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Quand le métal épouse le bois… Bienvenue chez Fergus Industry SA

Écrit par Morena Nardone
Paru le 11 octobre 2017

logo Fergus Industry SA

 

A travers ce portrait métier, nous abordons la reconversion professionnelle, avec un zoom sur les métiers manuels de création.

Nous sommes allés à la rencontre d'Étienne Grossrieder, fondateur de Fergus Industry SA et menuisier pour particuliers et professionnels. Etienne Grossrieder - Fergus Industry SA

Passionné par son métier, avec 25 ans d’expérience à son actif, il conçoit, dessine, construit tout objet de votre envie pour l’agencement et la décoration de votre intérieur ou de votre lieu de travail.

Il utilise tout type de bois et métaux et possède des connaissances spécifiques à différents métiers.

Son parcours tient plutôt du hasard. Diplômé d’un CFC de monteur électricien, un jour, un ami serrurier lui propose de construire un meuble pour le salon de coiffure de son voisin… Il accepte, puis il construit un autre meuble, et encore d’autres. Le bouche à oreille perdure et finalement, il en fait son métier.

Il estime d’ailleurs avoir eu énormément de chance de pouvoir travailler essentiellement grâce au réseau, sans devoir suivre une nouvelle formation CFC ou investir énormément dans la publicité.

Ses compétences métier se sont affinées avec l’expérience pratique : les objectifs et les résultats ont ainsi évolué car, au début, l’objectif était de satisfaire des clients désireux de produits bon marché, effectués avec du matériel disponible dans les grandes surfaces de bricolage.

Au fil du temps, il a élargi ses connaissances, proposé des concepts uniques avec des matériaux de qualité, et conquis une clientèle plus haut gamme avec des exigences qui ne pouvaient pas être satisfaites par les produits standards sur le marché.

 

Importance d’un diplôme et équivalence entre les différents CFC

Ce n’est pas toujours évident de passer d’un métier à l’autre sans expérience car, au niveau de la formation, chaque CFC métier est différent et il n’existe pas de base commune. Cela dit, si la personne est débrouillarde, consciencieuse, et surtout consciente de son propre niveau, elle peut y arriver facilement.

« Il ne faut pas se vanter d’être un pro, si on n’a jamais fait quelque chose ou si on a peu d'expérience, car on peut vite perdre des contrats et sa réputation. Il faut être modeste. Savoir monter des meubles Ikea ne signifie pas avoir le niveau pour être menuisier. Une connaissance technique des matériaux (de tous les types de bois, par exemple) ainsi que des outils et des machines est nécessaire. Avec un peu de curiosité intellectuelle et un vrai amour pour le métier, ça va marcher. Mais si on ne travaille que pour l'argent, cela ne peut pas fonctionner ». Comme il dit dans une autre interview « Le boulot, c’est la moitié de ta vie, alors autant trouver rapidement ta voie .»

Le CFC est indispensable uniquement pour ceux qui souhaitent enseigner leur métier à des apprentis.

Outre les connaissances citées précédemment, il est aussi indispensable d’avoir des connaissances des logiciels de dessin et de photo si, comme Etienne Grossrieder, vous aimeriez vous occuper d’un chantier de A à Z, c’est-à-dire de la conception au dessin et à la réalisation de vos créations.

Trouver sa valeur ajoutée

aménagement d'un loft et table table basse sur mesure - by Fergus Industry SA

Aménagement d'un loft et réalisation de la table basse

Pour se distinguer de la concurrence, dans certains cas, Etienne Grossrieder construit des prototypes à l'échelle, pour que ses clients puissent se rendre compte du rendu du produit fini.

Il essaye de prendre du temps pour bien connaître ses clients et leurs goûts afin de leur proposer des idées qui correspondent au mieux à leurs souhaits.

Ces attentions sont faites plus par amour de son travail que par esprit de concurrence.

 

La concurrence évolue

« Outre la concurrence habituelle, avec l’ouverture des frontières, les clients peuvent se fournir en matériaux et en main d’œuvre à meilleur marché », nous explique Etienne Grossrieder. Cela oblige les artisans suisses à baisser leur prix, mais jusqu'à un certain point, car ils doivent pouvoir faire face aux charges et garder un certain standard de qualité.

Malgré une concurrence plus rude et élargie au-delà du pays, Etienne Grossrieder est d’avis qu’il est possible de vivre de ce métier, tout en étant conscient qu’en simple artisan, il n’est pas possible de devenir millionnaire.

Pour lui et ses confrères déjà dans le métier depuis un certain temps, c’est plus facile, mais cela ne va pas de même pour les jeunes…

Il n’est pas facile d’esquiver les mauvais payeurs, de plus en plus nombreux en Suisse. Mais avec l’expérience, il a appris à faire des bons devis pour essayer d’avoir le moins de mauvaises surprises possibles. Il trouve aussi que la ponctualité (pour lui-même ainsi que pour ses clients) est un élément très important, car cela peut définir le déroulement du chantier.

Les jeunes et les femmes dans tout ça ?

Se lancer aujourd'hui, pour un jeune diplômé peut être compliqué : cela demande un effort économique beaucoup plus important par rapport au passé. Entre l’achat des machines, le bail de l’atelier et du logement (plus les dépenses privées et les impayés de plusieurs clients), les jeunes artisans risquent de fermer beaucoup plus vite qu’ils ne le pensent, surtout s’ils ont déjà une famille.

atelier Fergus Industry SACela peut arriver même quand ils n’ont pas d’autres employés, comme Etienne Grossrieder, et qu’ils s’appuient juste sur quelques collaborations ponctuelles quand les chantiers le nécessitent.

Ils doivent aussi savoir se faire une clientèle, se mettre en avant par leur réseau, ainsi que par la publicité (pub, sites, réseaux sociaux). « Certes, il existe des entreprises qui s'occupent de cela mais, de nouveau, cela a un prix ».

Il n’y a pas de contrainte particulière pour exercer ce métier (à part un apport financier important), si ce n’est de jouir d’une bonne santé et surtout « d’aimer ce métier. Cela est même indispensable ».

C’est d’ailleurs pour cela, que ce métier reste tout à fait abordable pour les femmes, même si, de manière parfois inexplicable, elles s’intéressent moins aux métiers manuels.

« Il faut par contre qu’elles laissent leur féminité au vestiaire et qu’elles ne se soucient pas du vernis à ongles ».

Etienne Grossrieder trouve qu’il n’y a pas beaucoup de femmes dans ce métier, mais qu’il y en a quand même et qu’elles s’en sortent très bien.

Ce n’est pas seulement le cas en menuiserie, mais aussi dans d’autres métiers, comme la plomberie par exemple. Il n’a pas l’impression que les femmes aient plus de peine à s’imposer sur le marché ou qu’elles doivent faire « leurs preuves » : elles doivent, comme les hommes, avoir des bonnes compétences et bien travailler.

Cela pourrait être l’occasion pour appeler le Canton à promouvoir déjà au cycle (ou dans les collèges) les métiers manuels auprès des jeunes et surtout des jeunes femmes.

Les jeunes peuvent demander aux entreprises d'effectuer des stages de découverte (en général d’une semaine) pour avoir une idée plus concrète du métier.

Dans d’autres cas, des stages de plus longue durée peuvent aussi être mis en place par Filinea et par l’Unité d’assistance personnelle (UAP), rattachée à la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe). Ces stages permettent aux jeunes en rupture scolaire et faisant l’objet d’une procédure pénale (ou ayant déjà été condamnés) de pouvoir passer moins de temps en détention et de se réinsérer socialement et professionnellement. Étienne Grossrieder a déjà accepté la collaboration de plusieurs de ces jeunes afin de les aider dans leur cheminement. Un article plus détaillé à ce sujet est paru dans la Tribune de Genève (« Une béquille pour les mineurs aux prises avec la justice » par Sophie Roselli).

« Un conseil que vous aimeriez donner à un ou une jeune qui aimerait se lancer dans cette profession ? »

« Il faut qu’ils aient des bonnes bases et qu’ils soient créatifs avec des bonnes idées. Ils doivent savoir oser, pousser des portes, tout en restant humbles et réalistes. Par exemple, c’est inutile de dire qu’ils sont parfaitement capables de poser un parquet si, en réalité, ils ne l’ont jamais fait, ou s’ils n’ont même pas assez de lucidité pour déplacer les meubles dans la pièce, et qu’ils posent le parquet en contournant les armoires… ». Si, si, c’est incroyable mais cela arrive.

Pour faire ce métier, il faut être passionné et discipliné. Un menuisier qui veut se lancer sans formation spécifique et apprendre le métier par lui-même, doit être curieux, doit posséder une bonne dose de motivation et être entrepreneur dans l’âme.

Par ailleurs pour être indépendant, il est également important de penser à son financement à long terme et de savoir gérer son entreprise. Vous pourrez trouver des bons conseils aux ateliers « Comment lancer votre activité d’indépendant en toute simplicité » et «Matinales des créateurs d'entreprise».

Pour les jeunes désireux d’entamer une formation CFC, ne manquez pas les rendez-vous des Zooms Métiers à la Cité des métiers à la rue Prévost-Martin 6, à Genève. Le zoom sur les métiers du Bois a lieu le mercredi 22 novembre 2017 de 14 :00 à 16 :00 (pour plus de détails et pour les autres zooms métiers, veuillez consulter l’Agenda de la Cité des métiers).

Vous pouvez également en savoir plus sur les créations design d’Etienne Grossrieder sur son site fergusindustry.ch .

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