D'ici à 2030, Genève a pour objectif de diminuer de 60% ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 1990. D'ici 2050, le canton vise la neutralité carbone.
Le secteur du bâtiment est tout particulièrement concerné, puisqu'il représente la moitié des émissions des gaz à effet de serre à Genève. Il est donc question de rénover la moitié des bâtiments, réduire de moitié l'utilisation d'énergies fossiles, de favoriser la production renouvelable locale pour réduire au maximum les importations d'agents fossiles.
Cependant, pour mettre en œuvre de telles ambitions, cela nécessite une grande diversité de professionnels, que ce soit dans le bâtiment ou dans les énergies renouvelables. Les professionnels estiment que d'ici à 2050, il faudra 15000 spécialistes en transition énergétique.
Comment le Canton de Genève peut-il faire face à cette mutation, en formant à ces métiers de la transition ?
Des apprentissages pour la transition énergétique à revaloriser !
Du côté de la formation des apprentis, les CFC obtenus en lien avec l'assainissement énergétique sont encore trop peu nombreux au regard des autres formations. Une des raisons est en le manque de place d'apprentissage. Les entreprises ont de la peine à se projeter à moyen terme. Si un CFC d’installateur solaire et une AFP de monteur solaire seront au programme de 2024, il faut encore que des places d'apprentissage se créent dans ce sens. Pour ce faire, l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue promeut et accompagne déjà les entreprises.
Encore faut-il que les élèves choisissent l'apprentissage, que le DIP tente de revaloriser depuis des années.
Un succès au niveau universitaire
La HES-SO Genève offre déjà plusieurs formations dans la transition énergétique et le bachelor Technique des bâtiments de la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture (Hepia) est une formation « unique en Suisse romande »
De son côté, l'Unige propose plusieurs bachelors et masters dans ce domaine, et dans le cadre de la formation continue, un Certificate of Advanced Studies (CAS) stratégie et management des énergies.
Si les apprentis manquent, au niveau universitaire, l'engouement pour le sujet est significatif puisque le master en innovation, développement humain et durabilité est passé de 31 étudiant en 2017-2018 à 220 en 2020-2021.
Des métiers en évolution
Pour augmenter le nombre de professionnels dans ce secteur, la formation continue est une bonne option, ce que propose par exemple le Groupe suisse des pompes à chaleur et Eco21 des SIG, en ce qui concerne le domaine du solaire.
Lectures complémentaires :
La formation duale suisse, un modèle de réussite par Isabelle Addor
Serbeco : l’innovation et la valorisation des déchets pour une transition énergétique réussie par Constant Gbaguidi
Les matières premières, sous un angle différent – 21. Le zinc par Pascaline Stella
Source : tdg.ch
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