Kelly Services (Suisse) SA est une entreprise américaine installée en Suisse depuis plus de 30 ans. Quatrième groupe mondial dans le domaine des prestations en ressources humaines, elle compte plus de 200 employés dans plus de 40 succursales en Suisse. Les sièges Suisse et EMEA (Europe, Middle East & Africa) sont basés à Neuchâtel.
Elle fut l’une des premières entreprises de recrutement à créer des départements spécialisés et dédiés à des domaines d’activités précis. En particulier, les départements Kelly Scientific Resources, Kelly Medical, Kelly Financial ont été développés pour assurer le recrutement de personnels qualifiés dans ces spécialisations.
En Suisse, les départements Kelly Scientific Resources sont centralisés sur Genève pour le marché suisse romand et sur Bâle et Zurich pour le marché de la Suisse Alémanique.
Les départements Kelly Scientific Resources sont actifs dans le recrutement de personnels fixes et temporaires pour les entreprises pharmaceutiques, de biotechnologie, les entreprises chimiques mais aussi les entreprises de dispositifs médicaux, les groupes agro-alimentaires ou cosmétiques. Les positions recrutées vont du technicien aux cadres supérieurs et directeurs, en particulier dans les domaines de la R&D (Research & Development), de la chimie, des études cliniques, des affaires réglementaires et de la production.
La spécialisation forte des consultants de Kelly Scientific et les exigences de qualité qui sont mis en œuvre au sein de ce département inscrivent aujourd’hui Kelly Scientific comme un acteur incontournable du recrutement de profils scientifiques en Suisse.
Après une thèse de doctorat en biologie cellulaire et moléculaire et plusieurs années d’expériences en R&D, Stéphane Miras rejoint Kelly Scientific Resources en 2008. Il intègre la succursale de Genève comme consultant en recrutement avant de prendre la responsabilité du département en 2010. Depuis 2010, Stéphane Miras va assurer le développement de ce département qui est aujourd’hui constitué d’une équipe de cinq personnes.
Pour mieux comprendre ce métier spécialisé, nous avons rencontré Stéphane Miras, qui explique l’importance de ses services dans une région riche en besoin de compétences scientifiques.
Le monde scientifique est un monde culturellement international. La plupart des personnels qualifiés sont extrêmement mobiles géographiquement et leurs parcours professionnels démontrent souvent des expériences dans plusieurs pays voir sur plusieurs continents. La compétition est mondiale pour pouvoir attirer ces compétences.
Le domaine des hautes technologies est un acteur majeur de l’économie helvétique. En particulier le secteur scientifique présent dans les entreprises pharmaceutiques/chimiques/biotechnologiques est un secteur très représenté et très dynamique en Suisse.
L’un des challenges les plus importants des groupes industriels de ce secteur et sans aucun doute de pouvoir assurer le recrutement des meilleurs spécialistes dans leurs domaines d’activités respectifs. De ces recrutements dépend directement le développement de ces entreprises et le maintien de leur capacité d’innovation et de compétitivité.
En aidant les entreprises à identifier les compétences dont elles ont besoin, les agences de placements spécialisées dans ce domaine jouent donc un rôle dans le bon fonctionnement et le développement de ces groupes.
Quelles sont les points les plus importants/ les compétences/ les points spécifiques du métier de microbiologiste (en particulier laborantin) que vous recherchez dans un CV et dans une lettre de motivation ?
Si l’on s’intéresse plus particulièrement au domaine de la microbiologie, on observe que la majorité des postes ouverts sont des postes de niveau laborantin dans les domaines du contrôle qualité (analyses des matières premières/ produits finis, contrôles environnementaux, analyses des eaux) ou dans le domaine des analyses médicales (analyses d’échantillons biologiques). Le diplôme référence menant à ces positions est donc un diplôme de laborantin de type CFC, c’est le premier point recherché pour ce type de poste.
La plupart des positions de laborantins qui sont confiées aux agences de placements sont ouverts à des profils expérimentés, avec deux à trois années d’expérience dans le domaine. Majoritairement, les agences de placements vont donc rechercher des personnes déjà confirmées sur ce type de poste et qui maîtrisent parfaitement les normes BPF (bonnes pratiques de fabrication) ou BPL (bonnes pratiques de laboratoire) qui sont des références standards dans les entreprises de ce secteur.
Majoritairement, les compétences liées à ces positions sont identifiées dans le tissu économique local, mais certaines compétences techniques très spécifiques peuvent rapidement nous amener sur des recherches plus internationales.
Les entreprises de placement sont plus rarement mandatées pour des positions de laborantins ouvertes à des profils plus juniors. Ce n’est pas que ce marché n’existe pas, bien au contraire, mais dans ce cas la valeur ajoutée des agences de placements est à mon sens plus discutable. La plupart de ces recrutements se font directement par les entreprises.
Bien sûr, la sélection d’un candidat ne s’arrête pas à un diplôme et une expérience. D’autres facteurs entrent en compte comme les certificats de travail et les prises de références qui sont un des piliers du recrutement en Suisse, la stabilité et la logique du parcours professionnel du candidat, l’intérêt du candidat pour l’entreprise qui recrute, ses attentes, ses motivations….
Pour ce qui est de la lettre de motivation, elle n’entre que rarement en compte dans nos procédures de recrutements. Lorsqu’un recruteur présente un candidat à son partenaire industriel, c’est qu’il a longuement discuté avec lui et qu’il le connaît suffisamment pour être persuadé que ce poste lui convient parfaitement tant sur le point technique que personnel. Dans ce cas, la lettre de motivation du candidat sera tout simplement son recruteur…
Quelles sont les expériences les plus recherchées lorsque vous recrutez du personnel pour le domaine scientifique ?
Très clairement, nous observons depuis maintenant environ deux années, une nette progression des demandes concernant les domaines de la qualité et en particulier de l’assurance qualité.
Les entreprises travaillant dans le monde des sciences de la vie sont soumises à des réglementations drastiques aux niveaux nationaux et internationaux. Elles doivent respecter des réglementations très précises qui ne cessent de s’étoffer et de ce complexifier. Les entreprises doivent absolument être capables de garantir leurs procédés et produits fabriqués.
Ces réglementations sont bien sûr un enjeu de santé public et garantissent la sécurité des consommateurs sur les produits finaux, mais elles sont également un enjeu économique pour ces entreprises. Le moindre incident qualitatif peut avoir des répercussions dramatiques pour ces groupes.
Quels types de métiers scientifiques sont les plus demandés par vos clients en ce moment ?
En termes de volume, j’en reviens au domaine de la qualité. Nous sommes sans cesse en recherche de profils qualifiés et expérimentés dans ce domaine. Que ce soit des personnes venant du monde pharmaceutique, biotechnologie, chimique ou des dispositifs médicaux. Des positions sont ouvertes pour les détenteurs de diplôme type CFC, master, PhD, à différents niveaux de responsabilité au sein des entreprises.
Un candidat possédant deux à trois années d’expérience dans ce domaine reste rarement longtemps sans emploi dans ce secteur.
Au niveau technique, certaines spécialisations ou savoir-faire sont très difficilement identifiables. Certaines positions ouvertes nous entraînent très régulièrement sur des recherches longues et internationales. Pour cela, nous pouvons compter sur notre expérience et nos réseaux, mais également sur nos différentes agences Kelly Scientific Resources en Europe et dans le monde.
Dans quelle situation se trouve le marché de l’emploi pour les demandeurs d’emploi dans le domaine scientifique en ce début d’année ?
Le marché scientifique est un marché dynamique en Suisse et qui génère de nombreux emplois. Les entreprises qui évoluent dans ce domaine sont en règle générale des entreprises stables financièrement qui résistent bien aux aléas de nos systèmes économiques. En ce sens, c’est un secteur pour lequel il existe de nombreuses opportunités professionnelles.
La difficulté majeure, que ce soit en Suisse ou en Europe, réside dans l’accès à ces positions qui nécessitent très souvent des compétences très précises. De manière générale, le marché scientifique ne fait pas exception à la règle. Il est souvent difficile de trouver un premier emploi stable dans le monde privé suite à une formation scolaire/académique initiale. Nous observons cela pour tous niveaux de diplômes, du CFC au doctorat.
Quels sont les conseils que vous pourriez donner à un professionnel scientifique qui n’a jamais travaillé en Suisse ?
Il y a bien sûr les conseils classiques : voir et être vu. Surveiller les sites d’annonces, utiliser les réseaux sociaux... mais le monde du recrutement est aussi un monde de relations humaines et de confiance. Et cela est d’autant plus vrai sur le marché suisse. Il faut donc s’avoir s’entourer et le faire de manière qualitative.
Je pense qu’il est alors essentiel de développer ses réseaux personnels, identifier les personnes qui pourront apporter une valeur ajoutée dans ses recherches d’emploi. Ces personnes seront des relations professionnelles et personnelles, mais également des professionnels du recrutement.
Pour ce qui est du recrutement scientifique, je conseillerais de prendre contact avec des agences spécialisées du domaine. Bien sûr, il y a Kelly Scientific, mais je pourrais aussi recommander d’autres cabinets ou consultants en recrutement qui travaillent avec professionnalisme dans ce secteur. Ce sont ces professionnels du secteur qui comprendront le mieux votre profil souvent très pointu, vos compétences techniques et vos attentes. Ils sauront vous représenter au mieux au sein des entreprises et seront les plus aptes à identifier les opportunités les plus intéressantes pour vous sur le marché.
Un candidat étranger a-t-il autant de chance de trouver un emploi en Suisse qu’un candidat de nationalité suisse ?
Le critère de nationalité n’est pas un critère en soit, mais la question de la localisation du candidat peut l’être. Sur les grandes lignes, à compétences égales, les candidats qui seront déjà implantés localement pourront être avantagés.
Le recrutement de candidats « locaux » permet de limiter les risques qui pourraient découler d’une éventuelle relocalisation. Ces risques peuvent être liés à l’intégration de ces candidats dans le milieu social local pour eux et/ou pour leur famille. Ils peuvent être liés à l’éloignement de leurs amis, de leurs familles ou à une multitude d’autres facteurs.
Cependant, nous sommes très souvent confrontés à un manque de candidats qualifiés au niveau local, et cela est d’autant plus vrai lorsque nous progressons dans les qualifications et les expériences demandées. L’élargissement du recrutement au niveau international et en particulier sur la zone Euro n’est alors plus une option mais une nécessité.
Si un candidat n’a pas d’expérience préalable pourriez-vous présenter son dossier pour un poste dans un hôpital, une entreprise ou dans un laboratoire en Suisse ?
Oui, sous certaines conditions. Nous discutons régulièrement avec nos partenaires industriels des profils des candidats disponibles sur le marché et nous pouvons soutenir et présenter ces profils sans expérience significative à la condition que ces candidats puissent amener une valeur ajoutée réelle à l’entreprise. Cela peut être lié à des capacités linguistiques, à la connaissance de cultures étrangères, à des activités ou projets extra-professionnels ou encore à des expériences sur certains marchés spécifiques.