En période de fête, il est important d'avoir une pensée pour les moins chanceux. Les dons améliorent la vie de millions d'individus dans les pays en crise, comme au Yémen. Comment ceux-ci aident les populations en zone de guerre? Le cas de Médecins Sans Frontières au Yémen.
La crise au Yémen est certainement un des pires désastres humanitaires du XXème siècle. Depuis 2015, le pays connait une guerre totale. Celui-ci importait la majorité de ses denrées humanitaires avant le conflit, il fait face aujourd’hui à une situation critique.
Contexte actuel
Le nord-ouest du Yémen, sous le contrôle de la rébellion houthiste, a été déclaré comme une zone hostile dès mars 2015 par la coalition menée par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Les attaques aériennes par les belligérants sur les infrastructures publiques, dont les infrastructures de santé, ne font qu’empirer la situation. En effet, le système de santé du Yémen s’est écroulé.
Selon Médecins sans Frontières, une organisation humanitaire à but non-lucrative et fortement active sur place, plus de la moitié des infrastructures sanitaires ont été détruites et la grande majorité de la population aurait besoin d’une aide humanitaire. L’embargo sur certaines importations imposées en 2015 par la coalition, couplé à une forte inflation, a restreint l’accès de la population yéménite aux soins et autres services de première nécessité.
Tous ces facteurs et le manque de personnel médical coïncident avec l’effondrement du système de santé et l’apparition d’épidémies, telles que le choléra et la diphtérie. Ces maladies sont facilement curables, mais non traitées, elles deviennent mortelles.
Les activités de MSF au Yémen
Depuis 2017, MSF a intensifié ses activités au Yémen, collaborant directement avec le corps médical encore présent sur place afin de lutter efficacement et soigner des épidémies qui ont uniquement leur place dans les livres d’histoire.
Au mois d’avril, cette organisation a ouvert plusieurs centres de traitement du choléra (CTC) et des points de réhydratation orale. Ces centres servent également de relais de prévention pour les Yéménites et organisent diverses activités sur le terrain, dans le but de limiter la propagation de l’épidémie du Choléra.
MSF a également ouvert une unité de traitement de la diphtérie dans certains hôpitaux du pays, pour augmenter les solutions possibles pour stopper la diffusion de l’épidémie en proposant des vaccins, mais les externalités négatives d’un conflit armé ne font qu’accentuer le développement de celle-ci.
MSF apporte aussi un soutien matériel, puisqu’ils ont importé plus de 800 tonnes de matériel de dialyse dans différents centres de néphrologie.
Quelques chiffres
Chiffres clés selon le rapport 2018 de MSF
- 535'600 consultations
- 63'100 personnes hospitalisées
- 24'600 interventions chirurgicales majeures
- 24'400 femmes assistées pour l’accouchement
- 16'600 personnes traitées pour des violences physiques intentionnelles durant le conflit
- 12'700 personnes traitées pour le choléra
- 2’058 collaborateurs de MSF présents sur place
- 57 millions d’euros dépensés en 2018.
« Le respect des principes humanitaires et la sécurité des structures médicales et du personnel soignant restent des préoccupations majeures pour MSF, tout comme l'embargo sur certaines importations et ses effets sur le système de santé du Yémen.
Les autorités de Sanaa et d'Aden continuent d’imposer des exigences et des restrictions nouvelles et souvent arbitraires aux opérations humanitaires dans le pays. » (MSF actions au Yémen) Les embargos imposés par la coalition sur le personnel et le fret humanitaires entravent les capacités de MSF à venir au secours des communautés vulnérables dans le besoin.
Pour plus d’informations
Les activités de Médecins sans Frontières au Yémen
Pour soutenir leur cause : Donation
Source: Médecins Sans Frontières, Yémen
Photo Credit: Wikipédia