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La fondation « Sentinelles » : Au secours de l’innocence meurtrie

Écrit par Sandrine Zbinden
Paru le 7 juin 2021

sentinelles

En 2020, la Fondation Sentinelles commémorait le 40ème anniversaire de son action humanitaire. Elle décidait de rendre publique ses archives historiques en les déposant aux Archives Cantonales Vaudoises (ACV). Le projet était d’en faire une exposition.

Depuis le 1er mars 2021 et grâce à l’entremise artistique du collectif Marie-Louise, une exposition de dessins est à voir dans le hall d’accueil des ACV. Des dessinatrices et dessinateurs de la région réinterprètent leur vision du travail fait par Sentinelles auprès d’enfants atteints du Noma.

 

Un peu d’histoire

Créée en 1980 par Edmond Kaiser, fondateur de Terre des Hommes, Sentinelles poursuit un seul but essentiel : le secours immédiat et l’accompagnement à long terme de personnes en situation de vulnérabilité extrême. Elle est active dans les domaines de la santé, l’éducation, l’information professionnelle, la réinsertion familiale et sociale.

La Fondation est présente dans plusieurs pays, notamment en République Démocratique du Congo, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal, en Colombie, à Madagascar et en Suisse. Elle encourage et soigne les plus démunis, soutenue en partie grâce aux dons du public. Celle-ci a une approche holistique qui consiste à prendre en compte la personne dans sa globalité afin d’avoir une vue dans son ensemble, plutôt que de traiter un organe ou une maladie.

 

Une approche centrée sur l’individu dans sa spécificité

Leur méthode a fait ses preuves. Elle permet aujourd’hui à Sentinelles de répondre au besoin de chaque personne, de venir en appui et même d’aller au-delà. Cela, aussi longtemps que nécessaire.

Si le contexte opérationnel est sensiblement différent selon les pays, l’approche est toujours la même. Il est nécessaire de prendre en considération l’individu dans toute sa spécificité, de tout faire pour que la personne devienne indépendante. Des situation extrêmement difficiles font qu'il faut parfois des décennies pour lui permettre d’atteindre son autonomie. 

 

La lutte contre le Noma, la maltraitance et l’abandon

Depuis 1988, la Fondation attire l’attention de tous les pays et du public sur la prise en charge d’enfants souffrant du Noma. Cette maladie, provoquée par la malnutrition et le manque d’hygiène, touche principalement les enfants de 2 à 6 ans. Elle connaît depuis ces derniers mois une certaine recrudescence. Sentinelles possède des centres pour aider à combattre cette maladie, notamment au Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou, mais aussi au Niger dans la ville de Zinder. Les conditions sanitaires sont extrêmement difficiles à cause des déplacements de la population, du déficit de la production agricole, de la sécheresse. Contrairement à ce que l’on peut penser la pandémie n’a pas eu un impact direct sur tous ces pays, le problème est lié aux conséquences sur l’économie.

Par exemple, les populations nomades, au Mali et au Niger, ont été bloquées dans leur pays après la fermeture des frontières. Elles n’ont pu accompagner leur bétail au-delà de celles-ci. Les attaques de groupes armés radicaux ont provoqué des problèmes de production agricole, les populations villageoises ne pouvant atteindre leurs champs.

Bien que la maladie du Noma soit le cheval de bataille de Sentinelles, il est important de savoir qu’ils interviennent également dans la prise en charge d’enfants blessés, brûlés, infirmes ou mutilés, se trouvant à l’abandon, maltraités, dénutris, battus, enfants talibés ou conducteurs d’aveugle, enfants oubliés en prison, enfermés avec leur parent. Ils ont pu être sauvés, soignés, scolarisés, protégés et mis à l’abri de viols, suivis par des professionnels avec des thérapies psychologiques.

 

La renaissance

Enfin, n’oublions pas toutes ces femmes entre 2 et 80 ans. Elles ont été sauvagement violées sous les yeux de leurs proches. Très souvent mutilées, avec un enfant issu de ce viol, elles ont été bannies de leur village, abandonnées par leurs proches.

Des mères aux conditions d’accouchement très dures, souffrant de mutilations génitales, développant une incontinence permanente provoquées par des fistules. Rejetées par leurs maris, leur communauté, à cause de leur odeur repoussante. Ces femmes ont pu être soignées et ainsi retrouver une vie décente. Elles ont bénéficié d’une réparation chirurgicale qui leur a redonné la force de vivre. Elles ont développé de petits commerces et sont devenues indépendantes.

 

L’action de Sentinelles

Dans le quotidien actuel, Sentinelles doit se réinventer pour intervenir. Par exemple, en communiquant à l’aide de radio communautaire, les équipes ne pouvant plus se rendre dans les zones à hauts risques. La Fondation permet ainsi aux personnes isolées d’avoir accès aux informations, d’avoir une réponse appropriée en cas de maladie (Noma, bec de lièvre, fistule etc…).

Aujourd’hui il est difficile pour Sentinelles de se projeter tant les conditions sont difficiles dans les pays où ils sont présents. Cependant, si on leur demandait leur aide, leur expertise, ils iraient là où le besoin se fait sentir. Ils alerteraient le public sur les situations dramatiques. Toutefois, ils préfèrent pour l’instant renforcer les endroits où ils se trouvent, tant il y a à faire. Il faut savoir qu’au Burkina Faso, les centres de santé ferment à cause de l’insécurité, les agents de santé étant menacés. Les écoles ferment aussi. La sollicitation des parents qui ne trouvent plus de solution se trouve tous les jours augmentée, les cas graves aussi.

En Suisse, Sentinelles recherchent toujours des bénévoles, tels que des traducteurs, des personnes pour distribuer leur journal. Sont aussi la bienvenue des personnes effectuant des transports entre Terre des Hommes et Sentinelles pour emmener les malades dans leur lieu d’accueil, chez le médecin etc.., enfin des personnes apportant un peu de chaleur humaine aux personnes hospitalisées.

 

Projet de vie

Ce qui a le plus interpellé Madame Morard, directrice de la Fondation Sentinelles, c’est le courage, la force, l’implication et la collaboration que toutes ces personnes, rencontrées au fil des années, ont pour leur projet de vie.

 

Articles du mêmes auteurs :

L’association « Trajets», une fondation qui respecte la dignité humaine

Les compétences indispensables pour travailler dans le milieu social

De l’espoir pour les enfants en détresse

 

Source et credit photo : sentinelles.org

Interview de Mme Morard, directrice de la Fondation Sentinelles

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3 comments on “La fondation « Sentinelles » : Au secours de l’innocence meurtrie”

  1. Pour avoir vu et vécu (en tant que logisticien humanitaire) les conditions des femmes dans plusieurs pays, la moindre aide est un bol d'oxygène...
    Je me souviens ce qu'une femme que j'ai ramenée chez elle après une opération de fistule, m'a dit : " Vous m'avez ressuscitée ".

  2. Bonjour, l'action de "sentinelles" est merveilleuse et nécessaire.
    MAIS, en Suisse et en Europe, il y a aussi des problèmes liés à l'enfance :
    - Maltraitance,
    - Placements abusifs,
    - Réseaux d'adoption douteux (voir l'affaire de "l'arche de zoé")
    - Etc.
    Pour ces enfants laissés pour compte, c'est un silence radio assourdissant...
    Pas d'association, les médias font la sourde oreille...

  3. Bonjour Yan,
    Je te remercie pour ton commentaire, tu as tout-à-fait raison. C'est d'ailleurs une habitude en Suisse, on parle plus souvent de ce qui se passe ailleurs que de ce qui se passe chez nous.
    J'ai toujours soutenu Sentinelles comme je le fait pour de nombreuses autres associations suisses ou pas. Sache juste que si je me suis concentrée sur les problèmes que rencontrent les enfants, les femmes et les hommes dans d'autres pays, c'est uniquement dans un but d'égalité, mes autres articles étant principalement axés sur les associations romandes.
    Sentinelles étant la petite sœur de Terre des hommes, tout le monde sait que ces deux fondations interviennent aussi bien chez nous qu'ailleurs.
    Amitiés

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