Créée il y a dix ans, l’agence de communication Colegram SA à Genève a accepté de répondre à nos questions concernant son mode de fonctionnement. Son Directeur, Julien Lance nous explique les caractéristiques de son équipe, à l’origine de la campagne en faveur de l’égalité homme-femme pour la Ville de Genève.
Pourriez-vous nous décrire les profils des collaborateurs de Colegram?
Notre agence compte quatre personnes: un graphiste, une chargée de projet engagée partiellement dans la structure, une collaboratrice administrative et moi-même, directeur artistique et directeur de l’agence. Pour compléter l’équipe, un deuxième graphiste devrait rejoindre l’agence ces prochains mois.
En tant que PME, Colegram dispose d’un service administratif adapté au fonctionnement de sa structure. L’activité administrative est partagée entre deux personnes, qui couvrent d’une part la comptabilité, la facturation et l’économat, et d'autre part le suivi client. La chargée de projet veille au bon déroulement des mandats et joue le rôle d’interface avec le client. Elle s’occupe des devis, de la réservation des médias et des espaces publicitaires, des rendez-vous avec les clients et des briefings pour les graphistes.
Dans le secteur de la communication, il existe deux profils de directeurs: les créatifs, comme chez Colegram, qui ont commencé par être graphistes ou directeurs artistiques indépendants avant de s'entourer d'une équipe, et les commerciaux, qui ont monté une équipe pour réaliser les mandats des clients de leur réseau.
Comment votre entreprise s’est-elle développée en terme de collaboration?
Les mandats qui se sont succédés ont permis à mon agence de se développer. En premier lieu, nous avons recruté un graphiste, car cela correspondait à la plus grande partie de mon activité. Ensuite, une collaboratrice administrative a rejoint l’équipe, puis une seconde, qui s’est chargée du suivi des clients. L’évolution de l’activité nécessite d'être proactif auprès des clients. Cela passe souvent par le réseau. Par ailleurs, obtenir des mandats, des contacts, ou des recommandations prend du temps. Pour cela, nous aurions besoin d'une personne supplémentaire, mais ma philosophie consiste à recruter uniquement lorsque je sais que je pourrai tenir mes engagements à long terme.
Concernant les postes administratifs, quels critères de sélection sont décisifs?
Campagne créée par Colegram pour la Ville de Genève
Une des personnes qui s’occupe de l’administration est en poste depuis longtemps. Le choix s’est porté sur elle, non seulement parce que son profil correspondait au poste, mais également parce que je la connaissais déjà et que j'avais besoin d'une personne de toute confiance. En effet, au départ, celle-ci était en charge des finances, et comme nous sommes une petite entreprise, je souhaitais prendre le moins de risques possibles.
La chargée de projet, qui me soutient dans le suivi des clients, a une très bonne expérience de la relation clients-agence et une bonne vision globale des projets. De plus, elle s'occupe du community management, ce qui permet d'étoffer les prestations que Colegram offre à ses clients.
Utilisez-vous votre réseau pour recruter un collaborateur?
Je reçois plutôt de nombreuses candidatures spontanées. Ma première approche consiste à examiner les dossiers et à rencontrer les gens même lorsqu’il n'existe pas de postes à pourvoir. Actuellement, je suis également en relation avec un conseiller en ressources humaines et en management, externe à la structure, qui pourrait lui aussi rencontrer des candidats et donner son avis lors d’un recrutement.
Le domaine de la communication et de la création graphique sont en constante évolution. Pensez-vous que les formations proposées sont en adéquation avec le marché du travail actuel?
Le fonctionnement que j’ai adopté a plutôt généré des emplois à temps partiel. La gestion de l'entreprise est donc plus légère d’un point de vue financier, mais en contrepartie, le taux d’activité ne permet pas aux collaborateurs de s’impliquer autant que s’ils étaient présents à temps plein. L’implication et la motivation sont des éléments très importants dans toute activité. Avec le recul, je prendrais plus de risques en engageant moins de personnel, avec un taux d’occupation plus élevé. C'était également une question de timing. Au moment ou j'ai fondé mon entreprise, les personnes qui convenaient aux postes étaient disponibles à ce taux d’occupation et cela a très bien fonctionné ainsi.
Enfin, il y a trois ans, Colegram est devenue une société anonyme. J’ai toutefois conservé toutes les casquettes : actionnaire unique, fondateur et directeur. Cela m’a permis de prendre des décisions sans aucune contrainte ou pression extérieure. Cette situation a forcément limité les affaires, puisque j’étais le seul à prospecter. Le réseau est vital à la pérennité de mon entreprise, qui aurait pu se développer plus rapidement avec la mise en commun de plusieurs carnets d’adresse. Dans cette optique, il serait intéressant d’intégrer un conseil d’administration, et de profiter ainsi de son réseau. Pour développer des sociétés comme la mienne, il faut envisager plusieurs stratégies !