Il est 8h45 du matin et une vingtaine de personnes attendent déjà avec impatience au numéro 13 rue du Grand-Bureau. Ils attendent l’ouverture des portes du Caritas-Accueil-Rencontres-Echanges (CARÉ). Cette structure, née en 1977, est devenue un lieu de vie, connue des personnes seules, sans-abris ou dans le besoin à Genève. Rencontre avec un des milles visages de la Genève internationale.
Depuis près de 40 ans, le CARÉ vient en aide aux plus défavorisés et il est en première ligne pour fournir un accueil de qualité à tous ceux qui sont dans le besoin. Grâce aux subventions de l’État de Genève, aux dons des privés et aux nombreux bénévoles, l’association accueille près de 400 personnes quotidiennement et leur fournit des repas chauds, des douches et des activités. Une tâche qui demande un travail titanesque. En cuisine, une équipe de cinq collaborateurs s’active dès 8h du matin pour préparer les repas. Des travailleurs sociaux se chargent de l’encadrement et de toute sorte de demandes auxquelles ils font face quotidiennement. « Nous avons des personnes qui nous demandent des habits, des lampes, des informations concernant d’autres structures sociales ou de l’aide pour rédiger des lettres… Nous essayons d’aider tout le monde avec les moyens que nous avons, même si parfois c’est un peu restreint », affirme Marco Salmaso, directeur adjoint du CARÉ.
« La population que nous accueillons est un reflet des conjonctures actuelles à Genève et globalement en Europe… Nous faisons face à des flux migratoires qui évoluent et qui changent avec le temps et avec les conflits. Cependant, s’il y a bien une chose qui ne change pas, c’est la croissance constante du nombre de personnes qui font appel à notre aide », estime Daniel Gosteli, directeur du CARÉ. Face à cette situation le CARÉ s’adapte. Avec l’élargissement des horaires d’ouverture et avec l’appui des nombreux bénévoles, il tente de fournir un accueil de qualité au plus grand nombre de nécessiteux.
Par ailleurs, Genève fait face à une crise du logement, ceci n’est plus une nouveauté. Cependant, il existe une autre crise qui n’attire pas les médias, c’est celle des lieux d’accueil pour les sans-abris ou les requérants d’asile. A l’heure même où nous écrivons cet article, près de 30 requérants d’asile dorment dans la maison Grütli en signe de protestation contre les transferts de requérants d’asile dans des abris de la protection civile (PC). Consciente que les abris PC ne sont pas une solution viable, la ville de Genève renvoie la « patate chaude » au canton, qui est responsable de gérer la situation.
En attendant une solution viable, les travailleurs sociaux des structures comme le CARÉ tentent de faire partie de la solution en offrant au plus démunis un lieu où passer la journée, loin des discriminations ou des conflits.
Photo credit : Rene Torres
Cher René,
Votre article est très touchant. Souvent on ne pense pas aux autres qui souffrent, dépourvus de tous moyens de s’en sortir, sans famille ou quelconque support. Heureusement que la Suisse est encore un pays très humain, qui ne laisse pas ces personnes démunies sans un toit sur la tête, ou mourir de faim. En fait quand on y pense, ça pourrait être vous ou moi qui se trouve devant la porte du Caré. En effet, bon nombres de fois, il suffit d’une perte d’emploi, d’un divorce, d’une situation qui nous déprime pour qu’on soit rejeté par nos proches, banni de la société au point de se retrouver au plus bas niveau. Merci d’avoir pensé à mettre en relief la situation de certains de nos frères.