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L’attractivité des employeurs comme vecteur de carrière ?

Écrit par Remy Thomazic
Paru le 17 septembre 2014

terre-marsEn Suisse, aucune autre entreprise n’est plus attractive que « Google » aux yeux des étudiants selon l’étude d’Universum Suisse en 2014. En effet, quelque soit la catégorie d’activité des entreprises citées « business, engineering, humanities, natural science ou IT », la société américaine n’est jamais classée au-delà du top 5. Depuis son entrée en 2008 dans la liste des employeurs les plus attractifs, il ne lui aura fallu que six années pour atteindre le sommet.

Faire le choix d’un job passionnant et enrichissant au détriment d’une vie privée épanouie. Tel est le leitmotiv de beaucoup d’entre nous, lorsque nous sommes face à un choix de carrière professionnelle. Mais est-ce vraiment le cas ?

L’attractivité des employeurs comme vecteur de carrière est-elle une réalité ou une utopie ?

La rémunération, nouvelle clé de l’attractivité

Durant la dernière décennie, la cote de confiance des entreprises a été mise à rude épreuve tant en Suisse qu’à l’étranger. Depuis la crise bancaire et financière de l’automne 2008, qui s’est rapidement répercutée, tant sur les marchés boursiers que sur les entreprises et les ménages privés, il ne se passait pas un mois, sans que les médias ne se fassent l’écho de faits divers touchant le cœur du monde économique et financier.

Salaires indécents des dirigeants, bonus, parachute doré, subprime, fraude fiscale, escroquerie, délits d’initiés, mauvaise gestion, licenciement et faillite : le monde s’est enrichi de nouveaux termes dont pour la plupart nous ignorions l'existence. Mais les temps changent et le management des entreprises a dû faire sa propre introspection en cherchant des solutions pour devenir à nouveau attractif aux yeux du monde du travail, et en particulier auprès des employés et des recruteurs. C’est en tout cas ce que tente de démontrer la dernière enquête réalisée en France, entre septembre et novembre 2013 auprès d’un panel de plus de 10'000 salariés âgés de 18 à 65 ans.

Parmi plusieurs critères d’attractivité évalués dans la cinquième édition de l’enquête annuelle des Randstad Awards, la rémunération est plébiscitée avec plus de 70% des suffrages (72% exactement). Cette étude démontre que le choix d’un employeur public ou privé se fait avant tout en regard à sa capacité à proposer un salaire attractif.

« S’ils plébiscitent la rémunération, les sondés n’abandonnent pas pour autant les autres critères de l’attractivité » précise l’une des responsables de l’étude. Parmi l’ensemble de ceux-ci, la sécurité de l’emploi (59%), l’ambiance au travail (58%), les perspectives de carrière (39%) et la santé financière de l’entreprise ciblée (34%) figurent en bonne place dans le choix d’une future carrière professionnelle.

Pour les responsables de cette étude française, en comparaison aux années précédentes, la progression de la plupart des critères d’attractivité dans le choix d’un employeur est le signe d’un regain d’optimisme des candidats, qui semblent voir de plus en plus en l’entreprise, l’un des lieux privilégiés de la réalisation de soi.

Et en Suisse ?

L’Universum Student Survey Suisse 2014 a battu un record avec plus de 11'000 diplômés, issus d’universités et HES suisses, qui ont participé à une enquête sur les thèmes suivants : « Perspectives de carrière et attractivité des employeurs ».

Le choix d’un employeur et la quête d’un travail idéal est un processus très personnel qui répond à des critères émotionnels propres à chacun et liés à son histoire de vie.

Ce type d’étude permet de mettre en valeur les objectifs de carrière et les attentes des diplômés face au choix de leur premier employeur. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les perspectives n’ont guère évoluées au fil du temps. S’il y a quinze ans, les principaux objectifs de carrière étaient l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée (essentiellement chez les femmes), le caractère international du job et l’opportunité d’être confronté à des défis passionnants ; en 2014, le désir d’allier vie privée et vie professionnelle semble toujours être une priorité pour la plupart des sondés.

Ce sont donc les entreprises qui sont à même de promettre le respect de cet équilibre, couplé à un besoin d’être confronté à des défis dans le cadre de son travail, qui sont plébiscitées par les étudiants.

En l’an 2000, l’entreprise qui cristallisait l’attention et attirait tous les regards en Suisse était Swissair. En effet, ces employés étaient enviés, bien payés, jouissaient d’importants privilèges, tout en bénéficiant de perspectives de carrière et de promotion qui feraient rêver aujourd’hui.

Quatorze ans plus tard, c’est l’entreprise américaine Google qui remporte la palme. Certains spécialistes n’hésitent pas à la nommer « l’aimant Google », tant celle-ci a un pouvoir d’attraction pour les futurs salariés. C’est ce que révèle l’étude d’Universum Suisse, qui ne classe jamais la société fondée en 1998 au-delà de la cinquième place, quelle que soit la catégorie d’activité des entreprises citées « business, engineering, humanities, natural science ou IT »« Travailler chez Google » écrivait le magazine Bilanz « c’est être jeune, passionné de boulot, heureux de faire des expériences et avoir foi dans les technologies ». Larry Page, co-fondateur de Google a une vision plus pragmatique « Il est important à mes yeux que Google soit une famille, que les collaborateurs aient le sentiment d’appartenir à notre entreprise et que celle-ci soit comme une famille pour eux. Lorsque vous traitez les gens de cette manière, vous obtenez une meilleure productivité de leur part ».1

Derrière Google, classé premier du classement Business, nous retrouvons des valeurs sûres comme Nestlé qui arrive en deuxième position et UBS, qui complète le podium.

Des objectifs divergents

L’image de l’entreprise est primordiale dans le choix des futurs employés. Les attentes des étudiants pour un premier poste de travail sont précises, puisqu’ils espérent qu’une atmosphère de travail positive et encourageante favorise leur développement personnel sans que leur vie privée en souffre.

Une fois ceux-ci rassurés sur cet aspect, les objectifs divergent alors en fonction du type d’étude entrepris. Les économistes privilégient le consulting, l’industrie financière et les médias et pensent pouvoir atteindre leurs objectifs au sein de multinationales présentes en Suisse, comme Google, Nestlé, UBS, Crédit Suisse ou Swatch Group, tandis que les ingénieurs ont tendance à se diriger vers des entreprises phares dans les domaines de l’énergie, de la construction et du développement comme ABB, CFF, le Cern et bien sûr Google.

Et quand le choix est adéquat et que les objectifs de départ sont atteints, le résultat obtenu est celui d’une carrière réussie.fleche

Et chez les salariés bien établis ?

Si, comme nous l'avons vu, les objectifs semblent bien définis chez les diplômés quant au choix de leur premier employeur, qu’en est-il des critères d’attractivité et de leurs préférences, lorsque un salarié a une carrière bien établie ?

Les quadragénaires ou les quinquagénaires semblent eux aussi privilégier un savant dosage entre vie privée et professionnelle, qui tend à l’équilibre parfait. Ils aspirent même à un certain confort au sein de l’entreprise, n’hésitent pas à s’investir dans de nouveaux défis, sans toutefois négliger leur qualité de leur vie. L’attractivité des employeurs paraît moins forte que chez les étudiants et les critères de choix sont différents. Ils bénéficient d’une expérience fort utile et font preuve d’un recul lucide sur le fonctionnement et le management de l’entreprise. Ils privilégient un cadre de travail agréable, associé à une cordiale entente avec les collègues et la hiérarchie. Pour eux, les opportunités d’évolution de carrière sont plus rares, même si une promotion est la bienvenue. La rémunération est un facteur décisif dans leur choix d’un nouvel employeur ou en cas de changement de fonction au sein de la même entreprise, car ces nouvelles ressources leur permettent justement d’apporter une amélioration non négligeable à leur quotidien. Mais ne soyons pas dupes, une autre réalité est bien présente.

En cas de chômage, l’attractivité qu'éprouvent les quadragénaires et des quinquagénaires pour les entreprises est inversement proportionnelle à celle que les entreprises vouent à ces chercheurs d’emploi, qui coûtent trop cher en charges sociales et qui ne semblent plus du tout répondre aux critères du marché du travail. Du moins le croient-ils. La quête d’un emploi, à 50 ans, ressemble fort à un parcours du combattant avec son lot de désillusions et de déceptions face à ce monde du travail actuel qui fonctionne à la performance et à la rentabilité.

L’entrepreneuriat, comme objectif

Alors qu’en 2008, le désir d’une activité indépendante était le troisième objectif de carrière, comme le révèle l’étude d’Universum, celui-ci est passé respectivement à la sixième place en 2013 et à la cinquième place cette année.

En 2011, une enquête internationale du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) plaçait la Suisse au septième rang sur 79 dans le Global Entrepreneurship and Development Index (GEDI) en termes d’opportunités entrepreneuriales et ce, devant ses pays limitrophes et les Etats-Unis, les premières places étant occupées par les pays scandinaves.

L’attractivité des employeurs évoquée dans cet article n’est rendue possible que si la recherche de zones pour l’implantation d’entreprise est performante et optimisée. Petit rappel : la Suisse est un état fédéral où les cantons sont souverains. Conséquence directe : pour créer son entreprise, le choix du canton est primordial, car « canton attractif » rime très souvent avec « entreprise attractive et employés compétitifs ».

Pour établir un classement des cantons les plus attractifs, les facteurs pris en compte sont notamment l’accessibilité (transports individuels ou publics, par la route, le rail et les voies aériennes), la facilité de recruter des employés spécialisés (notamment les étrangers, les frontaliers), ainsi que le taux d’imposition des entreprises et des particuliers. Le niveaux des salaires suisses qui diffèrent d’un canton à l’autre, mais aussi le prix de l’immobilier devraient être aussi des facteurs de choix déterminants pour l’implantation d’entreprises. Toutefois, d’autres critères d’attractivité ne sont pas à négliger, tels que la proximité d’un aéroport international ou le besoin de main d’œuvre qualifiée.

Pour ce qui est de la localisation aéroportuaire, il est indéniable que Genève, Bâle ou Zürich bénéficient d’un avantage considérable sur les autres régions de Suisse, puisque le fait de posséder un aéroport à desserte intercontinentale agit comme un aimant, tant pour les entreprises que pour les travailleurs. En terme de main d’œuvre, les entreprises suisses ont depuis fort longtemps compris que leurs développements passaient par l’engagement de salariés qualifiés. L’Allemagne, l’Italie mais aussi la France, trois pays jouxtant nos frontières sont de grands réservoirs d’employés dits « frontaliers », qui alimentent les entreprises suisses situées dans les grandes agglomérations frontières.

En ce sens, l’attractivité des employeurs fonctionne à plein régime, surtout en termes de rémunération et de stabilité de l’emploi. Ces deux sont critères décisifs quant aux choix d’un futur employeur pour ces travailleurs frontaliers, à tel point que les entreprises des régions étrangères limitrophes doivent faire face à une pénurie de travailleurs. Ils sont donc obligés de recruter des salariés loin des frontières, car ce sont les seuls qui acceptent de venir travailler à des conditions de travail beaucoup moins attractives et rémunératrices qu’en Suisse.

Des conditions idéales

L’objectif de toute employeur est d’être le plus attractif possible en offrant des conditions salariales optimales et un cadre de travail idéal, dans le but d’attirer les plus motivés d’entre nous. Que nous soyons à l’aube d’un premier emploi ou au crépuscule de notre carrière, nous constatons que les critères de choix ne diffèrent guère. La rémunération, l’ambiance de travail, les perspectives d’évolution et surtout le désir d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée restent des objectifs à haute valeur attractive pour l’ensemble des travailleurs.

En ce sens, Google a réussi son pari en attirant l’attention des étudiants et en se positionnant au premier rang en terme d’attractivité. L’entreprise, qui emploie plus de 50'000 personnes de par le monde reçoit deux millions de candidatures par an, selon la publication Universum Top 100 de juin 2014. Les conditions de travail paraissent idéales aux yeux de ses futurs candidats et les heureux élus se vantent d’être des privilégiés.

L’« Engineering Hub » de Zürich, plus grand centre de recherche et développement du groupe IT hors des Etats-Unis se différencie radicalement des agencements de bureaux conventionnels, puisque tout y est pensé et aménagé pour le bien-être du collaborateur. De larges lounges, des espaces de repos et de méditation, de la nourriture et des boissons mise à disposition du personnel contribuent largement à ce que les salariés se sentent bien, et ce, dans un seul but que : l’environnement doit contribuer au plaisir de travailler, d’après la philosophie « Google ». Cela reste une manière comme une autre de fidéliser ses collaborateurs, au-delà du sentiment de plaisir et d’appartenance à une entreprise leader dans son domaine d’activité.

Au début de cet article, nous nous interrogions : l’attractivité des employeurs comme vecteur de carrière, réalité ou utopie ? Nous pouvons y répondre en affirmant que c’est une réalité et que ceux qui disent le contraire sont de grands utopistes ou de doux rêveurs. Oui, ces critères d’attractivité pèsent lourd dans le choix d’un premier ou d’un nouvel employeur et contribuent sans conteste à fixer des objectifs de carrière réalistes et précis.

En conclusion, une question se pose à propos de l’attractivité des employeurs et en particulier du phénomène Google : le succès rend-il attractif ? A vous de juger !

Sources :

Magazine Universum Top 100 – juin 2014

http://www.superception.fr/2012/01/21/la-lecon-de-management-de-larry-page/

2 http://www.travailler-en-suisse.ch/creer-son-entreprise-en-suisse-allemande-plus-interessante.html

Photo credit: Rufus Gefangenen via photopin cc; StockMonkeys.com via photopin cc

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