Depuis les temps les plus anciens, l’or est la monnaie comptabilisée dans toutes les époques et toutes les cultures. A l’aube d’une nouvelle ère alliant digitalisation, intelligence artificielle et haut degré de chiffrage numérique, l’étalon or semble dépassé. Mais qu’est donc la cryptomonnaie ? Comment fonctionne les cryptos?
Nous allons essayer d’y répondre le plus simplement et de rendre le sujet abordable, même pour les moins versés en la matière.
Pour ce faire, nous allons dans un premier temps parler du système de création de la cryptomonnaie la plus notoire, le Bitcoin, avant de parler des défis que cette nouvelle technologie peut poser, notamment pour le marché de l’emploi.
Le Bitcoin : création et valeur
Contrairement aux images de pièces d’or, le Bitcoin est généralement associé à des registres de transactions chiffrés (via cryptage SHA 256 pour les lecteurs les plus curieux).
Le chiffrage est généralement effectué par des ordinateurs de pointe spécialement dédiés aux calculs d’algorithmes, mais dans certains cas, même des smartphones peuvent effectuer les opérations.
A chaque nouvelle transaction, ces ordinateurs, ou mineurs, entrent en compétition afin de crypter le nouveau bloc (d’où le terme de blockchain) et d'obtenir le nouveau Hash de transaction, moyennant rémunération.
Cette rémunération a débuté en 2009 à 50 BTC par opération, puis à 25, puis à 12.5 et s’élève aujourd’hui à 6.25 BTC. Elle diminue environ tous les 4 ans jusqu’à ce qu’un maximum de 21millions de bitcoins soient en circulation. Ce processus de réduction de la prime de vérification de transaction se nomme le halving ou halvening et permet au Bitcoin de gagner en rareté et en valeur avec le temps.
Pour ce qui est de la valeur du Bitcoin, la règle de l’offre et de la demande s’applique. Il faut donc distinguer la cote du BTC et ce qu’est le BTC en soi. Comme nous l’avons expliqué, il s’agit en fait d’un message codé.
Un exemple de chiffrage via le Secure Hashing Algorithm 256 et les Hash qui s’ensuivent.
Quels sont les avantages des cryptos ?
Le principal argument avancé par les adhérents à ce nouveau système est la décentralisation du système monétaire. Ce dernier propose un système monétaire démocratique où n’importe qui peut participer au processus de minage, cela en toute transparence, puisque les ledgers ou registres enregistrent et codent toutes les transactions effectuées.
En outre, les opérations peuvent être effectuées en un temps limité (approximativement 10 minutes pour le Bitcoin) et ce, quelles que soient les positions des envoyeurs et réceptionnaires sur la planète.
En raison de la diminution du temps nécessaire à une transaction, il est donc possible, grâce aux cryptomonnaies et à leurs écosystèmes, de se passer des institutions financières et des frais bancaires.
Quels sont les bémols propres à ces nouveaux écosystèmes ?
Le blanchiment de fonds
Le principal argument avancé pour les réfractaires aux cryptomonnaies est le blanchiment d’argent. Le cryptage de toutes transactions rend inaccessible les informations au sujet des différents participants, à moins de participer à un bloc et d’avoir accès à tous les précédents blocs (c'est-à-dire les opérations) de cette même blockchain. Le cas échéant, déchiffrer à rebours un cryptage SHA 256 est quasiment impossible.
L’anonymisation des transactions et l’absence de toute régulation permettent donc aux pratiquants d’activités criminelles de pouvoir aisément blanchir leur argent. En employant diverses techniques savamment inventées, il est devenu très facile de pouvoir contourner les autorités en utilisant les monnaies virtuelles.
Le développement durable
La plus grande problématique reste l’impact environnemental du minage. La compétition entre les différents mineurs a entraîné la création de véritables fermes de minages dont la consommation en énergie est vertigineuse. « Une seule transaction engloutit plus de 1300 kWh, l’équivalent de la consommation d’un ménage américain pendant 45 jours, selon le site Digiconomist. »
Le retour à la centralisation financière
Un dernier défi posé par les cryptomonnaies est, de facto, l'inaccessibilité du système au plus grand de la population. D’une part, tout le monde n’est pas au courant des dernières avancées technologiques en matière de blockchain et de cryptomonnaie. Par ailleurs, les coûts associés au minage sont relativement élevés (formation, matériel informatique et énergie), le risque que les plus grands mineurs forment une oligarchie est donc plus que vraisemblable. Nous retomberions alors dans ce que les cryptomonnaies cherchent à gommer, à savoir la centralisation des activités financières.
En conclusion, en vue des cyberpandémies caractérisant le monde actuel, les cryptomonnaies offrent une défense probante pour assurer la sécurité de tous. Cependant, la non-régulation et les problèmes environnementaux liés aux activités de minage restent un challenge pour le futur. L’univers de la blockchain annonce également de nouveaux challenges pour beaucoup de corps de métiers, notamment pour la comptabilité. En effet, comment comptabiliser des opérations totalement anonymisées et chiffrées ?
Lectures complémentaires :
Les NFTs : plus qu’un phénomène artistique par Rossella Tuveri
Yves Honoré : un ingénieur au cœur de SBEX, pionnier du bitcoin en Suisse via Sandrine Ngo Mbock
Photo credit : StockUnlimited
FORMATIONS INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Genève, Vaud, Valais, Neuchâtel, Fribourg