais ne peut remplacer l'épreuve du réel, "ce rude éducateur", comme disait François Michelin

  3. Merci pour cet article passionnant, Oscar Ferreira. Je confirme que les Européens sont plus frileux dans le capital risque du fait des divers cultures et langues. Par contre, dès qu'il s'agit de nouvelles technologies en Europe, l'anglais devient la langues naturelle et les nouveaux développements intéressent plus les investissements, enfin! Raphaël H. Cohen a raison d'insister sur la compréhension de sa clientèle cible, mais néanmoins en Europe, c'est plus compliquer qu'aux USA à nouveau en raison de cultures et de langues multiples, donc d'une plus grande diversité de profils... Super article!

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