Selon la 21ème enquête conjoncturelle de la CCIG, la pandémie a fortement touché l'économie genevoise. En effet, une entreprise sur deux, soit 56%, a vu son chiffre d'affaires baisser. Cependant, nombreuses sont celles qui ont su s'adapter à la situation et dont il faut souligner l'agilité.
Une année difficile pour 53% des entreprises
L'année 2020 n'a pas épargné les entreprises, et 53% d'entre elles ont eu des difficultés. Ce chiffre monte à 59% pour les TPE (très petites entreprises) et à 57% pour celles qui ont plus de 500 employés. La viticulture, le commerce du vin, l'automobile, l'horlogerie-bijouterie, le tourisme et l'hôtellerie, mais aussi les médias et les arts graphiques figurent parmi les secteurs les plus touchés.
En ce qui concerne le volume d'affaires 2020, celui-ci est négatif pour 56% des sociétés, et pour 38% de celles-ci, il a même diminué de 10%. La rentabilité, quant à elle, a été moins impactée. "Seulement" 45% des compagnies l'ont vue baisser. Les entreprises de 5o à 100 collaborateurs ont mieux résisté, surtout du point de vue de la rentabilité.
Une résilience et une agilité hors norme des entreprises genevoises
Pour 25% des entreprises, l'année 2020 a été bonne, particulièrement pour la banque/finance (47%), l’énergie/environnement et l’immobilier (42%) ou le bâtiment (37%). Cependant, il s'agit d'une minorité de secteurs. A noter que le volume d'affaires a augmenté pour seulement 26% des compagnies et pour 12% d'entre elles, elle a même augmenté de plus de 10%.
Le pourcentage des entreprises qui ont lancé un nouveau service ou un nouveau produit a augmenté en 2020. Il s'agit de 28% des compagnies et ce chiffre atteint même 40% pour celles qui ont entre 100 et 499 employés.
« Ces chiffres démontrent la résilience et l’agilité hors norme de notre tissu économique, dont la diversité – qu’elle soit dans la nature des secteurs ou la typologie des entreprises – fait la force. Cette diversité doit être cultivée sans relâche », souligne le directeur de la CCIG.
Diminution des effectifs
Les effectifs ont été diminués dans 24% des entreprises. Les plus touchées sont les entreprises de plus de 5oo collaborateurs. En outre, les secteurs les plus touchés sont ceux du tourisme et de l'hôtellerie (78%), de l’automobile (67%), de l’horlogerie-bijouterie (47%), des RH (38%) et du commerce de détail (32%).
Cependant, 17 % des compagnies ont engagé des collaborateurs, et notamment les grandes sociétés. C'est le cas des secteurs suivants : la chimie (43%), la santé (40%), l’énergie/environnement (33%) et la finance (31%).
Bonnes perspectives pour 2021
Les entreprises sont optimistes pour l'année 2021, pour plus de la moitié. Celles qui le sont le plus ont plus de 500 employés, soit 71%, tandis que 16% des compagnies prévoient une rentabilité en croissance et un volume d'affaires de plus de 10%. Cela concerne presque tous les secteurs, sauf la viticulture, le tourisme et l’hôtellerie ainsi que, dans une moindre mesure, l’enseignement et la formation.
28% des entreprises prévoient également d'embaucher, particulièrement celles qui emploient entre 100 et 500 collaborateurs. La santé et la chimie continuent de prévoir à la hausse, ainsi que le bâtiment, les RH et la formation.
En moyenne, 66% ont recouru au RHT
66% des compagnies ont dû faire appel au RHT (réduction de l'horaire de travail). Les TPE (56%) et les entreprises de plus de 500 employés (54%) en ont eu moins besoin.
Les secteurs les moins touchés sont la banque/finance (16%), l’assurance (27%), la chimie/pharmacie (33%) et le négoce international (46%).
Agilité du management
La pandémie et les RHT ont soulevé un questionnement dans la gestion des collaborateurs et donc dans le management lui-même. 66% des compagnies en moyenne ont opéré des modifications et parmi elles, presque les trois quarts ont fait appel au RHT. Presque toutes les entreprises des secteurs de l’assurance, de l’enseignement et de la chimie l'ont fait.
78% des entreprises ont multiplié les échanges pour adapter leur management, que ce soit par mail, téléphone ou vidéoconférence, alors que 34% ont intégré un horaire à la confiance et 12% un management par objectifs.
La productivité s'est améliorée pour 12% des compagnies, surtout pour celles ayant de 50 à 100 employés, avec 24%.
Crainte de l'insécurité sanitaire
L'enquête a également interrogé les entreprises sur leur crainte pour le futur, et c'est l'insécurité sanitaire qui arrive en tête (60%), puis la lenteur du redémarrage économique (48%).
Après la crise, les sociétés souhaitent à 70% retrouver un contact physique avec leur clients, s'impliquer dans l'acquisition de nouveaux clients à 62% et enfin recommencer à réseauter à 43%.
Lectures complémentaires :
Emploi : Les perspectives en Suisse pour 2021 selon l’étude de Manpower par Elisa Gavaggio Raubach
Sources :
https://www.ccig.ch/blog/2021/06/Enquete-conjoncturelle-Leconomie-genevoise-mise-a-mal-mais-pas-a-terre
https://www.ccig.ch/files/4/PresentationEC21.pdf
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