Rencontre avec Bando (Brian Ferrando), e-sportif professionnel sur le jeu « League of Legends ».
Les débuts en tant que e-sportif
Comme presque tous les jeunes, Bando, passe déjà des heures à jouer en ligne, après l’école, dans sa chambre. En 2015, il fait ses débuts en compétition avec des amis, dans des cybercafés de la région genevoise.
L’expérience lui plaît et, alors que ses amis arrêtent les tournois, Bando continue à évoluer et s’investit dans le jeu. Il se rend rapidement compte qu’il aime la compétition. C’est en se comparant aux autres joueurs et en voyant sa position dans le classement du jeu qu’il prend conscience de son bon niveau et de sa constante progression.
Premier pas dans le monde de l'e-sport
Lors d’une discussion avec un joueur faisant partie d’une team, il apprend que celle-ci recherche un équipier avec son profil. Après des tests concluants, il rejoint cette équipe (l’une des trois meilleures de Suisse) et débute officiellement l’e-sport. Le succès rencontré lors de ce premier engagement le conforte quant à son potentiel.
Par la suite, il évolue avec plusieurs petites équipes suisses. Il commence à être connu et bénéficie de la confiance de certaines structures (groupe ou sponsor qui monte une équipe) et peut lui-même créer des équipes et démarcher des joueurs.
Professionnalisation
Durant cette période, il poursuit ses études. Après l’obtention de son diplôme, il rejoint une des premières « gaming house » à Paris. La formation dispensée doit permettre à chaque e-sportif de développer son potentiel individuellement, afin d’être recruté par une team en fin de préparation. Il y découvre la vie en communauté puisqu’il se retrouve avec les autres jeunes sélectionnés. Le rythme des entraînements est intensif avec huit à douze heures par jour.
Dans cet environnement, il bénéficie aussi des enseignements d’un coach qui doit aider chacun à améliorer son niveau de jeux stratégiquement, globalement et individuellement ainsi que du soutien d’un manager. Celui-ci a un rôle de « grand-frère ». Il s’occupe tant du bien-être et de la bonne entente entre les joueurs, que de la logistique inhérente à la participation aux tournois.
Il n’y a pas de réelle concurrence entre joueurs dans la gaming house, puisque chacun est spécialisé dans un rôle. La pression est tout de même présente, car le fait de briller en compétition augmente sensiblement les chances d’être recruté.
Le corps est mis à rude épreuve par les heures passées assis devant l’écran à reproduire des combinaisons sur son clavier. L’ostéopathe ou le kinésithérapeute se charge de prendre soin du e-sportif et de soigner les tendinites et autres maux de dos.
Après la formation à Paris, Bando intègre successivement diverses teams, plus ou moins cotées. Les conditions d’entraînement et de vie sont variées.
Une grande équipe avec un budget conséquent peut lui proposer d’intégrer une gaming house. Il vivra alors dans une grande capitale avec ses coéquipiers et pourra aussi bénéficier d’un coach et d’un kinésithérapeute. Alors qu’en intégrant une équipe plus petite, l’entraÎnement avec les autres joueurs se fera en ligne depuis chez lui avant de se retrouver lors des tournois.
Conditions d’engagement d'un e-sportif
Comme au foot, l’e-sport a son mercato. Les contrats sont normalement de durée déterminée et sont conclus pour un an. Cela équivaut à deux saisons dans ce jeu. S’il y a mésentente avec les équipiers ou le club, des ruptures de contrats ou le rachat de son contrat en cours de saison peut être possible.
Par ailleurs, si certains joueurs ont un agent, d’autres préfèrent gérer eux-mêmes toutes les démarches, soit l’étude des offres, la négociation du contrat (clauses et rémunération) ou encore le choix de contacter directement la team désirée.
Futur
Depuis plusieurs années, « League of Legends » est l’un des jeux les plus populaires. Il intéresse les sponsors et ses perpétuelles évolutions continuent à le rendre attractif. La retraite n’est donc pas pour tout de suite !
Malgré tout, Bando est conscient que d’autres jeux vont, à moyen terme, arriver sur le marché et concurrencer « LoL », comme c’est déjà le cas avec « Fortnite ».
C’est avant tout le plaisir de jouer qui le motive à rester dans le monde professionnel de l’e-sport.