Vous aimeriez savoir à quoi ressemble le portrait type de l’infirmier et de l’infirmière en Suisse Romande ?
Récemment un sondage a été réalisé par une équipe de sociologues de la Haute Ecole de Santé Vaud, ainsi que de l’Université de Lausanne, auprès de 2'923 personnes actives en Suisse Romande dans ce domaine.
En voici les principales conclusions :
L’hôpital : la case départ
- Comparativement aux infirmières, les infirmiers sont beaucoup moins nombreux; seulement 16% des effectifs. Au sein des différents services, ils sont nettement moins présents en pédiatrie, en gynécologie et en obstétrique (moins de 7%); plus présents aux urgences (26%), dans les blocs opératoires (29%) et en psychiatrie (34%). Ils sont en revanche le plus représentés en anesthésie (59%).
- S'agissant du personnel infirmier global, un tiers du personnel a plus de 50 ans. L’âge moyen s’élève à 43 ans. Dans le milieu hospitalier, nous trouvons les plus jeunes infirmiers (pédiatrie, soins intensifs, urgences), alors que les seniors se concentrent en milieu extra-hospitalier (établissements socio-éducatifs, HES, entreprises). Les auteurs de l’étude remarquent un "passage obligé" de début de carrière à l’hôpital, tandis que les secteurs extra-hospitaliers sont davantage favorisés pour les fins de carrière.
- Globalement, 38% de l’effectif est composé de personne étrangère et 44% ont acquis leur diplôme hors des limites helvétiques. Selon les régions, la proportion de la main d'oeuvre étrangère change significativement : 20% dans le Jura bernois, 59% à Genève (où les deux-tiers du personnel infirmier résident en France). Au contraire, à Neuchâtel et dans le Jura, le pourcentage est de 30% de résidents français. A noter finalement, qu'il est de 14% pour le canton de Vaud.
- Pour ce qui est de la rémunération, la population active en Suisse gagne en moyenne (5'161 francs); le personnel infirmier gagne davantage (6'446 francs). Les salaires sont plus élevés dans le canton de Fribourg (7'000 francs), les plus bas dans le Jura (6'140 francs).
Plusieurs profils au sein de la profession
L’étude a permis de différencier quatre groupes d’infirmiers et d’infirmières.
- Le premier profil, spécifique aux "soins aigus", retire du prestige de cette fonction, mais souffre cependant d'un manque d’autonomie en raison des tâches qui sont souvent déléguées.
- Actif en pédiatrie, la médecine ou la rééducation, le deuxième groupe réunit le personnel infirmier caractérisé par des sentiments de faible autonomie et de faible employabilité dus à leur position moins prestigieuse et à un niveau de formation moins élevé.
- Le troisième profil comprend des individus présents dans le management, l’enseignement et la recherche. Diplômés, ces derniers valorisent l’autonomie de la profession et la coordination des soins.
- Le quatrième groupe est celui du personnel infirmier travaillant dans des structures de soins à domicile ou dans les EMS (Etablissements Médico-Sociaux). Un sentiment d'autonomie et d'indépendance est la principale motivation. A noter que ce groupe conteste qu'il ne s'occupe que d'une prise en charge biomédicale du patient.
En conclusion, l'étude met en évidence "la nécessité d'une diversité qui constitue un enjeu majeur à saisir car elle pointe le risque d’un clivage grandissant entre les différents acteurs, surtout entre les infirmiers et infirmières qui sont éloignés des patients et ceux qui sont à leurs côtés."
Source : www.bilan.ch
Crédit Photo : ar130405