Nous traversons tous des périodes difficiles qui nous empêchent de travailler. Rester sans activité professionnelle pendant une trop longue durée peut avoir un effet très néfaste. C’est en effet une étiquette dont il est souvent difficile de se défaire, ce qui peut engendrer une perte de confiance en soi.
Mais alors comment se sortir d’un tel cercle vicieux ? Pour cela, il existe Descarte. Il s’agit d’une mesure de réinsertion qui englobe plusieurs aspects.
Descarte est, entre autres, un atelier de fabrication de meubles en carton. Grâce à cette activité, les participants peuvent stimuler leur créativité.
La conceptualisation, le design et la finalisation du projet sont des étapes réellement gratifiantes. La mesure propose également de développer ses compétences en administration ou en informatique, afin de combler certaines lacunes.
Ces tâches permettent à chaque participant de se fixer des objectifs. S’y tenir constitue un haut facteur de motivation, car il sent qu’il progresse, et comprend qu’il sera à nouveau capable de retrouver une identité professionnelle.
Un suivi personnalisé
En parallèle des projets menés dans l’atelier, chaque participant rencontre un coach professionnel à un rythme hebdomadaire. Celui-ci est présent pour l’écouter et l’encadrer, mais aussi pour l’aider à définir des objectifs tout au long de la mesure.
Il s’agit d’un aspect primordial, car sans un coach, les participants risquent de se fixer des buts impossibles à respecter au vu de leur situation, ce qui pourrait avoir un effet opposé à celui recherché.
Il est également essentiel d’intégrer l’aspect social du quotidien, tel que le réseau, la culture, la gestion, etc. Une personne ne se réduit pas à une fonction professionnelle.
Une journée en plein air pour élargir son horizon
Tout récemment, le staff de Descarte a décidé de mettre en place un nouveau programme appelé « journée au vert », hors des locaux de la mesure.
Le but de cette journée consiste à stimuler l’implication d’un individu parmi les autres participants et de leur permettre de mieux se connaître, le tout dans un environnement inhabituel.
Pour la première sortie, le thème de la journée était consacré au tir à l’arc. Sur un parcours en forêt, des cibles étaient disposées à différentes distances et à hauteurs variables.
Au-delà du côté sportif, cette activité aide à comprendre la connexion qui existe entre le fait d’observer sa cible, de s’imaginer en train de l’atteindre et l’action physique nécessaire à sa mise en action.
Le but principal de cet exercice était de gérer plusieurs informations simultanément : comment ajuster son arc selon les variantes proposées, et comment adapter son tir en conséquence. En cela, le tir à l’arc est peut-être l’une des meilleures allégories sur la vie.
Objectif atteint ?
Au final, qu’est-ce que cette journée en plein air a apporté aux participants ? La majorité d’entre eux l’a adorée.
C’est un challenge auquel ceux-ci ont pu s’attaquer sans a priori. C’est une toute nouvelle expérience caractérisée par l’énergie euphorique des participants.
La découverte d’une activité totalement nouvelle a engendré un esprit de franche camaraderie, d’entraide et d’encouragements. Les participants ont pu aussi créer des souvenirs communs, auxquels ils peuvent se référer.
Bien sûr, une journée telle que celle-ci n’a pas changé la vie des participants. Mais comme beaucoup d’autres moyens mis en œuvre par la mesure Descarte, elle est un élément essentiel qui contribue au processus tout entier, dans lequel les participants se sentent encouragés, revalorisés et retrouvent la confiance qu’ils ont perdue.
Propos recueillis par Julian Morris
Texte écrit par Valérie Métraux