Art. Espace. Public.
Trois mots pour une interrogation.
Quelle est la valeur ajoutée de l’art dans l’espace public pour les habitants d’une commune, d’une ville ou d’une région ?
Dans notre réflexion sur les outils disponibles à la promotion de l’art pour les publics, nous nous intéressons ici non pas au musée, mais à l’espace public comme lieu privilégié de découvertes et d’expressions artistiques.
L’espace public est, de par sa définition, un lieu urbain et commun à tous. Y intégrer de l'art c'est mettre en valeur des bâtiments publics, des rues, des chemins, des places ou des parcs.
Cette démarche n’a pas toujours répondu à une nécessité ou à une demande des habitants et donc elle a parfois été perçue par ces derniers comme accessoire et superflue.
Pourtant, après avoir posé la question à cinq résidents du canton de Genève, nous avons constaté que les avis étaient contraires.
Ce qui semble évident à tous, c’est que l’art en zone urbaine est plus accessible qu’une œuvre d’art exposée dans un musée. Nul besoin de franchir les portes d’une institution muséale pour faire une découverte artistique ; au détour d’un chemin ou sur une place publique les œuvres d’art s’exposent et sont en libre accès.
L’art dans l’espace public participe également à l’embellissement d’un lieu et, de ce fait, incite les habitants à s’y regrouper. Plus l’endroit est beau, cosy et agréable, plus les habitants ont envie d’y rester. Cela change l’aspect visuel d’un quartier, la perception que nous nous en faisons et permet de profiter du lieu autrement. Il est plus vivant, plus moderne car ouvert à la nouveauté et au changement. « C’est synonyme d’une ville qui bouge ! », nous confie une Meyrinoise.
Au-delà du simple aspect esthétique, « l’art dynamise un quartier et favorise la cohésion sociale », précise un habitant des Pâquis.
Deux habitants des Eaux-Vives s’accordent à dire que « l’art permet de s’interroger, d’inciter à la réflexion et de susciter des réactions et des émotions, qu’elles soient positives ou négatives. Un sourire. Un doute. Un choc. Une irritation. Un rire. Une indifférence. Une excitation. »
Dans un monde de plus en plus en mouvement, exposer des œuvres d’art dans un lieu public permet de « marquer une pause dans son quotidien, comme un arrêt qui laisse place à l’imagination, à l’ouverture d’esprit, à la réflexion, à l’évasion, au passage d’un monde à un autre, à la rencontre, à l’échange », souligne une Carougeoise.
L’art dans l’espace public est donc bien accueilli par tous. Il apporte non seulement une valeur ajoutée à un environnement mais également à la façon dont les habitants réfléchissent à celui-ci. En effet, l’art permet une plus grande ouverture d’esprit à ceux qui le contemplent car, au-delà de la propre explication de l’artiste sur son travail, les habitants font souvent appel à leur vécu et à leur propre imagination pour aller au-delà des apparences et trouver leur propre interprétation.
Et pourquoi ne pas laisser plus de temps et plus de place à l’art dans notre quotidien !
Voici quelques exemples pour susciter la curiosité des lecteurs:
Markus Raetz, Sans titre (oui-non), 2000. Place du Rhône, Genève
Anne Blanchet, Point d’interrogation, 2011. Jardin des Disparus, Meyrin
Stéphane Dafflon, Fly with me, École le Sapay, Plan-les-Ouates
Projet collectif (9 artistes), Neon Parallax, Plaine de Plainpalais, Genève
Pour plus d’informations : Site internet de la ville de Genève consacré à l’Art dans la Ville ; les sites internet des différentes communes du Canton de Genève.
Crédit photo: Grandchamp Alain; Fonds d'art contemporain de la Ville de Genève