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Interview de Jasmin Basic : la programmation cinématographique

Écrit par Antonio Leto
Paru le 3 avril 2014

Jasmine-basicLe travail de programmateur cinématographique ou de « film curator » en anglais est devenu de plus en plus important, en réponse à l’augmentation des festivals. Jasmin Basic a commencé sa carrière par hasard, à l’occasion d’un stage offert par l’Université de Lausanne où elle étudiait l’Histoire et l’Esthétique du Cinéma. C’est là où elle a compris qu’elle pouvait non seulement étudier, mais également travailler dans le cinéma. Cela fait maintenant quatorze ans qu’elle s’occupe de la programmation cinématographique.

«Moi, ce que j’aime, c’est la coexistence de domaines différents: animation, fiction, documentaire, long métrage, court métrage. Cela me permet d’avoir  différentes visions, de découvrir les points de rencontres et d'élargir ma perspective.  

Parfois c’est très stressant: les délais, les superpositions, finir la programmation, négocier, trouver les films, s’occuper des copies. Mais,  je dois l’avouer, c’est une richesse. Parfois le disque dur de ma mémoire est plein, mais au final c’est pour moi un grand plaisir».

Quand elle a commencé, ce titre n'existait pas en français, puisque l’origine de cette activité vient du monde anglo-saxon: Film Curator. Maintenant, il y a des nouveaux termes qui, petit à petit, commencent à trouver une place dans le vocabulaire français: par exemple, «curatrice» ou «commissaire d’exposition».

«Il n’y a pas de formation pour ce métier. La formation se fait directement sur le tas. Il faut se plonger dans ce monde, être au courant, composer un réseau très vaste, construire son regard, être très motivée et curieuse».

C’est un travail concret, impossible à apprendre à l’Université. Il faut connaître les langues, surtout l’anglais (la lingua franca du cinéma), être à l’aise dans les relations publiques, avoir la capacité de résoudre les problèmes rapidement, connaître les différents publics, être réactif, avoir un esprit pratique. C’est tout le contraire de l’Académie, de laquelle on garde, bien sûr, la formation culturelle.

« Faut-il avoir un savoir, des connaissances? », lui demandons-nous..

« Ce n’est pas nécessaire, c’est un savoir à construire », répond-t-elle.

Une intelligence instinctive, on pourrait l’appeler un flaire, comme pour les chiens truffiers.

Pour écouter les Podcasts de cette interview :

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