Le président Trump a présenté mercredi soir sa très attendue réforme fiscale, qu'il a qualifiée de "révolutionnaire". Les impôts des entreprises comme des particuliers devraient nettement baisser, sauf ceux des Américains les plus fortunés...
La baisse des impôts, pour les entreprises comme pour les particuliers, était l'une des pierres angulaires du programme électoral de Donald Trump. Après des mois de tractations avec les élus républicains au Congrès, le président a présenté mercredi soir les détails de ce projet. Le locataire de la Maison Blanche a qualifié le plan de "changement révolutionnaire (...) pro-croissance, pro-emplois, pro-familles, pro-Américain”.
Cadeau fiscal aux entreprises qui rapatrieront leurs milliards aux Etats-Unis
Dans le détail, le texte prévoit de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés de 35% à 20%. C'est un peu moins que les 15% initialement promis par Donald Trump, mais il s'agit tout de même d'un recul considérable de la pression fiscale pour les entreprises. Le taux de 20% est en outre inférieur à celui de la moyenne des pays industrialisés (22,5%). A titre de comparaison, en France, le gouvernement prévoit de faire baisser le taux de l'impôt sur les sociétés de 33,3% à 25% d'ici à 2022.
Le président américain a en outre confirmé sa volonté d'encourager les entreprises américaines à rapatrier une partie des milliards de dollars qu'ils détiennent à l'étranger, à l'occasion d'une vaste opération ponctuelle, qui ramènerait la taxe de rapatriement de 35% aujourd'hui à environ 10%.
Taux marginal en baisse pour les Américains, sauf les plus riches
Pour les particuliers, le taux marginal d'impôt sur le revenu devrait être ramené de 39,6% à 35% pour la tranche la plus haute. Cependant, une contribution additionnelle serait prévue pour les contribuables les plus riches. Donald Trump a promis un "changement révolutionnaire", dont les plus grands gagnants "seront les travailleurs de la classe moyenne lorsque les emplois reviendront en masse dans notre pays”.
La réforme prévoit également de moins taxer les entrepreneurs individuels. Leurs profits sont actuellement traités comme des revenus personnels, et taxés au taux marginal de la tranche supérieure. Ils devraient à l'avenir se voir appliquer un nouveau taux forfaitaire de 25%.
La Bourse et le dollar progressent dans l'espoir de la réforme
Parallèlement à la réduction des taux d'imposition, la plupart des déductions fiscales seront supprimées. Seules celles concernant les prêts immobiliers et les œuvres de charité seront maintenues. Donald Trump entend également supprimer la taxe immobilière. Une mesure en grande partie symbolique, puisque cette taxe ne touche que les biens hérités d’une valeur supérieure à 5,49 millions de dollars.
Mercredi soir, avant le discours de Donald Trump, la Bourse de New York et le dollar ont fini en hausse, saluant des mesures dont les investisseurs attendent des retombées positives pour la croissance et pour les profits des entreprises américaines.
Une adoption de la réforme au plus tard début 2018 ?
A Wall Street, le Dow Jones a gagné mercredi 0,25% et le Nasdaq a bondi de 1,15% mercredi soir, tandis que le dollar s'est hissé au plus haut depuis plus d'un mois face à un panier de devises de référence.
Les marchés financiers espèrent que la réforme fiscale pourra être adoptée avant la fin de l'année, ou au plus tard début 2018. Le plan sera donc désormais soumis au Congrès américain, où les Républicains détiennent la majorité, mais où les débats s'annoncent tout de même ardus compte-tenu du coût élevé de la réforme pour le budget de l'Etat fédéral.
Des économies à trouver pour ne pas creuser le déficit...
Beaucoup d'économistes s'inquiètent ainsi des effets des baisses d'impôts promises sur le budget de l'Etat, un sujet qui devrait émouvoir les élus, y compris républicains, soucieux de ne pas creuser les déficits...
Selon la Tax Foundation, un centre d'étude indépendant, les réductions d'impôts envisagées creuseraient le déficit fédéral d'environ 5.000 milliards de dollars sur dix ans si elles ne sont pas compensées par des mesures d'économies.
Or, pour l'instant, le projet de réforme ne donne pas de pistes pour remédier à ce creusement du déficit, ce qui ouvre la voie à d'âpres négociations au Congrès sur d'éventuelles coupes claires dans certaines dépenses, notamment sociales, de l'Etat fédéral....
Source : boursier.com
Credit photo : michiganradio.org