Pour une personne étrangère, la question de son origine est toujours présente lorsqu’elle recherche un emploi. Ceci peut se traduire par un certificat de travail qui n’est pas reconnu, ou même des non-dits reflétant des craintes quant à sa façon d’être, sa religion, ses habitudes culturelles. Autant d’ignorances qui pourraient porter préjudice à des candidatures de professionnels, en raison de la consonance ‘’étrangère’’ de leur nom.
Beaucoup choisissent même de ne pas afficher leur photo sur leur CV par peur de montrer la couleur de leur peau. Entre 2005 et 2012, 6,5% de Suisses déclarent avoir subi au moins un traitement moins favorable ou différent en raison de leur nationalité, de leur religion, de leur origine ethnique, de leur couleur de peau ou de leur aspect physique. Trois fois plus de ressortissants étrangers que de Suisses se disent victimes de discrimination.
Des études prouvent en effet qu’un candidat dont le nom de famille renvoie à des origines balkaniques, arabes ou africaines a statistiquement trois fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche que s’il arborait un nom « bien de chez nous ». Où est LA Genève cosmopolite et internationale ?
Il y a encore quelques années, un nom de famille d’un autre canton, tout simplement, portait à la méfiance. Que penser des discriminations liées à l’aspect physique ? Un surpoids, un tatoo, un cheveu sur la langue… Autant d'exemples qui démontre que l’être humain a des préjugés. Cependant, nous apprenons que les dépasser et accepter la différence peut apporter beaucoup dans un environnement professionnel !
Les jeunes de troisième génération d’immigrés sont nés ici, ont fait leurs écoles en Suisse, sont parfaitement adaptés et seraient heureux de mettre à profit leurs compétences pour ce pays qui les a vus naître. Pourtant, même avec un passeport à croix blanche, ils se voient parfois refuser des postes parce que leurs noms et prénoms ne correspondent pas au standard helvétique.
Recruteurs, n’oubliez pas que les avantages à engager une personne d’origine étrangère sont multiples. Parmi les personnes nées en Suisse, les ressortissants étrangers connaissent 2,2 langues nationales, contre 2 pour les Suisses. La mixité est une richesse. Ces personnes ont justement une grande tolérance, sont ouvertes aux autres cultures, et ont une force innée qui les pousse à avancer.
D’autre part, certaines écoles primaires du canton reçoivent plus d’une centaine de nationalités différentes. Nos enfants ont acquis la tolérance et le devoir civique envers toutes et tous. Cela prévoit un futur riche, car ce sont eux les futurs recruteurs et employeurs qui pratiqueront la tolérance vis-à-vis de ces candidats à la consonance « étrangère ». La Genève multiculturelle a de l’avenir devant elle. Grâce à l’éducation et à cette semaine de sensibilisation, la discrimination disparaît petit à petit !
Et si l’on prolongeait cette semaine tout au long de l’année …
Sources :
www.semainecontreleracisme.ch/fr/programme/geneve/14
www.rts.ch/emissions/temps-present/immigration/5162788-pour-trouver-un-job-changez-de-nom.html
www.licra.ch/multimedia/documents/convention/GE2014_Programme.pdf
www.tdg.ch/vivre/societe/Les-etrangers-trois-fois-plus-discrimines-que-les-Suisses-/story/16013265