L’Association pour la Protection des Enfants des Rues en Côte d’Ivoire (APERCI) est un projet humanitaire qui a pour but principal de venir en aide aux enfants en difficulté dans ce pays. Le secrétaire général de cette ONG, Laurent Lambert, évoque la genèse de son projet ainsi que son implication pour la Côte d’Ivoire.
De Dakar au Gabon, les enfants d’Afrique souffrent de conditions de vie qui sont difficiles à peu de choses près sur tout le continent. Un grand nombre d’entre eux sont ainsi abandonnés à leur sort. C’est dans ce contexte difficile que beaucoup d’ONG et d’organisations internationales se retrouvent sur le terrain, palliant ainsi les manques structurels et les carences, quant à la prise en charge sanitaire et scolaire de milliers d’enfants.
Il y a un aspect pathétique là-dedans, une fatalité qui fait qu’il n’y a pas de prise de conscience.
L’Association pour la Protection des Enfants des Rues en Côte d’Ivoire (APERCI) est née lors d’un voyage en Côte d’Ivoire il y a quatre ans. Laurent Lambert voyageait à l’époque pour soutenir une autre association. Grand connaisseur du continent africain et homme de terrain qu’il arpente depuis une dizaine d’années, il noue ainsi des contacts avec des gens sur place. L’un de ses contacts en Côte d’Ivoire lui propose alors de créer leur propre ONG.
Contexte en Côte d’Ivoire et mise en place du projet
APERCI a pour priorité de sortir les enfants des rues. Comment y parvenir ? A travers la mise en place de structures éducatives et manuelles qui permettent de promouvoir l’éducation et la formation. Il faut savoir qu’en Afrique il y a beaucoup de carences à ce niveau, malgré les structures gouvernementales existantes liées aux différents ministères. Tout repose sur la fatalité et dans un contexte de différences culturelles marquées, il est parfois difficile pour des personnes de bonne volonté de lancer des initiatives qui fédèrent et enthousiasment.
L’ONG APERCI met un point d’honneur non seulement à sortir les enfants des rues en leur donnant des outils pour construire leur futur, mais également à identifier tous ces enfants et à leur donner une existence qui leur fait défaut. En Afrique, beaucoup d’enfants ne sont effet pas identifiés et ne disposent pas de documents officiels qui attestent de leur identité. Laurent Lambert affirme : « C’est un article de la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Chaque être humain est doté d’une intelligence et d’une conscience, c’est une personne physique qui a le droit à l’identité ».
Du centre-ville d’Abidjan au fin fond de la brousse, beaucoup d’enfants se retrouvent laissés pour compte et disposent uniquement de ce type d’organisation pour leur venir en aide. A terme, APERCI souhaite se développer d’avantage en construisant une école et un orphelinat, réunissant ainsi les objectifs chers à l’association. « Apprendre les métiers artisanaux aux filles et aux garçons, développer leurs connaissances et leur donner une occupation pour qu’ils apprennent quelque chose et deviennent autonomes. C’est ça qui est important pour nous. »
Projets et financement
Si vous avez la connaissance vous pouvez faire beaucoup de choses, la connaissance permet de faire des liens qui révèlent ainsi l’intelligence.
Depuis les indépendances, le continent africain est jeune démographiquement et en plein développement. Cette jeune génération représente l’Afrique de demain, la jeunesse et le futur de ce continent rempli de richesses et de ressources. Partant de ce constat, s’il est possible de transmettre des connaissances et de développer un potentiel, la génération suivante ne sera que plus préparée à prendre son destin en main. Les jeunes qui sont pris en charge par l’association aiment beaucoup apprendre, ils sont dans l’enthousiasme et ont une grande soif de connaissance. Ceci constitue un formidable moteur pour Laurent Lambert et toute son équipe.
Parmi les projets concrets mis en place, se trouve la production d’émissions radio sur la promotion des Droits de l’enfant, le programme national d’identification des enfants des rues, l’orphelinat et le centre d’apprentissage ainsi qu’un projet agraire qui vise des populations en périphérie rurale.
Comme toute organisation non gouvernementale, APERCI fait des démarches auprès de donateurs et d'autres mécènes sur la base de dossiers pour obtenir des fonds. Le projet s’inscrivant dans la durée, cette recherche de fonds se fait au fur et à mesure auprès de grandes multinationales et entreprises. Laurent Lambert a également le souhait de voir les personnes intéressées par le projet venir en Côte d’Ivoire afin de voir directement les activités et de rencontrer les personnes en charge. Au niveau financier, le mécénat en général est fondé sur une relation de confiance qui implique un bon contact et une bonne relation avec les donateurs.
L’entourage
Lorsque nous demandons à Laurent Lambert comment il a choisi les personnes qui l’accompagnent sur ce projet, celui-ci met en avant le fait que la sélection se fait naturellement en quelques sortes. En effet, monter ce type de structures implique un apprentissage à la vigilance afin de ne pas se faire tromper par ses bonnes intentions et à s’entourer des bonnes personnes.
On rencontre les gens par rapport à ce que l’on est, c’est la vie qui me l’a démontré.
S’engager dans l’humanitaire c’est en quelques sortes remettre en question ses habitudes et son mode de vie. Il ne faut pas faire de l’humanitaire pour s’enrichir, et quitter sa zone de confort n’est pas la chose la plus aisée du monde. Pour Laurent Lambert et toute l’équipe d’APERCI, cette conviction et cette foi en l’humain sont les moteurs qui les conduisent vers les objectifs qui sont les leurs. Donner un futur et des clés pour la jeunesse africaine.
Bonjour Oscar,
Merci pour cet article sur un sujet qui a suscité et continue de susciter beaucoup de débat. En voyant le titre, j'étais à la fois excité de lire l'article et en même temps, j'avais peur que tu n'échappes pas au piège que beaucoup n'ont pas pu éviter, en écrivant sur un sujet relatif à l'Afrique.
Malheureusement, mes craintes n'étaient pas infondées. Je vais axer ma contribution sur le fond de l'article, même s'il y a des choses à souligner sur la forme. Dès le début, tu essayes de circonscrire l'espace avec des variables inappropriées (Dakar capitale du Sénégal et Gabon dont la capitale est Libreville) pour exprimer une partie (ici l'axe Dakar-Libreville plutôt que Dakar-Gabon) pour le tout (L'Afrique). Il aurait été plus judicieux de parler de l'axe Dakar-Mogadiscio (Ouest-Est) ou de l'axe Rabat-Pretoria (Nord-Sud) pour que ce soit représentatif de l'Afrique dans son ensemble avec l'utilisation de la figure de style, une partie pour le tout.
Ensuite, la première citation (l'auteur n'est pas précisé) laisse perplexe à cause de sa dimension subjective. On ne peut pas comprendre un phénomène sans l'avoir replacé dans son contexte et le cas décrit ici a des implications culturelles, économiques, politiques et sociales. En effet, dire qu'il y aurait :"....une fatalité qui fait qu'il n'y a pas de prise de conscience", c'est vraiment nier aux concernés cette capacité de discernement préalable à toute prise de conscience, or les Africains (ou ici les Ivoiriens, car les réalités ne sont pas pareilles partout en Afrique) sont les premiers à être conscients de ce problème.
Puis, il faudrait faire attention avec les affirmations au contenus hasardeux: "Tout repose sur la fatalité...", en parlant de l'Afrique; "Grand connaisseur du continent africain....", en parlant du responsable de l'ONG. Peut-on réellement être spécialiste d'un continent composé de 54 états, qui représente 16% de la population mondiale, aux langues et cultures aussi diverses que les peuples qui le composent?
Enfin, je ne doute pas de la bonne volonté de ce mécène avec une ONG vieille de quatre ans dont les réalisations se résument aux bonnes intentions de fonder une école, un orphelinat, etc... des questions cruciales qui préoccupent les acteurs sociaux locaux qui sont les premiers à prendre les devants. Des ONG de ce type sont légions en Afrique, mais la question est de déterminer celles qui relèvent d'un humanitaire intéressé, pour se faire une bonne conscience ou celles aux desseins inavoués (Arche de Noé) et celles dont la vraie préoccupation est l'humain.
Au plaisir de toujours te lire.
Bonjour Aliou,
Merci pour ton commentaire, je me dois néanmoins de répondre à celui-ci sur plusieurs points. Premièrement, les assertions telles que "tu n'échappe pas au piège", "malheureusement mes craintes n'étaient pas infondées" ou "contenus hasardeux", sont des commentaires subjectifs qui se fondent uniquement sur ton point de vue. Deuxièmement, cet article est le compte-rendu d'une interview. Dans ce contexte, mon article ne s'inscrit pas dans une analyse en profondeur de la complexité de toutes ces thématiques liées au continent africain mais dans un exercice de retranscription. Je dresse un portrait et je met en contexte celui-ci dans le cadre de l'expérience personnelle de M. Lambert.
Alors non, je n'essaie pas de "circonscrire l'espace avec des variables inappropriées", je retransmet simplement les propos de mon interlocuteur. Il s'agit ici d'un portrait et du compte-rendu d'une prise de position qui regarde uniquement l'auteur de celle-ci. Ensuite, en aucun cas le fait d'évoquer une fatalité qui est réelle dans beaucoup de cas n'implique d'en faire une généralité pour tout le continent africain. Encore une fois, c'est de l'expérience de Laurent Lambert sur le terrain et de son ressenti qu'il s'agit. Enfin, je ne pense pas qu'il faille être spécialiste de l'Afrique pour s'exprimer sur son expérience personnelle. Par ailleurs, en aucun cas je n'ai affirmé que Monsieur Lambert était spécialiste de l'Afrique, j'ai dit qu'il était connaisseur du continent (ce qui n'est pas du tout la même chose, et je pense que lorsque l'on voyage dix ans dans un continent on peut dire que l'on connaît son sujet).
Au plaisir et meilleures salutations
Cet article a beaucoup touché nos élèves qui sont actuellement dans un cursus leur permettant de mieux comprendre les enjeux micro et macro économiques. Votre article leur permet d'avoir un point de vue éclairé sur la question.