Faire des bénéfices, calculer ses dépenses et ses recettes, payer les impôts… font partie des objectifs principaux et des fonctions financières de toute entreprise. Ces fonctions courantes de l’entreprise sont également celles du comptable.
Dans le cadre de sa formation comme de son métier, un comptable doit être un fan des chiffres et être totalement à l’aise dans les calculs.
Pourquoi ? Le principal outil de travail du comptable, c’est la calculatrice. A la base, les mathématiques sont dominantes dans ce métier. Comme ces dernières, la comptabilité est une science exacte et non aléatoire. Le comptable se doit d’avoir le bon résultat et d’être certain d’avoir employé les bonnes formules. Dans ce métier, toute erreur peut pénaliser l’entreprise concernée, quel que soit le domaine.
Comptable, un métier universel : entre Suisse et Sénégal
Etant un métier universel, la comptabilité suisse cache peu d’informations à un comptable venant du reste du monde. Par exemple, un comptable formé en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement au Sénégal, n’a pas besoin de refaire une autre formation de base une fois en Suisse. Il devra simplement prendre connaissance des outils et moyens utilisés dans le cadre de la comptabilité suisse, qui sont très peu différents. Nous vous expliquons les similarités de ce métiers dans ces deux pays.
La comptabilité au Sénégal
La formation du comptable au Sénégal requiert dans un premier temps, l’obtention d’un Bac G (gestion). Pour l'obtenir, l’élève aura à pratiquer la comptabilité analytique : méthode de stockage, bilan, grand livre, compte de résultats, ainsi que la comptabilité usuelle : journalisation, compte client/fournisseur, fusion, création d’entreprise.
Cette formation de base peut être opportunément suivie d’une licence (bachelor) en comptabilité, formation au cours de laquelle, le comptable devra tout apprendre sur la comptabilité, mais aussi sur la gestion, connaître les exonérations, le traitement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), les droits de douane, etc. Le droit du travail et les mathématiques financières font aussi partie de la formation.
Enfin, si le comptable veut devenir expert-comptable, il devra lors de sa première année de licence, obtenir le diplôme élémentaire comptable (DEC) et, durant les deux autres années, obtenir le diplôme supérieur comptable (DSC). Ces deux diplômes lui permettront de pratiquer ensuite dans une étude, un cabinet comptable ou une fiduciaire pendant 5 ans, avant de faire le (DESCOGEF), puis de passer du titre de simple comptable à celui d’expert-comptable.
Les compétences universelles du comptable
Le comptable se doit d’être rigoureux et organisé. Il doit savoir classer par ordre, respecter les délais impartis et être méthodique.
A titre d’exemple, durant mon stage dans le cabinet de comptabilité MB Expertise et Conseil à Dakar, au Sénégal, je me suis occupée du calcul de la TVA des entreprises pour lesquelles je travaillais, sur la base des dépenses et des recettes de celle-ci. Pour ce faire, je devais calculer la TVA due, et la payer s’il y avait lieu avant le 5 du mois prochain. Pour m’éviter le stress de dernière minute, je travaillais et m’assurais donc qu’avant le 3ème jour du mois, j’avais tous les résultats pour procéder au paiement des taxes sans pression, procéder à la journalisation des factures et entamer d’autres tâches.
Le logiciel comptable qui est le plus utilisé au Sénégal est SAGE. Durant la formation, le futur comptable doit apprendre à le manier, ainsi que les outils bureautiques que sont Word, Excel, Outlook et Power Point.
Les techniques de communication et la dactylographie sont également des compétences nécessaires dans le métier. Elles permettent au comptable de traiter des textes efficacement et de rédiger des mails corrects.
Ces compétences complémentaires que je maîtrise parfaitement sont un plus, et permettent également de postuler à des postes d’assistante administrative.
La comptabilité en Suisse
On constate globalement qu’il n’y a pas une grande différence entre la comptabilité pratiquée en Suisse et celle qui est pratiquée au Sénégal.
Les logiciels comptables
Les logiciels ne sont cependant pas les mêmes. C’est pour cela qu'il est nécessaire de se former sur Crésus Facturation, Crésus Compta et Crésus Salaire, en plus des connaissances de SAGE. Ces trois logiciels sont généralement les plus utilisés dans les fiduciaires.
Les formations
Au niveau des formations, celles destinées à exercer en qualité d’aide-comptable prennent moins de temps. Elles sont dispensées dans des écoles de formation professionnelle spécialisées, comme l’Ifage (à Genève), entre autres.
Systèmes de comptabilité, taxes et comptes
Les deux systèmes de comptabilité partagent globalement la même base.
Les taxes sont évidemment différentes de celles du Sénégal, car chaque pays a sa propre législation, ses impôts ou sa TVA.
On constate également que les comptes employés pour la classification comptable sont différents. Par exemple, au Sénégal, si on doit enregistrer au journal de l’entreprise le paiement d’un montant à son fournisseur, on débite le compte de trésorerie « 521 - banque » du montant de la facture et on crédite le compte de tiers « 401-fournisseur ».
Par contre, en Suisse, même si le principe est le même, les numéros et les intitulés de compte diffèrent :
- Le numéro du compte courant banque est le 1020,
- La TVA facturée est le numéro 1170,
- Le numéro du compte de tiers fournisseur est le 200,
- Et le numéro compte achat de marchandises est le 4200.
Savoir-être indispensables d'un excellent comptable
Me concernant, mon esprit d’équipe et ma prise d’initiative sont les deux atouts que mes précédents employeurs préfèrent.
Par exemple, lors de mon stage dans le cabinet d’expert-comptable, la distance que je parcourais dans les services d’impôts et domaines pour payer toutes les taxes de toutes les entreprises dont j’avais la charge, était énorme et je perdais beaucoup de temps pour le faire. C’était aussi le cas de mes collègues. J’ai alors pris l’initiative avec l’accord de mon manager, de donner à chaque collègue la tâche de payer pour les entreprises qui étaient près de leur domicile les taxes mensuelles, même si elles n'étaient pas à leur charge. De cette manière, en moins de temps, toute l’équipe parvenait à faire un long travail qui nous faisait perdre à tous beaucoup de temps. J’ai été félicitée pour le succès de cette organisation et après mon départ, ma méthode était encore adoptée par le cabinet comptable.
Pour récapituler, notons que dans le cadre du métier de comptable les compétences suivantes sont les atouts majeurs qu’il faut avoir en main pour réussir :
- le sens de l’organisation,
- la maîtrise des connaissances,
- la polyvalence,
- la rigueur,
- la prise d’initiative,
- Et la pratique
Mais comme pour tous les autres métiers, le plus important pour réussir est qu'il faut profondément aimer ce que l’on fait.
En général, dans une entreprise, chaque corps de métier, chaque département est indispensable pour son bon fonctionnement. Mais la particularité du comptable est que son métier vise l’objectif principal de l’entreprise : la bonne gestion de ses comptes et de ses bénéfices.
Et comme toute science, la comptabilité est exacte. Dès lors, le comptable se doit d’être certain des informations qu’il donne ou qu’il traite et de s’assurer du respect des délais.
Ce qui fait la beauté de ce métier, c’est la polyvalence du comptable. En effet, il lui faut la maîtrise de la langue, la pratique des logiciels informatiques, des connaissances mathématiques et le plus important, ne rien ignorer du cadre légal de son métier.
Me concernant, mes connaissances bureautiques, linguistiques et comptables et mes savoir-être me permettent de travailler en Suisse, aussi bien en qualité d’assistante administrative, qu’en qualité d’assistante comptable.
L’apprentissage de la comptabilité m’a également permis de travailler en front office en qualité d’assistante administrative, ce qui me donne une raison de plus d’aimer mon métier.
Lectures complémentaires :
Comptable : un rôle central et déterminant dans toute entreprise par Cindy Borgnana
Comptable : un métier toujours aussi nécessaire par Rene Torres
Comptable en fiduciaire : le stress et les moyens de lutter contre par Jean Bloechlinger
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