La semaine passée a eu lieu la journée suisse du digital - une première en Europe ! -, l'occasion unique pour sensibiliser le peuple suisse.
Jeudi dernier, le 16 novembre, s'est tenu le Geneva Wealth Tech Forum 2017, à la maison de la Paix.
Le jour d'après, vendredi 10 novembre, le Forum économie numérique a abordé le thème « Réussir le virage du commerce numérique »
Il serait difficile d’énumérer tous les événements en relation avec la digitalisation, auxquels ont pu assister les participants ! En voici un bref aperçu : modes de consommation des Millennials (génération Y dont les naissances se situent entre 1980 et 2000), les xxx_Tech (WealthTech, FinTech, RegTech, LegalTech, …), la confidentialité & protection des données, la cybercriminalité.
Nous avons appris récemment que lorsque les ONG humanitaires accueillent des réfugiés, l'une des premières questions posées est : avez-vous le wifi ?
Comment s’adapter à l’informatique mobile, à la digitalisation, au big data, aux médias sociaux, à la blockchain, au cloud ?
Quel modèle de services faut-il adopter face aux Fintech (startups utilisant la technologie pour repenser les modèles financiers, offrant de manière très efficace et économique, des services nouveaux ou déjà existants) ? Quelles offres futures de services financiers faut-il s'attendre avec les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ?
Face à ces profondes mutations, l’empressement que nous observons actuellement, couplé aux alertes lancées par les milieux économiques et politiques, annoncent un risque immédiat si des transformations n’ont pas lieu. Pour la banque privée et autres métiers de la finance à Genève, le temps serait même compté.
Pour les acteurs genevois de la finance, les clients existent et le savoir-faire aussi. L’adhésion aux marques et aux services sont encore là et la stabilité du pays contribue à cimenter la confiance.
Pour autant, faut-il être disruptif ? Probablement que non ! Entre la fascination et les désillusions provoquées par la déferlante des technologies et le risque lié à l’arrivée des GAFA, la meilleure manière de réagir est de faire surgir une offre mesurée et solide.
Cela peut déjà se concrétiser en faisant mieux dans tous les domaines internes et externes à l’entreprise, en adoptant les nouvelles technologies et en assurant la performance. Par exemple, en imaginant la robotisation du compliance.
Ensuite, il faut renouveler l’offre de services, avec une présence dans les médias sociaux, améliorer l’accessibilité et le conseil, tout en assurant la sécurité et la performance.
Cette offre doit arriver au client, là où il se trouve. Elle doit être adaptée à ses besoins et être en conformité avec la réglementation en vigueur. Elle devrait provoquer l’émotion, assurer la création de valeur et réaffirmer l’adhésion. La démarche change pour passer de l’industrialisation des produits à la personnalisation du service.
« Stop to test, start to do». Face aux risques liés aux Fintechs et aux géants du Web, le passage à l’action doit être immédiat.
Le cloud, le big data (analyse des comportements), les robo-advisors (algorithmes pour le conseil en placement) et la blockchain (technologie permettant des contrats sécurisés entre individus et conservés à vie sur le net) sont les bases de la création de nouveaux services disruptifs.
Genève possède encore une connaissance et expérience que les nouveaux acteurs n’ont pas encore. Cependant, la transformation n’est pas facile, surtout pour les grandes institutions ou l’agilité se heurte à la centralisation, à la complexité de leur organisation interne et au passé de leur système d’information.
Le Wealthtech Forum de la semaine passée, manifeste la volonté de consolider à Genève un écosystème propice à la concrétisation des initiatives. Le message est : collaborez et innovez.
Genève présente des conditions cadres et des atouts indéniables : stabilité, éducation, recherche, support de l’État, incubateurs, investisseurs, une grande concentration d’institutions et de métiers de la finance et en conséquence une clientèle potentielle pour les Startups.
La transformation digitale mobilise des compétences très variées. La collaboration et la confiance parmi les intervenants sont essentielles, pour autant cela ne se construit pas en un seul jour.
Heureusement, la proximité avec une clientèle internationale devrait permettre d'assurer la pertinence des nouveaux services.
Le cadre favorable est peut-être déjà en place, mais il semblerait que les résultats eux, ne le soient pas encore.
Quels sont alors les facteurs qui entravent la création ? Manque-t-il des visionnaires charismatiques ? La prise de risque est-elle trop prudente ? Le processus de prise de décisions est-il trop rigide ? Se focalise-t-on trop sur la réduction des coûts ? Est-ce si difficile de coordonner les nouvelles technologies avec l’intégration et l’évolution des systèmes informatiques existants ?
Les défis sont énormes, la mobilisation et la collaboration des ressources humaines deviennent dans ce cas essentielles.
La diffusion de la connaissance et l’application courageuse des nouvelles approches de sécurité & protection, du cloud, de la blockchain, de l’IA (Intelligence Artificielle) et autres, exigent des leaders et des investissements considérables.
Faciliter l’innovation, c’est aussi adopter des formes de travail nouvelles, basées sur la confiance et l’intelligence des collaborateurs, comme avec le « case management » (outil informatique et procédures mis à disposition des collaborateurs pour augmenter leur capacité d’initiative et de résolution de cas).
L’utilisation de softwares nous libère d’une partie des aspects techniques de la digitalisation pour nous concentrer sur notre métier.
Restons optimistes et espérons que la conscience de l’enjeu avec le savoir-faire cumulé pendant autant d’années, ainsi que les moyens à disposition, permettront à l’industrie financière genevoise de se projeter efficacement dans l’avenir.
Crédits photo: ID 75784736 © Nmedia | Dreamstime
Formation:
Formez vous aux protocoles Blockchain grâce aux formations blockchain à Genève du Swiss Blockchain Institute.
Merci Eduardo pour cet article, intéressant et nécessaire!
Je suis d'accord sur le fait que de nombreux facteurs doivent d'abord être pris en considération avant d'adopter la meilleure stratégie digitale (éduquer les équipes, changer nos manières de travailler notamment).
La Suisse a de nombreux atouts et un tel changement va prendre un peu de temps. Cependant, nous devons rapidement nous adapter pour rester en lien avec notre temps (Ex: la Haute Horlogerie).
Peux-tu expliquer ce que tu veux dire avec " la robotisation de la compliance" - ce n'est pas très clair pour moi.
Considère le terme compliance comme la conformité des contrats et des opérations avec les lois dans les domaines fiscal, comptable et financier.
Les changements réglementaires ont eu un grand impact sur l’industrie financière en Suisse. Des nouvelles procédures ont été mises en vigueur, l’organisation interne a dû être revue, les applications informatiques ont été adaptées, de nouveaux services de compliance ont été renforcés et le nombre de collaborateurs augmentés.
Le suivi et la conformité avec une réglementation internationale et fédérale qui ne cessent pas d’évoluer a entrainé et continue à représenter un coût considérable pour les institutions financières. Le terme RegTech correspond à la technologie qui permettrait d’assister (robotiser) les banques et les régulateurs dans la fonction de « Compliance ».
Bonne année à tout le monde, je suis d'accord que les gafa, essayent de mettre la main sur toutes les données. Concernant l'IA, celle-ci va être à mon avis, au début, une technologie faite pour manipuler les masses sans que les gens s'en aperçoivent, comme un bien pour l'humanité, mais c'est un milieu inconnu comme toutes les nouvelles technologies. Exemple les 2 bots chez facebook, créés pour un test d'intelligence artificielle, ils ont commencé à communiquer entre eux comme deux profils bien identifiés par les développeurs chez facebook...