En réponse aux besoins des entreprises qui demandent de plus en plus souvent une expertise en développement durable, les Hautes Études Commerciales (HEC) de l'Université de Genève et la Haute École de Gestion (HEG) de Genève de la Haute École Spécialisée de la Suisse Occidentale (HES-SO), ont uni leurs expertises dans le DAS Management Durable. Pour mieux comprendre les enjeux liés à ce programme, GBN a rencontré Dr. Andrea Baranzini, Professeur en économie politique, spécialisé dans le domaine de l’économie de l’environnement. Dr. Baranzini est actuellement responsable du DAS Management Durable à la HEG. Il nous parle de sa passion pour l’enseignement et la conception du DAS. Spécialiste en économie, adepte de l’Academia, il éprouve de l’intérêt à faire évoluer et promouvoir ce programme.
Un peu d’historique
Bien avant la formation de ce partenariat entre les écoles, le DAS (Diploma of Advanced Studies) existait déjà, mais uniquement à l’université de Genève dans les années 1990. A cette époque, il s’appelait Diplôme en Gestion de l’Environnement et Entreprise. Cependant, selon M. Baranzini « Le programme n’était pas assez axé sur les implications du développement durable pour l’entreprise, ni sur sa responsabilité sociétale. Il se focalisait plutôt sur l’impact environnemental de l’entreprise. Il ne fournissait pas non plus tout à fait les outils permettant d’évaluer la performance globale d’une entreprise et il manquait la mise en œuvre des politiques de gestion durable de l’entreprise. »
HEC Genève et HEG Genève ont ainsi décidé de collaborer pour monter un programme permettant de donner les outils pour assumer la responsabilité sociétale des organisations. Pour ce faire, il a fallu aller demander directement à la source, à savoir les entreprises, en vue de mieux comprendre leurs besoins, les compétences et outils nécessaires à la mise en œuvre de la RSE, tout en créant de la valeur économique. Le curriculum a été reconstruit à partir de ces critères. Le DAS est donc basé sur des concepts de gestion qui permettent de gérer les impacts tant environnementaux que sociaux. Le développement d’autres dimensions qui englobent des aspects appliqués des différents domaines a donné naissance à ce DAS.
Qu’est-ce qui distingue ce programme des autres programmes de gestion ?
Ce programme est « post-grade », c’est-à-dire que les participants doivent déjà avoir un titre académique, par exemple, un niveau master et un minimum de trois ou quatre ans d’expérience professionnelle. Il est possible d’accepter jusqu’à 40% des candidats sur dossier, qui n’ont pas une formation académique mais qui ont beaucoup d’expérience professionnelle dans le domaine, et qui démontrent une forte motivation pour acquérir des connaissances adaptées dans le domaine.
Le DAS a le support de CCGI et Le Service Cantonale du Développent Durable
Le DAS a le soutien de la Chambre de Commerce d’Industrie et des Services de Genève et du Service Cantonale de Développent Durable depuis son début. Ensemble, ils organisent aussi les Rencontres du Management Durable, qui ont lieu quatre fois par année.
Les Modules et Méthodes Appliquées
Le curriculum comprend 11 modules, et est divisé en plusieurs parties : académique, conceptuel, stratégique, pratique avec les outils de mise en œuvre, et le module final consacré à l’audit développement durable en entreprise. La formation complète correspond à 36 crédits ECTS (European Credit Transfer and Accumulation System).
Tout au long de la formation, les étudiants peuvent choisir une entreprise qui sera l’objet d’étude pour les différents travaux d’évaluation prévus dans la formation. Ainsi, les participants auront la possibilité d’apprendre par le biais des cas pratiques, par exemple sur la discrimination salariale ou en faisant un audit d’entreprise.
Le DAS Management Durable : pour l’avenir
Genève est une ville internationale qui attire l’attention de beaucoup d’investisseurs internationaux. Un programme qui forme ses participants dans les méthodes et outils nécessaires pour la mise en œuvre du développement durable, selon M. Baranzini, ne peut qu’accroître. « Les entreprises ont besoin de répondre aux attentes du marché, et de mettre en œuvre de manière concrète et cohérente les concepts de développement durable tout en y intégrant la responsabilité sociétale. Ce besoin fondamentale est la raison pour laquelle ce DAS existe. »
Avec plus de visibilité et de support du côté des entreprises, des employés performants et bien encadrés remplaceront bientôt les consultants extérieurs. Ainsi, les entreprises pourront profiter de l’investissement dans la formation continue de leurs employés en adoptant ce DAS.
