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La 11ème édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique

Écrit par Haykel Elmontasser
Paru le 23 décembre 2022

ATDA

Le Centre International des Conférences de Genève a accueilli du 15 au 16 décembre 2022, la 11ème édition des Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) sous le thème : « Confiance, souveraineté et inclusion : enjeux et perspectives pour l’Afrique ».

Qu'est-ce que les ATDA ?

Les Assises de la Transformation Digitale en Afrique (ATDA) réunissent chaque année les principaux décideurs de l’écosystème numérique africain pour échanger sur les enjeux de la construction numérique. C’est une plateforme de rencontres de haut niveau entre Africains, Européens, Asiatiques et Américains depuis 2011.
Les ATDA permettent aux participants d’échanger sur les meilleures pratiques, d’identifier de nouveaux partenaires et de nouvelles opportunités d’affaires sur le continent.

Mohamadou Diallo, fondateur des ATDA

« Notre siècle est celui de la connectivité, les nouvelles technologies s’étant ancrées dans notre quotidien avec une rapidité inouïe, l’Afrique n’y faisant pas défaut. Il importe dès lors de réfléchir collectivement pour répondre aux nouveaux défis que le recours au numérique soulèvera de plus en plus dans les prochaines années. Cette aventure implique un engagement soutenu de la part du secteur privé, des gouvernements, mais également des grandes institutions internationales. » Avant de conclure par ces mots : « Accompagner et soutenir l’économie numérique pour garantir son émergence et son succès en Afrique, tel est l’objectif que nous nous sommes fixés en fondant ce lieu de rencontres il y a maintenant onze ans. »

L’édition 2022 des Assises de la Transformation Digitale en Afrique à Genève

L’édition 2022 des Assises de la Transformation Digitale en Afrique à Genève a vu la participation de 57 intervenants, parmi lesquels des cadres dirigeants, des entrepreneurs ainsi que pléthore d’experts. Par ailleurs, cinq ministres ont fait l’honneur de prendre part à ce lieu de rencontres réunissant les deux rives de la Méditerranée : Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la Réforme de l’Administration du Maroc ; Aurélie Adam Soule Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin ; Mariam Hamadou Ali, ministre de l’Economie numérique et de l’Innovation de Djibouti ; Tahina Michel Razafindramalo, ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar et Hassane Moussa Baraze, ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l'information du Niger.

11ème ATDA : Pourquoi Genève ?

En choisissant Genève pour abriter cette 11ème édition, l’objectif est de promouvoir et de renforcer le multilatéralisme comme un moyen d’atteindre la croissance et la prospérité partagée et surtout profitable à tous. C’est également un moyen privilégié de faire des ponts entre l’Afrique et l’Europe.

En s’appuyant sur la diversité et la richesse des acteurs qui composent l’écosystème économique genevois, cette 11ème édition des ATDA promet de remporter un franc succès.

Confiance, souveraineté, inclusion : enjeux et perspectives pour l’Afrique

Pourquoi la confiance ?

Tout simplement, sans confiance, on ne peut pas bâtir un écosystème numérique viable. Au moment où l’Afrique se pose des questions légitimes sur sa souveraineté dans des domaines régaliens, tels que la sécurité alimentaire, économique et financière, le numérique apporte des réponses et devient un socle sur lequel tout ou presque devrait se construire.

La confiance numérique est un sous-élément de la souveraineté numérique. De la même façon, plus l’environnement des affaires est sain, mieux se portera la confiance des investisseurs.

Pourquoi la souveraineté ?

Parce que du travail hybride à la guerre hybride, il n’y a qu’un pas. Dès l’apparition de la pandémie de covid 19, le monde a su s’adapter aux contraintes de mobilités grâce à la résilience rendue possible par les systèmes numériques qui ont permis de sauver des pans entiers de l’économie.

Le télétravail ou travail hybride a permis une continuité d’activité, même si on note une recrudescence des risques inhérents.

De la même façon, le monde découvre avec stupéfaction, les ravages de la guerre hybride suite à l’attaque armée de l’Ukraine par la Russie.

Cette nouvelle forme de guerre des temps modernes est marquée par des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux et de sabotage de systèmes d’information aussi puéril que dangereuse si bien que le monde n’en sortira pas indemne.

Cela confirme davantage la nécessité d’assurer les conditions d’une souveraineté durable. La croissance de la connectivité s’accompagne aussi de l’accroissement des risques de tout genre. Cette accélération de la couverture numérique ne devrait pas tout de même occulter les risques dits émergents.

A l’ère du tout-digital, on assiste ainsi à des interconnectivités entre les systèmes et l’usage des nouvelles technologies dans les activités des entreprises. Il est évident que les enjeux sont significatifs et le “ danger ” lié à une interruption de système est clairement identifié. De ce point de vue, l’Afrique est caractérisée par sa grande vulnérabilité et l’évolution de l’exposition au risque liée au contexte environnemental et opérationnel est plus que d’actualité.

Pourquoi l’inclusion ?

Parce que le numérique est un outil d’inclusion par excellence. Grâce au numérique, l’ubiquité ne relève plus de la science-fiction. Juste avec un appareil téléphonique connecté, la bancarisation devient une réalité pour accéder à toute sorte de services liée à la finance digitale, accéder à des plateformes de E-learning, de télémédecine, d’E-Commerce, etc. Bref, un moyen rapide et efficace de réduire les inégalités entre genres et origines sociaux et par là aussi réduire la pauvreté.

Les innovations d’usages développées par les startups locales trouveront un écho favorable, quant à leur diffusion. Le numérique permet aujourd’hui de donner une identité réelle à des millions d’individus en Afrique qui en étaient dépourvues mais aussi donner de l’espoir avec l’accès à des services vitaux jusqu’alors difficiles à démocratiser. Il s’agira de connecter les PME avec les grandes organisations dans une démarche de fertilisation croisée.

11 recommandations afin de promouvoir une économie numérique souveraine, sûre et inclusive en Afrique. 

Pendant deux jours, au travers de 8 panels, dont 2 sessions ministérielles, 2 keynotes, 2 ateliers et 1 regard croisé, tous se sont exprimés sur la manière d’assurer davantage de sûreté, de sécurité, de souveraineté et d’inclusion à mesure que les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) prennent une place grandissante dans la vie des populations sur le continent africain. Si les opportunités suscitées par le numérique sont nombreuses, les défis le sont également.

A cet égard, 11 recommandations ou leviers ont été définis à l’issue de ces journées de discussions et de débats, afin de promouvoir une économie numérique souveraine, sûre et inclusive :

  1. Renforcer le capital humain par la détection de talents, la formation des jeunes et des femmes et l’alphabétisation numérique ;
  2. Élargir la base des structures actives sur le marché du financement des start-ups et des PME ;
  3. Favoriser les investissements dans les réseaux par la construction et le déploiement d’infrastructures de télécommunication et la création de partenariats public-privé ;
  4. Prôner la transparence dans les mécanismes de financement et combattre la corruption ;
  5. Promouvoir le commerce électronique ;
  6. Adapter la gouvernance à l’évolution du monde numérique par l’adoption d’une approche auto-souveraine et inclusive ;
  7. Appuyer la sûreté, la souveraineté et la sécurité des données par la signature de mécanismes multilatéraux, la promotion d’une économie de la cybersécurité ainsi que d’un fonds dédié ;
  8. Encourager les investissements dans les technologies cruciales comme les technologies quantiques et la blockchain ;
  9. Accroître l’inclusion numérique, sociale et financière ;
  10. Faire preuve de leadership en envisageant de nouveaux types de coopération qui porteront plus haut la voix de l’Afrique dans le nouvel ordre mondial qui se dessine ;
  11. Promouvoir l’inclusion financière.

Prochaine édition

Fort de son succès depuis onze années consécutives, il a été annoncé que la 12ème édition des ATDA se tiendra à Madagascar en mai 2023, deux semaines avant la tant attendue 1ème édition du GITEX Africa Morocco, prévue à Marrakech du 31 mai au 2 juin 2023.

 

Du même auteur :

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 Photo credit : Haykel Elmontasser

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