Après l’article sur le management interculturel I : se connaître pour mieux se comprendre, nous abordons le management interculturel II : Les 7 dimensions de Trompenaars ou les 7 dimensions culturelles à maîtriser pour réussir à l’international.
L’objectif de cet article est de vous aider à développer votre conscience culturelle et à entreprendre un processus de réconciliation entre les différentes cultures auxquelles votre organisation est confrontée.
Dans le cas où vous souhaiteriez faire carrière à l’international, il est essentiel de vous pencher sur la question des différentes dimensions culturelles. En effet, il est fort probable que vous soyez alors amené à travailler dans une équipe multiculturelle, et ce n’est pas toujours si facile que ça !
Qu’est-ce qu’une équipe multiculturelle ?
Il s’agit d’une équipe rassemblant des professionnels issus de cultures différentes et amenés à travailler ensemble autour de projets communs.
Selon Matthew MacLachlan, spécialiste de la communication multiculturelle, « à l’heure de la mondialisation, les équipes multiculturelles peuvent prendre des formes très diverses. Le nombre des membres de l’équipe peut varier de quelques individus à plusieurs dizaines ; ils peuvent travailler dans les mêmes bureaux au sein du même pays ou encore être disséminés aux quatre coins du globe… Les cas de figure sont donc multiples. »
Un article des Echos a souligné les enjeux propres aux équipes multiculturelles et a souligné qu’en particulier trois facteurs-clés favorisent la réussite du management d’équipes multiculturelles, à savoir :
- Le manager doit trouver un équilibre entre ses propres valeurs culturelles, les valeurs culturelles locales et celles de l’environnement professionnel global
- Le manager doit se mobiliser pour favoriser l’acculturation
- Le manager doit comprendre le « code génétique » de l’équipe, autrement dit les valeurs d’origine ayant présidé à la création du groupe.
Il ressort de ces trois facteurs-clés que le manager, tout comme chaque membre de l’équipe, doit porter une attention particulière aux valeurs culturelles, et par conséquent aux dimensions culturelles en présence, au sein de l’équipe concernée.
Mais si certains caractérisent les dimensions culturelles en terme de « valeurs » d’autres comme Fons Trompenaars, consultant en communication interculturelle, a identifié en 1993 un modèle d’analyse culturelle à sept dimensions, appelé les 7 dimensions de Trompenaars.
Les 7 dimensions de Trompenaars
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Universalisme ou particularisme
Selon Trompenaars, la question la plus importante à se poser est : "Qu’est-ce qui paraît le plus important au sein de l’équipe, les règles ou les relations ?"
La réponse à cette question dépendra de notre culture :
- Les cultures dites universalistes mettent en avant les règles communes à tous les individus.
- Les cultures dites particularistes prêteront davantage attention aux contraintes relationnelles et aux circonstances personnelles.
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Individualisme ou collectivisme
Une culture individualiste est bien entendu tournée vers l’individu et ses besoins, tandis qu’une culture collectiviste est tournée vers les besoins de la collectivité et de ce qui est mieux pour le groupe.
Ces dernières cultures sont donc orientées vers la réalisation d’objectifs et de projets communs.
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Objectivité ou subjectivité / Neutralité ou affectivité
Cette dimension culturelle se caractérise par la capacité à exposer ses états d’âme en milieu professionnel. Les cultures « objectives » ou qui privilégient la neutralité ne voient pas d’un bon œil le fait d’afficher ses émotions au travail.
Au contraire, dans les cultures « subjectives » qui privilégient l’affectivité, il peut être mal perçu de ne jamais montrer ce que l’on ressent.
La question est donc de se demander : "Doit-on ou non afficher ses émotions ?"
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Degré d’engagement diffus ou limité - envers une personne ou une situation
Cette dimension culturelle se rapproche de la précédente sans pour autant se limiter aux seules émotions et caractérise la part d’intimité dédiée aux autres dans le cadre professionnel.
Autrement dit, une culture limitée effectuera un véritable clivage entre vie privée et vie professionnelle tandis qu’une culture diffuse tolèrera (et encouragera parfois) les liens entre sphère professionnelle et sphère privée
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Statut attribué ou statut acquis
Il s’agit ici de la question de la position sociale. Le statut attribué est lié à un individu en fonction de l’âge, de l’origine, de la profession ou du niveau des diplômes.
Les cultures qui privilégient le statut acquis valorisent au contraire les actions et les réalisations de chaque individu.
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Attitude à l'égard du temps
Également appelée « temps séquentiel / temps synchrone », cette dimension culturelle caractérise le rapport au temps dans chaque culture. Les cultures séquentielles préfèrent aborder les tâches les unes après les autres tandis que dans les cultures synchroniques, il est fréquent de gérer plusieurs tâches en même temps.
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Volonté de contrôle de la nature : orientation interne ou externe
Cette dimension culturelle tente de répondre à la question suivante : "Contrôlons-nous notre environnement ou devons-nous le subir ?"
Les cultures à orientation interne estiment qu’elles peuvent influer sur la nature, en la contrôlant dans une certaine mesure. Les cultures à orientation externe au contraire souhaitent vivre en harmonie avec la nature.
Selon Trompenaars, l’homme est soumis à trois types de problèmes : sa relation avec les autres, sa gestion du temps et la façon dont il traite avec le monde extérieur. Et à ces trois types de problématiques, les cultures apportent des réponses différentes. Pour lui l’objet de la culture est de nous orienter face à ces situations.
Les enquêtes de Trompenaars reposent sur des questions et leurs contraires. Chaque pays a une proportion de réponses positives pour l’une des questions et ce sont ces proportions qui déterminent si un pays possède la caractéristique étudiée ou sa caractéristique opposée.
Bien sûr que d’autres modèles également intéressants et inspirants sur l’analyse des dimensions culturelles existent, Trompenaars n’est pas le seul à en avoir proposé.
Cependant quel que soit le modèle que vous privilégiez, il est essentiel de se poser la question des dimensions culturelles qui prédominent au sein de votre équipe multiculturelle. C’est la clé pour réussir à l’international et maîtriser les codes de votre environnement de travail !
Sources: communicaid.fr
Credit photo: Rawpixel via Pixabay.com
Bravo pour cet article, j'encourage le promoteur à nous informer. Félicitations à toute l'équipe.
Kouthoumi Fabrice merci pour cet article tres instructif. Étudiant en Management Logistique à la Haute école de Louvain la Neuve Département de la Louvière BELGIQUE .Merci