" Il s'agit d'un moment délicat pour l'économie mondiale ", tel est le titre du discours prononcé ce mardi à Washington, par la Directrice du FMI (Fonds monétaire international), la Française Christine Lagarde. La croissance mondiale est " plus lente que prévue ". Le monde est donc, à nouveau à risque économique, comme message d'alerte, préparé et relayé par la majorité des économistes.
Cependant, malgré le ton sérieux des arguments, aucune proposition concrète n'est formulée sur le risque des dérives capitalistes, ni sur la crise annoncée.
De son côté, le FMI a revu deux fois à la baisse ses prévisions de croissance globale (passée de 3,7% à 3,5%), en automne et en janvier derniers, en grande partie en raison de la montée du protectionnisme, et de manière plus drastique de celle inhérente à l'Europe.
La guerre du commerce et le protectionnisme
Dans le viseur, se trouvent l'Allemagne et l'Italie, les champions continentaux de l'industrie manufacturière et de l'export, à cause du risque accru généré par la longue période de tensions commerciales, mais pas seulement. En effet, le fait même que la Directrice du FMI s'exprime à la Chambre de commerce américaine souligne la portée mondiale de la guerre de la taxation des exportations, commencée par les USA et la Chine, mais s'étendant inexorablement à l'Union Européenne (UE) et planant comme une menace globale sur le monde économique.
Et la finance
Les incertitudes liées à la problématique du Brexit, aux disputes sur le commerce international, le resserrement des taux d'emprunt et le ralentissement de l'économie chinoise, font craindre le pire. Par ailleurs, il est à relever que la hausse des taux intervient au moment où les États, les entreprises et les ménages ont accumulé de « très lourdes dettes ».
« Nous n’avons aucune idée de ce que cela va donner et ce que nous savons, c’est que cela commence déjà à avoir un effet sur le commerce, sur les taux d’emprunt et sur les marchés »
Christine Lagarde devrait annoncer des mesures concrètes de manière à se préparer au pire. Sur les trois mesures prévues, une concerne particulièrement l'UE, et porte sur la finalisation du marché bancaire interne (Union bancaire) et la création d'un marché unique des capitaux afin de renforcer la résistance des banques face à la nouvelle crise. Il s'agit d'éviter de refaire la même erreur qu'en 2007/2008. Mais pour cela, il faudrait une garantie unique sur les dépôts, cependant l'Allemagne reste hostile sur ce point.
L'économie mondiale avait déjà été prévenue d'avis de tempête, « quand il y a trop de nuages, il faut un éclair pour déclencher la tempête », a averti Christine Lagarde, qui a appelé les gouvernements à se préparer au prochain choc économique.
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