Aujourd’hui, le rayon du bien-être a véritablement explosé. La réalisation de soi, la santé, la nutrition, l’harmonie dans les relations ou encore l’écologie ne sont qu’un échantillon des thématiques de plus en plus recherchées par un public en quête de vivre autrement.
Avec plus de 700 titres actuellement au catalogue et 250 auteurs-experts, la maison d’édition Jouvence est engagée depuis près de 30 ans auprès de ce public, à travers des publications telles que « Les Quatre Accords Toltèques », le « Ho’oponopono » et « la communication NonViolente ».
Dans cet article, nous nous sommes intéressés à l’homme qui en est à l’origine, son fondateur, Jacques Maire. Cet entrepreneur a réussi à fonder sa société non seulement autour de ses centres d’intérêt, mais aussi autour d’idées non conventionnelles, du moins à l’époque. Qu’est-ce qui a motivé Jacques Maire à emprunter cette avenue encore peu balisée à l’époque? Comment est-il parvenu à s’implanter ? Qu’est-ce qui explique le succès de son entreprise et quels conseils aurait-il pour des personnes à la recherche d’une autre voie ?
Un parcours de « marginal-intégré » avant de trouver son véritable métier
Après des études universitaires en Sciences Économiques, Jacques Maire entame un « parcours de marginal-intégré », selon ses propres mots. Pendant plus d’une vingtaine d’années, il fait de nombreux « métiers différents avec à chaque fois le souci d’être indépendant ». Assistant en sciences commerciales à l’université, traducteur dans le milieu des assurances, puis importateur de posters et d’habits de sports, il travaille un temps pour Amnesty International et dans un petit laboratoire de phytopharmacie avec des amis.
Lorsqu’il est finalement engagé dans une maison d’édition, il réalise très vite qu’il a trouvé « son » métier. Trois ans plus tard, il quitte son poste et devient indépendant. C’est ainsi qu’en 1989 les « Éditions Jouvence » voient le jour. A l’instar d’une Start Up de la Silicon Valley qui débute dans un garage, ici, « il s’agissait d’une cave ».
Son parcours qu’il qualifie de « chemin un peu heurté », lui servira de soutien lors de ce saut dans l’inconnu, ces expériences passées ayant sculpté et consolidé ses valeurs, dont notamment l’autonomie, l’ouverture à l’autre et la responsabilité personnelle qui sont pour lui fondamentales.
Une activité en lien avec ses valeurs et ses centres d’intérêt
Ses valeurs se reflètent justement dans les ouvrages édités par les Éditions Jouvence, qui visent à fournir des pistes amenant le lecteur à « une application autonome et responsable, plutôt qu’à fournir une recette ou des modes d’emploi ». « On est obligé maintenant de faire du marketing, mais même quand on pilote les auteurs dans leurs textes, c’est toujours des valeurs qui visent à rendre les gens autonomes, responsables, solidaires, pour qu’ils s’investissent eux-mêmes ». « On donne des pistes, je ne peux pas prendre la responsabilité de la santé de quelqu’un d’autre ».
Une autre empreinte de Jacques Maire dans son entreprise est l’évolution du choix des titres édités en lien avec l’évolution de ses centres d’intérêt au fil du temps et de ses découvertes. Une de ses réalisations personnelles qui lui fait vraiment plaisir est de s’offrir « le luxe incroyable d’éditer la bibliothèque de « l’honnête homme » à la Montaigne » auquel il aspire. « On a d’abord édité beaucoup de livres de santé et d’alimentation, domaines qui étaient dans mes compétences au début. Et comme jeunes parents, on a édité des livres sur les enfants dans l’optique de la responsabilisation des parents (accouchement naturel, allaitement, portage des enfants, etc.), puis des livres sur la communication non violente, sur la vie de couple, etc. ». Maintenant, Jouvence se tourne vers la nature (avec Laura Coster comme éditrice), l’environnement, la spiritualité, et la pleine conscience, la société civile, la philosophie…
Sportif de nature, Jacques Maire a toujours été intéressé par le fonctionnement et les réactions du corps humain. « J’ai choisi la santé pour des raisons d’intérêt personnel. Je suis le simple et modeste locataire de mon corps, c’est du reste la seule chose qui réellement m’appartienne. (Je suis étonné de constater que bien des gens entretiennent leur voiture avec plus de soin que leur corps !). Cela m’a donc toujours intéressé de comprendre comment fonctionne le corps, comment il récupère, comment on peut progresser, et comment il est à la base de mon développement personnel, de la réalisation de mon parcours comme de ma vie spirituelle. Par exemple, la qualité de l’oxygénation de mon cerveau est capitale pour développer mon potentiel créatif ! Aussi dans les relations avec les autres, j’aime bien savoir comment ça marche, j’ai toujours été assez curieux ».
Jacques Maire est effectivement curieux, mais également pragmatique. « J’ai choisi la santé aussi pour des raisons de marketing, parce qu’il y a un marché qu’on peut cibler, qu’on peut cerner. Il y a des salons spécialisés, il y a des revues spécialisées et puis on peut faire des livres selon les attentes des personnes. Ce qui est aussi particulier pour quelqu’un qui se lance est que le thème est souvent aussi important que l’auteur. Alors avoir la curiosité de trouver le thème me permet de chercher l’auteur. Ainsi le « coût d’entrée » est bas, du moins à l’époque de la création de Jouvence. Maintenant le marché a changé, car très encombré ».
Même s’il adore brasser de nouvelles idées, ce que Jacques aime le plus dans son métier, c’est faire connaissance avec un auteur, puis chercher et évaluer son potentiel, trouver des liens créatifs, trouver des possibilités de créations futures avec lui : « Il y a beaucoup d’auteurs Jouvence dont nous étions du reste le premier éditeur et puis qui ont fait 5-10-15 livres chez nous ».
« Pour moi, quand un auteur vient, le livre est un prétexte. Je cherche donc à voir en quoi ce qu’il a écrit s’intègre dans sa vie professionnelle, son cursus ou ses souffrances aussi, et ce qu’il veut en faire ». Et alors, souvent, Jacques Maire les amène à faire plus court. « Nicolas Boileau disait « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Moi je dis : « Ce qui se conçoit bien s’énonce succinctement » ».
En effet, un des succès de l’approche de Jouvence consiste à éditer des livres très courts. « Notre lectorat a un certain niveau de connaissances. Il cherche plus des repères pour mettre en application certaines choses, plutôt que d’avoir une connaissance universitaire ».
Les futurs projets de Jouvence et son fondateur
Avec une cadence de 150 livres par année, Jouvence défriche toujours de nouveaux thèmes. Jacques Maire n’est évidemment pas seul, il a « la chance d’être très bien secondé » par une équipe de 18 personnes. Depuis trois ans, après avoir fait seul durant 25 ans, il partage la tâche avec Charlène Guinoiseau qui reprend le flambeau en tant que responsable éditoriale chez Jouvence. « Cette notion de plaisir, j’essaye de la redonner à mes collègues au bureau et je crois qu’ils ont vraiment plaisir à travailler. En gros ce que je m’offre, j’aime bien l’offrir aux autres ». A l’instar de Jacques Maire qui fait des choix éditoriaux en fonction de ses centres d’intérêt et de connaissances, Charlène Guinoiseau, jeune maman, lance une nouvelle collection « parentalité heureuse », car elle est en train de vivre ce processus et ainsi, elle a l’expérience et le vécu de ce qu’elle édite. C’est une quête de cohérence qui est la particularité de Jouvence.
Ayant « l’âge de la retraite bien dépassée », Jacques Maire reste l’âme de Jouvence, le fil conducteur de la politique éditoriale et de ses choix. Il laisse tranquillement les rênes en donnant les impulsions, son avis sur les thématiques, mais c’est son équipe qui fait désormais l’essentiel du travail. Il passe donc progressivement le pouvoir en responsabilisant ses collègues. « C’est une période de lâcher prise et de transmission de compétences ». « Quand on est soi-même fondateur d’entreprise, que c’est notre projet de vie, alors il faut aussi savoir lâcher-prise et puis accepter que les gens fassent différemment, si ce n’est parfois mieux ! L’essentiel est de garder la flamme, l’esprit et la cohérence : la force vitale. Et cela se passe très bien, ce qui est le principal garant pour l’avenir. Pour ça, il y a, par exemple, une technique superbe, vous connaissez Ho’oponopono (une méthode traditionnelle hawaïenne parfois traduite en « remettre les choses en ordre ») ? Et la méthode Huna ? (autre méthode hawaïenne). C’est une technique qui dit que tout est en ordre, tout est parfait ».
Chercher en soi-même ce qui nous anime réellement
Ayant construit son entreprise autour de ses centres d’intérêt après un parcours professionnel « heurté », nous avons demandé à Jacques Maire s’il pouvait offrir des conseils à quelqu’un qui est à la recherche d’une nouvelle activité, d’une nouvelle voie.
Toujours fidèle à ses valeurs, il souligne l’importance de compter sur soi-même et pas sur quelqu’un d’autre. C’est déjà « se faire soi-même un bilan de compétences, ne pas demander à des tiers ou à des cabinets de le faire ». Un autre élément important est le plaisir. C’est « chercher par soi-même, pour soi-même ce qui nous anime, puis après, se dire je vais faire ce qui m’anime réellement, ce qui me donne du tonus, de l’enthousiasme dans la vie ».
Jacques suggère également de regarder du côté de nos loisirs pour découvrir nos compétences : « Si quelqu’un est très performant dans des loisirs, par exemple dans un sport de compétition, plutôt que de se dire « je ne sais faire que du sport », il peut se dire, tu sais t’organiser, tu sais t’entraîner, tu sais planifier. Ce sont des aptitudes ! On oublie que dans sa vie privée on a des forces internes qui nous motivent. Et si on arrive à faire ce transfert des forces qui nous motivent dans notre vie personnelle vers nos activités professionnelles, on aura du plaisir dans son travail. Et le plaisir est la base de la réalisation de soi ! ».
Un autre point important est d’oser prendre des risques. « S’il y a un job qui nous ne plaît pas, on quitte le job, pour rester libre dans sa démarche de s’épanouir ». Et pour finir, il faut trouver un équilibre entre son temps de travail et ses loisirs. « Quand je lis des bouquins ou quand je discute avec des auteurs, ce n’est pas du travail, c’est du plaisir. Je triche donc un petit peu en tant qu’indépendant ».
Faire ce qu’on aime
Jacques Maire a non seulement fait de ses loisirs son activité principale, mais il a aussi créé une société autour de ceux-ci. Son parcours n’est pas sans heurts comme toute entreprise qui se développe, mais il en a bénéficié et a osé prendre des risques. Il aime ce qu’il fait et ses valeurs sont celles de son entreprise. Son parcours de « marginal-intégré » comme il dit, se reflète dans cette dernière, qui pourrait tout-à-fait être considérée comme originale à l’époque de sa création, mais intégrée en même temps, de par son succès. Jacques Maire a véritablement mis en application et continue de le faire aujourd’hui, les idées véhiculées par les personnes qu’il édite. Il est ainsi le premier client de sa maison d’édition !
Bonjour,
J'ai écrit le récit d'un voyage que j'ai effectué au Ladakh en septembre 2019. Du texte j'ai retenu 9 mots clés qui constituent l'ensemble d'une méthode de développement personnel. La mission de cette méthode est de titiller sa propre spiritualité et son but est de contribuer au développement de sa propre confiance en la vie.
Tout part d'une phrase : " D'abord l’enthousiasme, ensuite le reste vient tout seul"
Je suis donc à la recherche d'un éditeur genevois, seriez vous intéressé à me lire ?
Je vous adresse mes belles pensées
P.S. Ce livre si il s'édite est un récit de voyage, un mini-guide complémentaire et une méthode de développement personnel.