Les professionnels de GBNews.ch s'allient à la puissance des technologies en intelligence artificielle générative, pour informer la communauté des affaires et le grand public, des dernières tendances et des évolutions du marché de l'emploi.

Agenda

Rencontres et Résidences ...

Du 18 septembre 2024 au 13 mai 2025

Liberté conditionnelle : ...

Du 28 juin 2024 au 2 mars 2025

Musée Ariana - ...

Du 15 novembre 2024 au 2 novembre 2025

"Carouge Magique"

Du 23 novembre 2024 au 25 février 2025

Géomaticien ou le SIG chez les Services industriels de Genève (SIG)

Écrit par Danielle Jean
Paru le 11 octobre 2016

geomaticien2_sigPour donner suite à nos deux articles sur la géolocalisation, nous sommes allés à la recherche d'une autre entreprise utilisant cet outil génial qu'est le système d'information géographique (SIG).
Beaucoup de personnes se demandent: "la géolocalisation, c'est quoi et ça sert à quoi ?". Souvent, nous leur faisons remarquer qu'ils ont cet outil sur leur Smartphone et qu'ils ne le savent pas !
Plus sérieusement, l'exemple du lampadaire en face de chez eux est significatif. C'est un objet qui se trouve dans une rue et qui peut être localisé à l'aide d'un GPS. Toutes les pièces du fameux candélabre public, le poteau en fer, l'ampoule, etc. peuvent être répertoriées non seulement par le numéro d'identifiant de ce dernier, sa marque, etc. mais également par sa position GPS exacte dans sa ville. Alors, tout devient plus clair !

Partant de l'idée du lampadaire, nous sommes allés interviewer Patrice Poirier, responsable de l’unité Cadastre des réseaux et de la géomatique aux Services industriels de Genève (SIG), afin qu’il nous explique l'utilité de ce fameux outil SIG, système d'information géographique, appelé aussi dans son entreprise SIRS (Système d’informations à référence spatiale).

Les plans du réseau sur ordinateur

Il y a une vingtaine d'années, un travail titanesque a été entrepris afin de passer du papier au numérique. Toutes modifications du réseau se faisaient sur plan papier, puis étaient à nouveau imprimées.  Cela prenait non seulement un espace énorme rempli d'armoires, mais demandait également une manutention importante.
Une saisie de masse de toutes ces données papier a été effectuée par environ 80 personnes. Cela a pris 220 années homme et un certain coût... !
Désormais, tous les plans de réseaux SIG sur le territoire genevois ont été saisis avec une précision de 10cm et sont désormais accessibles très facilement sur ordinateur.

De géomètre à géomaticien

Le métier de géomètre s'est donc transformé petit à petit en celui de géomaticien. Un CFC peut d'ailleurs être obtenu par apprentissage. La personne est géomètre et dessinateur sur un système d'information géographique qui remplace  peu à peu les outils uniquement dédiés aux dessins.
Un outil SIG est un outil de dessin contenant non seulement le dessin, mais surtout la base de données attachée à tous objets dessinés. Pour les Services industriels de Genève, c'est un outil d'aide à la planification d'étude d'extension de réseaux, à la réalisation de travaux et un outil de diffusion internet de ses données.
Ces données sont naturellement confidentielles et uniquement accessibles en consultation sécurisée, car elles contiennent toutes les informations sensibles sur l'infrastructure et la géométrie du réseau. Cet accès est utile lorsque l'on creuse le sous-sol. Les entreprises de génie civil ont d'ailleurs l'obligation de consulter les données des Services Industriels de Genève via le média internet ou les plans papier avant de débuter des travaux. Cette démarche est vérifiée à chaque intervention.
La base de système d’information géographique est également utile pour les exploitants de réseau en interne.  Tous les travaux effectués sur les réseaux SIG doivent être mis à jour dans un laps de temps déterminé ce qui permet d'avoir des données au plus proche de la réalité.

La géolocalisation sur le terrain

Sur le nombre actuel d'employés, une équipe d'environ trente personnes est affectée au travail de terrain d'une part et d'autre part, à la saisie de données. Cette équipe est divisée en trois afin de couvrir un tiers du territoire, ceci afin d'optimiser les déplacements sur le canton. Une équipe pour la rive gauche, une pour la rive droite et la dernière pour la région sud Arve/Rhône. Certains employés sont même directement "délocalisés" afin d'être plus rapidement sur le terrain lors de grands projets.
Tous les matins, les chefs d'équipe rencontrent les différents exploitants de réseau afin de collecter toutes les informations sur des modifications éventuelles faites la veille. Pour une trentaine d'intervention en moyenne par jour, les travaux quotidiens seront donc distribués aux six équipes. Les géomètres partent sur le terrain faire des relevés d'infrastructures, très souvent en sous-sol et sur le domaine public principalement.

géolocalisationComment cela se passe-t-il ? Lorsqu'une entreprise de génie civil intervient dans une rue ou sur un chantier, les travaux de remblaiement se font dès la fin du chantier. C'est à ce moment-là que l'équipe de géomatique des Services industriels de Genève doit intervenir rapidement afin de faire des relevés GPS. Ce métier bien particulier permet de mettre en place, grâce aux relevés de terrain, une carte très précise de l'infrastructure multi-réseaux, les SIG gérant l'eau, l'électricité, le gaz, la fibre optique, la thermique et même l'assainissement concernant le réseau primaire.
Patrice Poirier nous explique que des prises de points GPS sont parfois difficiles et non pertinentes, car certaines zones sont très denses en immeubles. Il faut donc encore utiliser les anciennes méthodes traditionnelles (théodolites ou chevillères). La méthode de prise de points et de relevés par GPS a été mise en place dans son service en 2012. Avec l'expérience et les avancées techniques, le relevé GPS devient de plus en plus précis même dans des zones défavorables et très urbaines. En planimétrie, si l'intersection spatiale est correcte, la précision sera de 1cm et en altimétrie, la précision sera de 3cm. Cette technique très précise permet d'économiser sur le temps de saisie sur le terrain et indirectement sur le travail du génie civil, généralement le plus cher dans une intervention.

L'équipe de Patrice Poirier se doit d'être réactive et rapide lors de fuite, mais elle a besoin d'être prévenue au minimum 24h à l'avance pour une intervention planifiée.
Ce groupe de travail fait partie d'un groupe de coordination lors de gros chantiers comme par exemple celui du CEVA que tout le monde connaît ou des projets comme celui des Vergers à Meyrin. Il intervient régulièrement au fur et à mesure de l'avancement des travaux.
Une fois les mesures effectuées, l'équipe partie sur le terrain va mettre à jour la base de données interne sur le système d'information géographique ArcGIS (ESRI).

Cette double casquette permet à la personne de pouvoir plus facilement entrer des données, les ayant directement vues sur le terrain. Ceci n'empêche pas qu'une des deux personnes continue à prendre un croquis manuel afin d'assurer une prise d’informations optimale des objets de réseaux.  Cette procédure de croquis va bientôt être également informatisée sur tablette ce qui permettra de commander en direct les instruments géodésiques comme le théodolite ou le GPS (instruments de précision topographique).
Les données du réseau sont donc mises à jour régulièrement par ce biais avec une précision allant jusqu'à 10cm.

La géomatique et son développement au sein des Services Industriels de Genève

géomaticienQui dit données, dit serveur. Une équipe de l'informatique de 4-5 personnes est également dédiée entièrement à la géomatique et à son développement.

La plateforme ESRI a été mise en place en 2014 afin de faciliter les échanges de données avec les services concernés de l'Etat de Genève. En effet, toutes entreprises intervenant sur le réseau sur le territoire genevois se doit de transmettre toutes les données géométriques de toutes modifications, en conformité avec la loi, à une fréquence mensuelle.

Les Services industriels de Genève sont membres et partenaires du SITG, Système d'Information du Territoire Genevois. Les membres sont principalement des partenaires étatiques tels que l'Aéroport de Genève, les TPG (Transports publics genevois), l'Etat de Genève, etc.
Cet organisme permet de mutualiser financièrement des projets. Il y a 30 ans environ, tous les partenaires ont aidé à établir un cadastre parcellaire du territoire genevois, chacun partageant les données acquises.
Chaque partenaire donne un peu de son temps afin de créer un catalogue commun. C'est une plateforme collaborative comprenant environ 600 à 700 couches de données, dont les deux tiers sont en open data (données disponibles pour le public).
Le SITG aide également à financer des projets universitaires afin de faire avancer cette profession et ces outils géomatiques.

La technique évoluant rapidement, qui sait ce que le futur réservera à ces relevés ? L’utilisation des drones ou de caméras terrestres 360° permettra de mesurer le sous-sol genevois en temps réel ?

Le système d'information géographique aide les Services Industriels de Genève dans leur travail de tous les jours, non seulement en simplifiant le traitement de l'information et de la donnée, mais également en baissant les budgets engagés.  Ce système permet d’optimiser les travaux de génie civil, donc de les rendre meilleur marché et facilite l'accès à l'information pour tous les partenaires impliqués.

Articles connexes :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram