Qui n’a jamais rêvé d’ouvrir sa propre entreprise ? C’est en se posant cette question que Cécile Enjolras, conseillère à la création d’entreprise, s’est lancée dans un domaine peu courant, mais ô combien significatif à ses yeux. Après avoir obtenu sa licence en économie et gestion d’entreprise à l’université de Grenoble, elle complète sa formation académique par un Master en management avec spécialisation entrepreneuriale. Dès le début de sa carrière professionnelle, en tant que responsable d’une plate-forme de financement, elle comprend très vite quelle est sa réelle vocation : aider de jeunes entreprises à prendre leur envol de la manière la plus sûre possible. Elle occupe ensuite plusieurs postes en lien avec le conseil en création et développement d’entreprises, avant de venir s’installer à Genève, dans le but d’y prendre la température du marché qui l’intéresse. Depuis un an, elle s’est constitué un réseau et a pris connaissance de système social (prévoyance professionnelle) et de certaines lois en lien avec le droit du travail suisse, très différentes de celles qu’elle a connu en France. Une question légitime a alors germé concernant le service qu’elle offre aux jeunes entrepreneurs : peut-on exporter ses compétences en matière de création d’entreprises d’un pays à un autre ?
Le rôle d'une conseillère
Tout d’abord, il faut savoir que chaque mission est différente, selon l’idée ou le client. Il faut savoir écouter pour bien comprendre l’idée, le chemin déjà parcouru et ce qui motive le jeune entrepreneur. Il faut surtout s’assurer que le projet découle d’une longue réflexion, et non d’une décision prise de manière impulsive. Il faut également déterminer si l’objectif est de développer l’entreprise, ou s’il s’agit simplement d’un désir d’indépendance – d’être son propre patron. Le but étant de comprendre où la personne se situe au milieu de ses réflexions. Parfois, les personnes amènent une page blanche en guise de projet, alors que, dans d’autres cas, celui-ci est déjà quasiment abouti, à quelques détails techniques près.
Le rôle de Cécile Enjolras est d’apporter une certaine structure aux idées, et un plan d’action spécifique en fonction du projet et de la personne. Le but d’un accompagnement n’est pas de faire le travail à la place de la personne, mais de lui donner les outils, les clés et les techniques utiles, afin qu’il puisse se sentir autonome dans son projet. Ainsi, lui-même comprendra chaque étape de la création de sa propre entreprise, pourra répondre à n’importe quelle question en lien avec celle-ci, et prendra aisément les commandes de son commerce. La conseillère représente donc avant tout un investissement à long terme pour eux.
Nombreuses raisons d'échecs
Chaque année, de nombreux projets de création d’entreprises sont avortés pour différentes raisons. Des chiffres montrent clairement que des projets accompagnés ont de meilleures chances de réussites. En effet, il est difficile pour un jeune entrepreneur de prendre en compte tous les paramètres. Aussi originale ou innovante soit l’idée de base, celle-ci ne peut marcher si toutes les bonnes questions ne se sont pas posées au bon moment. Par exemple, l’entourage et l’incidence sur la vie privée doivent être pris en considération avant de s’impliquer dans un travail d’une telle ampleur, car il s’agit avant tout d’un projet de vie. Le conjoint doit accepter les conséquences d’un tel investissement. Comme autre exemple, une étude de marché bâclée, ou même ignorée, peut s’avérer fatale. Il faut donc se demander si le service proposé répond à un réel besoin, ou s’il s’agit avant tout d’une passion que la personne désire partager. Est-ce que d’autres personnes y répondent déjà ? Le lieu est-il adapté pour que les affaires puissent marcher rapidement ? Tels sont des exemples de questions qui, malheureusement, ne se posent pas suffisamment. Ce sont donc ces éléments que la conseillère en création d’entreprise aborde elle-même, dans un premier temps, avec ces clients, avant de tenter d’y apporter une réponse concrète. Tout ceci, afin de transformer leur rêve en véritable activité lucrative, et de les voir s’épanouir dans une entreprise qui leur correspond.
"L’entrepreneur doit, selon moi, être capable d’endosser à la fois la casquette d’aventurier, et celle de chef d’orchestre", explique Cécile Enjolras.
Les questions et les conseils en tant que tels sont des concepts internationaux qui peuvent s’appliquer n’importe où. En revanche, le tissu local est propre à chaque pays, et doit bien être étudié pour éviter tout problème. Fort heureusement, cela ne représente pas un obstacle pour les personnes évoluant dans ce milieu. En effet, comme l’explique si bien la conseillère en création d’entreprise, sa déformation professionnelle la pousse à analyser les commerces et leurs différentes stratégies dans chaque pays qu’elle visite, même durant ses propres vacances. Autrement dit, comprendre les mécanismes d’une société fait partie de ses habitudes, et réussir à les lire peut sembler être un véritable jeu d’enfant, tant que la passion et la curiosité sont présentes. En conclusion, le facteur « relations humaines » reste le même. L’environnement change et peut pousser à se poser des questions différentes. Reste au conseiller d’apprendre à le dompter, afin d’en démystifier tous les secrets pour servir de référence auprès de son client.
Passionnés par l'entrepreneuriat? Cécile Enjolras vous convie à une table ronde sur le sujet, le mardi 12 janvier 2016 (les informations précises concernant le lieu seront communiquées ultérieurement, consultez le site gbnews.ch)
Crédit photo : Aileen Doan https://ch.linkedin.com/in/aileen-doan-aa8a5550?trk=seokp-title_posts_secondary_cluster_res_author_photo
